MIC : Injonction et gel des avoirs contre Pulse Analytics/Menlo Park Ltd

La Banque de Maurice passe à l’action contre cette société, spécialisée dans les sondages en faveur de la défunte L’Alliance Lepep, pour recouvrer des fonds détournés de la MIC
Operation Pas Boul entre la police et la Financial Crimes Commission suite à la déposition à charge de la MIC contre le CEO Jitendra Bissesur et consorts sur le détournement de Rs 45 M

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En marge des tractations entre la Financial Crimes Commission (FCC) et la police pour initier l’enquête sur le Clear-Cut Case of Defrauding Public Funds au préjudice de la Mauritius Investment Corporation Limited (MIC), la Banque de Maurice passe à la vitesse supérieure sur le plan légal. En effet, agissant sur la base des conclusions d’une enquête interne sur le détournement de Rs 45 millions sous forme de fonds publics, la Banque Centrale a logé auprès du juge siégeant en référé à la Cour suprême une demande d’injonction contre l’Ultimate Holding de Pulse Analytics, soit Menlo Park Ltd du tandem Adam, soit Vincent et sa sœur Mary Queenie. Pulse Analytics s’était fait une place au soleil pendant la dernière campagne pour les élections législatives en vendant des sondages, donnant L’Alliance Lepep de Pravind Jugnauth victorieuse au scrutin du 10 novembre dernier.

Des recoupements d’informations effectués par Le Mauricien auprès des sources concordantes dans la journée d’hier indiquaient que la Banque de Maurice a recherché et obtenu un gel des avoirs de cette société, domiciliée au Temple Court, rue Labourdonnais, Port-Louis, dans une démarche visant à préserver les chances de recouvrer une partie des Rs 45 millions, avancées en une seule tranche, contrairement aux procédures en vigueur au niveau de la MIC.

Des indications sont qu’un transfert de fonds à l’étranger, notamment à Dubayy, avait déjà été effectué la seconde après le décaissement des fonds. Une partie des fonds a déjà été utilisée pour assurer le financement d’autres dépenses nullement faisant partie du Term Sheet agréé de manière expresse avec la MIC. Du côté de la Banque de Maurice, avec cette injonction de la Cour suprême, l’enquête en interne se poursuit pour tirer au clair les dessous de cette sinistre affaire et surtout démasquer les mains invisibles à la Bank of Mauritius Tower, ayant amplement facilité cette transaction.

Lors d’un point de presse de confirmation de cette fraude, samedi, le gouverneur de la Banque de Maurice, Rama Sithanen, qui s’est gardé de révéler la moindre indication au sujet de l’identité de cette société, a promis de faire le maximum en vue de recouvrer les fonds puisés des Rs 81 milliards de la MIC. Le recours à la Cour suprême s’inscrit dans cette logique de récupération. Mais aucun détail n’était disponible compte tenu du cadre juridique strict en matière de confidentialité régissant les opérations de la Banque de Maurice.
Dans le camp des Adam, surtout leur entourage médiatique, avec la Washington Connection jouant à fond la caisse, l’on tente de dissocier les activités de chatwa électoral de Pulse Analytics au profit de L’Alliance Lepep et le mandat d’Advertising Activities de Menlo Park Limited. Toutefois, la date du 28 octobre demeure cruciale, pour ne pas dire fatidique : ce jour-là en un tour de main la demande pour un financement d’un million de dollars au guichet de la MIC était consentie et décaissée sans qu’aucune des 28 conditions du Term Sheet, même les plus élémentaires, ne soit respectée.

Et ce même 28 octobre, soit au dernier virage menant au scrutin du 10 novembre, Pulse Analytics publiait dans certains titres de la presse les résultats d’un sondage, avec une carte de Maurice à l’orange (voir plus loin), vendant l’idée d’une victoire sans équivoque de L’Alliance Lepep du tandem Jugnauth/Duval aux élections. Le déboursement d’un million de dollars américains le même jour ne peut être que fortuit dans un scénario bien ficelé.

Ce développement en date du 28 octobre avait mis mal à l’aise des membres du Board de l’Ultimate Holding de Pulse Analytics. D’abord, ils avaient exigé des explications au sujet de cet écart des principes de la bonne gouvernance. Trois d’entre eux devaient soumettre leur démission de la société vu que cette transaction douteuse avait été opérée dans leur dos.

Toutefois, dans la conjoncture, et après les dénonciations en règle du gouverneur de la Banque de Maurice de samedi, l’enquête au pénal semble être encore au point mort. D’abord, le Statement à charge de la MIC à l’encontre de son CEO, Jitendra Bissessur, dans cette fraude, a fait l’objet d’un tour de passe-passe entre le QG de la Financial Crimes Commission et les Police Headquarters des Casernes centrales.

Dans un premier, le dossier avait été placé dans un tiroir à la Financial Crimes Commission même avec des Pieces of Unrebutted Criminal Evidence ou encore des premières révélations du même Jitendra Bissessur sur le réseau de complicité à la BoM Tower.

Finalement, en ce début de semaine, le File a repris le chemin des Casernes centrales avec l’unité, spécialisée dans la lutte contre le blanchiment de fonds, responsable d’assurer le suivi.

Affaire à suivre…

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