Missie Moustass Leaks – Après six jours de mutisme : Le CP Dip convoque la presse mais refuse de répondre aux questions

Après un mutisme de six jours et une avalanche de dénonciations sous forme de bandes sonores sous les Missie Moustass Leaks, les unes plus accablantes que les autres, le commissaire de police, Anil Kumar Dip, a convoqué la presse, hier matin, mais a refusé de répondre aux questions des journalistes. Il a servi de nouveau les mêmes arguments que ceux colportés par le Premier ministre, Pravind Jugnauth, depuis l’éclatement de cette sinistre affaire, portant de graves préjudices aux droits fondamentaux du citoyen, à savoir manipulation et usage de l’intelligence artificielle ou AI.

- Publicité -

D’entrée de jeu, le commissaire de police s’est fendu de la thèse que Maurice est un État démocratique où les citoyens jouissent d’une liberté d’expression. Il explique que « kan sa bann band sonor-la inn sorti, inn ena bann lezot personalite zot lavwa, y konpri mo lavwa ki paret kot ena sertenn konversasion ki pe deroule ek ki pe fer kwar ki nou pe fer bann pratik ilegal ». Il maintient qu’il y a eu « ena manipilasyon ek itilizasyon AI ». Il avance que ces bandes causent préjudice à certaines institutions. « Le rôle de la police est vital pour maintenir l’ordre et la paix dans le pays », fait-il croire.

Anil Kumar Dip souligne qu’il avait émis un communiqué émis en amont de la campagne électorale pour prévenir contre l’utilisation de montages vidéo, le recours à l’intelligence artificielle, et de Fake News « pou kre dezord, bagar kominal ek destabiliz pei ». Il ajoute qu’en tant que responsable de la police, « je dois m’assurer que la paix règne dans le pays et que toutes les composantes de la société et les confessions religieuses soient respectées ».

Par rapport aux révélations de Missie Moustass Leaks, le commissaire de police avance que la police a enregistré des plaintes de personnes dont les voix et les noms sont mentionnés, et ajoute qu’une équipe du Central CID enquête sur toute cette affaire. Il insiste que certaines pages sur des réseaux sociaux peuvent toujours opérer malgré des plaintes contre eux. « Ena enn seuil kan depase, otomatikman bizin pran aksyon », a-t-il laissé entendre.

Ainsi, la police sollicite l’aide des institutions comme CERT-MU sur certains dossiers. « Cette dernière peut communiquer avec des organisations comme Facebook ou TikTok pour faire retirer certaines pages », indique Anil Kumar Dip. Cela, avant de faire ressortir qu’il y a des critères à respecter pour que celles-ci soient inaccessibles. Au niveau de l’enquête sur Missie Moustass, il avance que « se enn travay delika ki pou pran letan pou al remont ver sours. Nou pou kone ki A.I kapav fer. Nou pe rod bann lotorite internasyonal pou ed nou pou amenn sa lanket la a bon por. »

Quant aux propos communalistes qui lui sont attribués, Anil Kumar Dip affirme que ce n’est pas dans sa nature de se comporter de la sorte et ne se prive pour se mettre derrière l’évêque de Port-Louis, Mgr Jean-Michaël Durhône, entre autres. « J’ai rencontré le Mgr Durhône et des chefs religieux de la communauté musulmane où j’ai éclairci certains points. » D’après lui, « nou bi se anpes la popilasion al tom dan bann magouy ki pa bizin ».

Il fait ressortir que le pays est dans une période délicate et que la police s’assure que la campagne électorale se déroule dans les meilleures conditions : « Nous déplorons les dérapages communalistes dans ces bandes sonores et je demande à la population na pa tom dan sa latrap-la. »

Par ailleurs, Anil Kumar Dip s’interroge sur la motivation de Missie Moustass : « Pourquoi des bandes sonores – qui datent de deux à trois ans de cela – ne font surface que maintenant ? » Je lance une sévère mise en garde contre ces personnes pour ne pas jouer avec le tissu social ». Il anticipe qu’il y aura peut-être « d’autres bandes sonores préparées et mijotées » qui sortiront prochainement : « Finn atann lavey eleksyon pou vinn manipil lopinion dimounn ek kre dezord, mo pa kone si pou bann gin politik. La polis li apolitik ». Il avance que les Leaks ne vont pas démoraliser la police.

Par ailleurs, le Dr Kaleem Usmani, directeur de CERT-MU, affirme que la page Missie Moustass a été soumise à son organisation pour la rapporter à Facebook : « Tous les réseaux sociaux ont des Community Standard Policies et basé dessus, ils peuvent faire enlever un contenu que ce soit en forme d’une vidéo ou par écrit. »

Concernant la bande sonore sur le décès de Jacquelin Juliette, le Dr Sudesh Kumar Gungadin, chef du département médico-légal de la police, affirme que cette autopsie s’est déroulée en présence de trois médecins légistes. « Les Findings seront envoyées à la Cour où il y aura un Judicial Enquiry. J’avais déjà expliqué à la famille les procédures et elle les a comprises ». Il dit ne pas pouvoir divulguer des détails sur ce dossier pour ne pas entraver la Medical Council Act. « Ena foto, rapor laboratwar ki explik boukou zafer. Nou pou dir tou dan Judicial Enquiry », affirme le Dr Sudesh Kumar Gungadin.

Par ailleurs, Anil Kumar Dip a refusé Kare Kare de répondre aux questions des médias après son Show d’hier matin.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -