Menaces grandissantes

Ne sommes-nous pas assis sur une ou plusieurs bombes à retardement ? D’abord, qui peut dire qu’il n’est pas alarmé face à l’augmentation exponentielle des nouveaux cas de Covid-19 dans le pays ? Avec sa moyenne de plus de 100 nouveaux cas par jour, l’heure est certainement à la responsabilisation de tout un chacun : du Mauricien lambda autant que nos autorités ! Parce que continuer à seriner que « tout est sous contrôle », avouons-le, n’arrange strictement rien. La pratique de la politique de l’autruche, on ne le sait que trop bien, mène directement à la perte.

- Publicité -

De plus, pour coller à l’annonce faite dans le dernier budget, d’ici moins de 40 jours, l’espace aérien recommencera à fonctionner à plein régime. Et cette reprise ne manque pas de sonner une alarme bien cinglante dans la tête de nombreux d’entre nous : l’arrivée du très redouté variant Delta ! Inévitablement, ce variant ultra-contagieux, et surtout au taux de fatalité très élevé, finira par atterrir chez nous, en dépit de toutes les précautions que se propose de prendre l’équipe de choc qui assure la gestion de la pandémie dans notre pays cette année. Sans oublier que le variant Delta « na pa get figir » : jeunes comme aînés en sont victimes, ainsi que le rapportent les médias de pays durement touchés, comme l’Afrique du Sud, par ce satané variant.

Ne serait-il pas judicieux donc, entre-temps, de mettre à profit les jours prochains en mettant l’accent sur une sensibilisation ciblée et rigoureuse, couplée à la prise de quelques mesures supplémentaires de précautions ?

Malgré le nombre croissant de nouvelles augmentations quotidiennes, un grand nombre de Mauriciens se comporte comme si le pays était… Covid-Free ! Sur quels critères se basent-ils pour afficher un tel relâchement des consignes et des gestes barrières, sinon la parfaite banalisation de l’épidémie par nulle autre que… nos autorités ? Des Mauriciens meurent encore et toujours du Covid-19 ! Même si de manière officielle, tous les décès ne sont pas confirmés ni médiatisés, en réalité, des personnes meurent de causes liées au Covid. Et ce ne sont pas ces pourcentages véhiculés par les communications lapidaires du GIS, destinés à endormir la population, qui vont nous faire croire le contraire. Ni encore la formulation « asymptomatiques », censée nous faire croire que nous ne courons aucun danger… Qu’on peut librement circuler, s’enlacer, s’embrasser, se grouper, baisser la garde ! Bref, que le Covid-19, c’est pour les autres, pas pour nous. Par pitié, changez de modus operandi et dites à la population toute la vérité pour qu’elle puisse se protéger convenablement !

Loin de nous l’idée de crier au loup sans raison. Nous ne sommes pas, non plus, de ces alarmistes qui hurlent « sauve qui peut » au quart de tour. Mais le fait est que le Covid-19 ne peut, et ne doit, pas être pris à la légère. Demandez aux Mauriciens qui se trouvent dans les pays d’Europe, en Australie, au Canada ou en Afrique du Sud, et qui ont été témoins de la perte de leurs proches. Qui souhaite vivre (ou revivre, puisque des familles Mauriciennes sont également passées par là) une expérience aussi douloureuse ?
Mais il n’y a pas que le Covid-19 qui nous explosera en pleine face. La nonchalance et le peu de cas dont a fait preuve Pravind Jugnauth cette semaine, questionné sur l’affaire Angus Road, et la conduite lamentable du Speaker de l’Assemblée nationale envers Rajesh Bhagwan ne font qu’alimenter la colère (exponentielle, elle aussi) des citoyens. Ras le bol de ce jeu de dupes.

Le rallye de l’ACIM, la semaine dernière, dans les rues de la capitale, a été un bon baromètre. Avec l’accumulation des “negative factors”, il y a fort à parier que cette fois, ce ne sera pas 100 000 Mauriciens qui descendront dans les rues. Parce que poussés à bout, beaucoup ne se contenteront pas de défiler avec des pancartes… Imaginez le calvaire des Agaléens et des Rodriguais, qui ne demandent qu’à être respectés et à rentrer chez eux. Des déflagrations, il y en aura si ce gouvernement ne se ressaisit pas.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour