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MICHEL MEIGNANT, PSYCHOTHÉRAPEUTE : « La violence éducative a tendance à s’aggraver parce qu’elle est inefficace »

Le célèbre psychothérapeute français Michel Meignant était l’invité spécial de l’Association des praticiens de l’approche centrée sur la personne (APACP) pour sa journée de réflexion professionnelle sur la violence éducative. Membre actif de l’Observatoire de la Violence éducative ordinaire en France, il a animé deux conférences pour les psychologues, éducateurs et praticiens de la relation d’aide. En préambule à cette interview, cet homme qui a pourtant une longue et riche carrière derrière lui, nous confiait que le travail qu’il accomplissait actuellement contre la violence éducative est pour lui l’aboutissement de toute une vie… « J’en rêve depuis mes débuts ».
Tous les jours nous assistons à la télévision, dans la presse et même dans notre vie aux horreurs dont l’humanité est capable. Et vous, ainsi que les représentants de l’Observatoire de la Violence Éducative Ordinaire, vous venez nous dire que la nature humaine est bonne. C’est à peine croyable…
La lutte contre la violence éducative est un concept récent qui remonte à une trentaine d’années et s’appuie sur les travaux d’Alice Miller. Au cours de ses psychanalyses sur les enfants et aussi sur les adultes, elle a totalement remis en question les théories de Sigmund Freud. Alice Miller a travaillé sur une théorie de l’attachement. Elle a examiné les différentes façons pour les parents de mettre en place l’attachement avec leurs enfants. C’est fondamental car c’est ce qui va donner une sécurité à l’enfant, c’est ce qui lui donnera confiance en lui. Elle a notamment pensé que la théorie de la pulsion de mort et le complexe d’Œdipe étaient faux. Sa position a tout de suite déclenché les protestations des psychanalystes de l’école freudienne. Son oeuvre s’est bien diffusée dans certains milieux mais elle a été complètement rejetée par d’autres, dans le monde la psychanalyse et de la psychologie notamment en France.
Je ne viens pas ici en donneur de leçon car la situation n’est pas meilleure en France qu’à Maurice. Elle est peut-être pire en France, où il est interdit de battre les enfants à l’école mais où on a remplacé les coups par l’humiliation. Une proposition de loi contre la violence éducative a été déposée à l’assemblée nationale, mais le dossier est bloqué pour le moment.

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