Avec la conclusion à la mi-septembre du principal volet dans l’enquête sur le scandale du siècle dans le rachat de la clinique Medpoint au coût de Rs 144,7 millions et une ristourne de Rs 2,4 millions sur des intérêts dus à la Banque de Développement (BDM), l’Independent Commission Against Corruption (Icac) procède actuellement à un « close scrutiny of the written statement » soumise par l’ancienne ministre de la Santé pour sa défense. Pour les besoins de cet exercice, des responsables du ministère de la Santé, dont les Drs Neerunjun Gopee et Keyvoobalan Pauvaday, ont été convoqués une nouvelle fois pour être confrontés à la teneur de cette déposition en écrit de Maya Hanoomanjee. Le secrétaire permanent par intérim à la Santé Om Kumar Dabidin, l’un des six inculpés de l’affaire MedPoint, pourrait être sollicité dans les prochains jours pour les besoins de réconciliation des faits avancés jusqu’ici et les points élaborés par l’ancienne ministre.
Après le Dr Pauvaday, qui a été entendu une nouvelle fois le jeudi 11 août, le Dr Gopee, un autre des directeurs de la Santé mis à l’écart lors des procédures pour la mise à exécution du projet de National Geriatric Hospital avec le rachat de la clinique MedPoint par le truchement d’une « tainted transaction » – une formule utilisée à l’Icac – a été entendu par les limiers de l’Investigation Division de la commission anticorruption dans la journée d’hier.
Le directeur des General Health Services a été mis en présence des faits relevant de la « written statement » de Maya Hanoomanjee et susceptibles de l’intéresser en tant que responsable au ministère de la Santé. Lors de cette réconciliation des faits, le Dr Gopee s’en est tenu à sa version des faits déjà versés au dossier à charge au cours d’une audition, qui s’était déroulée avant l’arrestation et l’inculpation provisoire de Maya Hanoomanjee le vendredi 22 juillet par l’Icac.
Les recoupements d’information effectués indiquent qu’une nouvelle fois le Dr Gopee aurait contesté de manière systématique et catégorique la séquence des événements dans l’affaire MedPoint. Mais du côté de la commission anticorruption, l’on se refuse de confirmer ou d’infirmer la substance de cette « further statement » du Dr Gopee.
Néanmoins, les faits révélés par ce responsable au ministère de la Santé, corroborés à la fin de la semaine dernière par le Dr Pauvaday, constitueraient un véritable démantèlement de la thèse que tente d’accréditer Maya Hanoomanjee selon laquelle les procédures ont été suivies et qu’il n’y avait aucune maldonne lors du choix de la clinique MedPoint pour l’allocation du contrat au prix de Rs 144,7 millions.
Des sources officieuses avancent en fin de semaine qu’à la fin de l’exercice de « compare notes », actuellement en cours à l’Icac, le secrétaire permanent Om Kumar Dabidin, interdit de ses fonctions depuis fin juillet, pourrait être de nouveau convoqué au QG de commission anticorruption pour une nouvelle audition sur la base de la « written statement » de Maya Hanoomanjee, compte tenu des éléments contradictoires ayant surgi dans le dossier.
À la conclusion de cette étape, il faudra s’attendre à voir l’Icac soumettre au directeur des poursuites publiques un premier rapport sur le scandale du siècle avec les recommandations sur la marche à suivre concernant les six suspects inculpés provisoirement jusqu’ici. Cette étape pourrait être franchie vers la mi-septembre.
Mais il n’est pas à écarter que dans le cadre d’une « holistic approach » dans cette affaire, toute la partie relevant du ministère des Finances de la « MedPoint tainted transaction » soit approfondie. Jusqu’ici l’Icac s’est appesantie sur les procédures et les faits se déroulant sous la responsabilité du ministère de la Santé.
Dans un communiqué émis hier, le Deputy Prime Minister et ministre des Services publics, le Dr Rashid Beebeejaun, souligne que « je viens d’apprendre que la presse a cité mon nom au sujet de l’affaire MedPoint. Je tiens à souligner avec force que je n’ai rien à me reporcher et que je me tiens à la disposition de l’Icac dans le respect le plus strict du fonctionnement indépendant des institutions pour toute précision ou information afin d’établir les faits et la vérité sur cette affaire ».
Le Mauricien a tenté en vain d’obtenir des précisions des rangs du MSM si cette affaire d’actionnariat de la Société Medinvest du Dr Rashid Beebeejaun s’apparente à la déclaration du leader du MSM Pravind Jugnauth selon laquelle un « very senior minister (du Parti travailliste) est concerné » par l’affaire Medpoint.
La Société Medinvest, avec Rsahid Beebeejaun comme actionnaire, fait partie du groupe d’actionnaires minoritaires de MedPoint, dont la State Investment Corporation et la State Insurance Company of Mauritius. Ces 17 actionnaires contrôlent 159 322 actions avec le couple Malhotra détenant 206 921 titres sur les 366 243 actions émises. À ce jour, aucun des petits actionnaires n’a été remboursé de leurs placements à partir du chèque de Rs 144,7 millions émis par le ministère de la Santé le 29 décembre dernier lors de la signature de l’acte notarié pour la vente de MedPoint…
MEDPOINT: La thèse de Hanoomanjee démantelée
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