- La mère de Popo, 11 ans, égorgé : « Monn trouv likou mo garson inn koupe, disan lor li »
- – Le meurtrier présumé Sachin Teeree avance avoir agi par vengeance car la victime avait agressé son fils en 2016
- – Kushboo Gobin soupçonne que le présumé meurtrier voulait attenter à la pudeur de sa fille, témoin oculaire de ce crime crapuleux
Un traumatisme avec un profond sentiment de tristesse, de colère et de révolte s’est installé parmi les habitants de Village Integre, à Gros-Cailloux. Au réveil, hier matin, Ritesh Gobin, aussi connu sous le nom de Popo, âgé de 11 ans, a été retrouvé égorgé sur un terrain vague. Son meurtrier, Sachin Teeree, 37 ans, un voisin, a avoué avoir égorgé le fils de son voisin, Ritesh Gobin, 11 ans. Après son acte odieux, le suspect s’est débarrassé de la dépouille de sa victime à environ 200 mètres de sa maison. Il avance que la victime, plus connue comme Popo, aurait agressé son fils à l’école en 2016. Voulant lui donner une correction, il a acheté un cutter pour l’agresser. Mais les proches de la victime estiment plutôt que le présumé meurtrier « voulait attenter à la pudeur de la sœur de la victime », âgée de neuf ans. Cette dernière, qui est placée en observation à l’hôpital Jeetoo, est un témoin oculaire de l’agression de son grand -frère.
C’est une mère désemparée qui s’est confiée à Le Mauricien alors qu’elle attendait l’arrivée de la dépouille de son fils. Prenant sa benjamine dans les bras, Kushboo Gobin n’arrive pas à oublier cette horrible scène, où elle a vu le corps sans vie de son fils allongé dans la boue samedi soir. « Monn trouv likou mo garson inn koupe, so lagorz deor, so lizie gran ouver. Disan lor li », a-t-elle dit, avant d’ajouter : « Mo pe anvi plore me mo larm pa le koule. »
Plus tôt, pendant plusieurs heures, cette mère de famille a cherché son fils, faisant le tour du village, fouillant chaque recoin. « Monn mars pie ni dan labou ek dan lerb pou rod li. Monn galoup dan pikan tou pou mo rod mo garson. Kan monn trouv li anba, monn dir dimounn li pou leve la », raconte-t-elle.
Son époux Suraj Gobin, lui, avait compris que son fils ne reviendrait plus à la maison et l’a recouvert avec un vêtement devant des volontaires horrifiés. Des voisins, qui ont vite compris qui était derrière le coup, ont entamé une chasse à l’homme pour mettre la main sur Sachin Teeree. Ils se sont rendus chez lui, faisant voler en éclats les fenêtres de sa maison, pour ensuite aider la police à mettre la main sur lui. C’est vers 22 h que la police de Petite-Rivière s’est rendue sur place, où elle est tombée sur le corps de Popo, qui portait une lacération au cou. L’équipe du sergent Guptar a délimité la scène du crime en attendant l’arrivée du Samu. Le Dr Maudarbaccus a confirmé le décès du garçon.
Entre-temps, le Dr Maxwell Monvoisin, Principal Police Medical Officer, et des éléments du Scene of Crime Office ont inspecté le corps et le périmètre. Comme il faisait sombre et qu’il pleuvait, des policiers, assistés de la Special Mobile Force, sont restés sur place pour empêcher toute personne non-autorisée à avoir accès au site. La sœur de la victime a été emmenée à l’hôpital, où son état de santé est jugé stable. Elle a également reçu la visite d’un psychologue.
Par ailleurs, la CID de la région et la MCIT ont mis la main sur Sachin Teeree, qui fuyait la région. Après une nuit en détention, ce dernier a été traduit à la Bail and Remand Court, où une accusation provisoire d’assassinat a été logée contre lui. Il devra à nouveau se présenter au tribunal de Bambous aujourd’hui.
Kushboo Gobin avance que ce drame « aurait pu être évité » car son fils devait se rendre chez ses grands-parents le soir. « Hier matin (Ndlr : samedi), Ritesh m’a dit qu’il souhaitait se rendre chez mes parents. Je lui ai dit que je lui ferai savoir dans la journée si je viendrai avec lui », a-t-il indiqué. Le petit s’est rendu chez un voisin pour l’aider à cueillir des mangues avant de rentrer à la maison. « Mo pann tro koz ar li ier », dit la maman.
Le père de la victime et le présumé meurtrier ont vidé une bouteille de rhum et, lors d’une conversation, Suraj Gobin lui a rappelé l’incident entre les deux enfants. C’est dans ces circonstances que Sachin Teeree a décidé de se venger. Vers 20h, Kushboo Gobin avance que Popo s’est rendu à la boutique du coin accompagné de sa sœur de neuf ans. Kushboo Gobin a par la suite appris que ses enfants étaient accompagnés de Sachin Teeree. « Ler mo misie inn al rod zot, li dir bann zanfan-la pou vini la », dit-elle. Ne voyant pas arriver ses enfants, elle a commencé à s’inquiéter. Une heure plus tard, sa fille a accouru dans la maison et a crié : « Maa, chacha-la inn koup Popo so lagorz avek kuter. Li pe rann disan. » Kushboo Gobin est alors partie à la recherche de son fils. Mais, il était trop tard.
Elle avance que sa fille lui a donné quelques détails de ce qui s’est passé chez Sachin Teeree. « Letan linn koup lagorz mo garson, linn bous labous mo tifi pou li pa kriye. Mo tifi inn mord li dan so lebra apre linn sove. » Elle estime de même que le suspect voulait attenter à la pudeur de sa fille. « Misie-la so lespri ti lor mo tifi. Ti ariv enn tan nou ti aret koz ar li. Kamarad mo misie sa. Apre nounn rekorek », dit-elle. De son côté, Suraj Gobin ne comprend pas la raison pour laquelle son ami a agi de la sorte. « Li osi li ena enn zanfan. Kouma li kapav fer enn zafer koumsa avek enn zanfan ki abitie avek li ? Nou manze, bwar ansam. Li koup likou mo zanfan. Si mo tifi pa ti galoupe, li ti kapav touy li osi », dit-il.
Lors de son interrogatoire, Sachin Teetree a déclaré que la victime aurait frappé son fils à l’école deux ans auparavant et que son enfant est toujours traumatisé par cet épisode. Il a alors demandé à Popo de l’accompagner à la boutique, où il a acheté un cutter avec lequel il l’a égorgé dans un buisson. Il devra donner plus de détails sur son forfait ce lundi. L’enquête se poursuit sous la supervision de l’ACP Cally, assisté du surintendant Gungadin, des ASP Thug et Bissessur, et du chef inspecteur Bahadoor.
Des habitants du village intégré ont saccagé la maison de Sachin Teeree après le meurtre