Une suspension, voire une disqualification, du MTC, donc de l’hippisme mauricien, par cette instance régulatrice internationale n’est pas à écarter
Le salaire de mai des employés du MTC de plus en plus compromis
Le traitement infligé par l’État, menant directement à la mise à mort du Mauritius Turf Club (MTC) , est désormais à l’agenda des organismes compétents à l’international. Ainsi, les différentes étapes de l’expropriation de ses propriétés intellectuelles par les instances étatiques, notamment la Gambling Regulatory Authority (GRA) et la Horse Racing Division (HRD) – sans oublier la mainmise de l’État sur le contrôle de l’administration du MTC en imposant unilatéralement le choix de ses dirigeants –sont au centre des préoccupations de la Fédération Internationale des Autorités Hippiques (FIAH).
Cette dernière pourrait faire entendre sa voix dans un proche avenir avec une suspension, voire une disqualification, du MTC, donc de Maurice sur le plan hippique mondial.
Même si cette instance internationale est restée discrète à ce jour, la FIAH suit de près la crise qui secoue le monde hippique local, notamment les mesures à l’encontre du MTC, qui jouit d’une réputation et d’un respect hors normes sur le plan international vu sa longue histoire et son statut du plus vieux club hippique de l’hémisphère Sud.
Tout comme la FIAH, l’Asian Racing Conference est aussi informée de ce qui se passe sur le turf mauricien où le MTC a été mis à nu par la GRA qui lui a pris toutes ses prérogatives de même que ses propriétés intellectuelles. La FIAH et l’ARC savent que la situation s’est aggravée ces derniers temps avec la décision de la municipalité de Port-Louis de mettre fin soudainement au bail de la piste du Champ-de-Mars, qui ne devait expirer qu’en 2028. Les deux instances internationales sont également au courant que la GRA a capitalisé sur cette décision étatique imposée à la municipalité pour ne pas accorder de licence pour l’organisation de courses à la filiale du MTC, la MTC Sports and Leisure Limited.
Au vu des éléments mis en présence de la FIAH, il y a effectivement de très fortes chances que l’affiliation du MTC soit retirée ou suspendue temporairement. Si tel est le cas, des conséquences néfastes sur l’image de la République de Maurice sur le plan international ne sont pas à écarter. De nombreux journalistes, qui sont venus à Maurice à l’occasion de la Journée ou du Week-End International, ont commencé à en faire état sur le plan international. Tel est le cas en Afrique du Sud, et dans certains pays d’Europe. Mais il n’y a pas que l’image de Maurice qui prendra un sale coup. Des professionnels de courses, dont des jockeys, mettront en péril leurs licences internationales s’ils s’aventuraient d’un pays suspendu par la FIAH.
Salaire de mai compromis au MTC
Sur le plan local, le découragement s’est installé chez les professionnels de courses qui pensaient qu’avec le départ contraint de Jean-Michel Giraud les choses iront mieux. Au contraire, la situation se corse et d’aucuns se demandent comment s’y prendre pour débloquer ce Deadlock. Ainsi, ceux, qui ont aidé au travail de démolition du MTC, se sont transformés en émissaires, et même au sein du Mauritius Turf Club, certains sont venus proposer une « association entre le MTC et la People’s Turf PLC » . La raison pour cette démarche se résume comme suit: « le premier a l’expertise alors que le second a les finances nécessaires ».
Quoiqu’il en soit, cette proposition, qui n’a surpris personne, n’a aucune chance d’être retenue car elle vient d’un intermédiaire, qui est en contact direct avec le magnat des paris, Jean-Michel Lee Shim. Du reste, sa voiture rouge écarlate a été aperçue à Mare-Graviers, en début de week-end. D’autre part, des sources sûres indiquent qu’au moins quatre entraîneurs ont fait savoir qu’ils feront leurs adieux dans cette éventualité.
De son côté, le secrétaire du MTC, Benoit Halbwachs a eu la délicate tâche de s’adresser aux membres du personnel du MTC lundi, en l’absence du président Paul France Tennant. Nul besoin de dire que la tension était palpable et l’inquiétude à son comble, surtout en l’absence d’informations du ministère des Terres par rapport au bail de la piste du Champ-de-Mars. Il leur a fait comprendre si une solution n’est pas trouvée dans les jours qui viennent, le MTC ne pourra emprunter de l’argent de la banque, ce qui signifie en clair que le salaire de mai pourrait être compromis.
Les promesses de Pravind Jugnauth à Ramapatee Gujadhur se sont évaporées. Les entraîneurs qui s’étaient précipités pour apposer leur signature à une demande de départ de Jean-Michel Giraud se sont perdus dans ce labyrinthe politique. Les propriétaires qui avaient manifesté leur mécontentement à travers une conférence de presse ne savent plus quoi dire. Les employés, qui s’étaient manifestés bruyamment dans l’enceinte du MTC, sont prêts à se rétracter pour demander le retour de Jean Michel Giraud.