Dhananjaye Toolooa (72 ans), alias Jay, a avoué avoir poignardé sa petite-fille, Mahima Naomi Ganga, âgée de 19 ans, dans un accès de colère jeudi soir lors d’une dispute. Le drame s’est déroulé dans sa maison, à Médine Camp-de-Masque. II explique avoir été outré par le style de vie de la victime, surtout que celle-ci vivait en concubinage avec un dénommé Hans il y a deux semaines. « Fer katriem garson li amenn dan lakaz », lâchera evec dépit le septuagénaire.
Lors de son interrogatoire à la Criminal Investigation Division (CID) de Brisée-Verdière, le septuagénaire dit avoir attrapé un couteau pour se défendre. « Mo pa kapav mars bien, mo lamin tranble. Ou kwar mo ti ena lintansyon pou touy dimounn », a-t-il déclaré à l’équipe du Detective Inspector Appadoo. Il est revenu sur le tempérament de sa petite-fille, tout en expliquant que celle-ci était orpheline. Raison pour laquelle il dit l’avoir hébergée chez lui depuis son enfance.
Sauf que Mahima faisait des siennes et est tombée enceinte alors qu’elle avait à peine 15 ans. Malgré cela, le grand-père dit l’avoir aidée financièrement, ainsi que son arrière-petit-enfant. Ce qui ne l’empêchait pas de ne pas supporter que les amoureux de sa petite-fille viennent habiter chez lui. « Zot pa kontribie okenn kass dan lakaz », dit-il. Mahima Ganga était en instance de divorce lorsqu’elle a rencontré son nouvel amant.
Le septuagénaire ajoute avoir parlé avec la victime à plusieurs reprises pour lui demander de « se caser avec un bon garçon ». Des remarques que la victime n’aurait pas appréciées, celle-ci demandant à son grand-père de ne pas se mêler de sa vie personnelle.
Il y a six mois, la victime a fait la connaissance de Hans. Après plusieurs sorties, elle lui a alors proposé de venir habiter chez elle, sans toutefois demander la permission préalable à son grand-père. C’est ainsi qu’au début de ce mois, ce Helper de Dubreuil a débarqué chez Mahima. Ce que le grand-père n’a pas apprécié, et les relations entre le couple et lui se sont alors dégradées. Jusqu’à ce que la situation ne vire au drame jeudi soir.
Hans a expliqué à la police qu’il se trouvait dans la chambre avec sa concubine et la fille de cette dernière vers 21h. « Bolom inn pass kot laport, li fer enn komanter deplaizan lor nou », dit le témoin. Ce que n’a pas apprécié la victime, qui aurait alors lancé à son grand-père : « Ki to pe gayne ar mwa ? ». Le septuagénaire, voulant éviter la confrontation, se serait alors dirigé vers sa chambre. Mais Mahima Ganga l’a suivi et devait le pousser.
Le suspect avance que sa petite-fille était violente et avait craint le pire. C’est alors, dit-il, qu’il se serait saisi d’un couteau « pour lui faire peur ». Le drame se serait alors produit. De son côté, Hans a déclaré : « monn trouv bolom pik kouto-la dan lestoma Mahima ek so lamin drwat. » Grièvement blessée, la jeune femme s’est ruée chez son concubin. « Linn tonbe divan mwa. Ti ena disan lor so linz ! », raconte Hans.
Ce dernier a alors couru jusqu’au poste de police de Brisée-Verdière, situé à une cinquantaine de mètres seulement de la maison. La Woman Inspector Ramkissoon a fait appel au SAMU, qui est arrivé sur les lieux quelques minutes plus tard. Mais il était déjà trop tard et le médecin n’a pu que constater le décès de la jeune femme.
Sur les instructions du Dr Sudesh Kumar Gungadin, chef du département médico-légal de la police, la dépouille de la victime a été transférée à la morgue de l’hôpital Jeetoo. Entre-temps, le Scene of Crime Office a saisi le couteau pendant que les hommes de la CID de Brisée-Verdière procédaient à l’arrestation de Dhananjaye Toolooa, qui se trouvait alors dans la maison. Ce dernier paraissant confus, la police ne l’a pas interrogé immédiatement.
Le vieil homme a passé la nuit au poste de police de Belle-Mare avant d’être traduit hier au tribunal de Flacq, où une accusation provisoire de meurtre a été retenue contre lui. Le retraité demeure en détention préventive. Quatre témoins ont été entendus jusqu’ici. L’enquête se poursuit sous la supervision de l’ASP Babajee.
JOHN TOOLOOA
« Mahima ti pe bat mo mama ek papa akoz kass »
John Toolooa, le fils de Jay Toolooa, avance que les disputes étaient fréquentes entre Mahima et le suspect. « Mahima ti pe bat mo mama ek mo papa akoz kass. Toultan sa violans-la ti ena », dit-il. Même s’il arrivait que tous deux se réconcilient « assez vite ». Il reprend : « Me de fwa osi de semenn zot ress lager mem. »
Il explique que Jay Toolooa s’occupait de sa petite fille depuis son enfance. « So mama ek papa fini desede. Depi tipti li ti ress kot nou mem. »