Dans les années 80 et 90, à chaque fois que j’allai à la rencontre du père Henri Souchon pour que l’on réserve le Centre social Marie-Reine-de-la-Paix en marge de la tenue de nos conférences de presse ou expositions, nous nous trouvions toujours des choses intéressantes à dire pendant de longues minutes. C’était un échange constructif. Un jour, après avoir pris connaissance d’un de mes articles sur Malcolm de Chazal, le Père Henri Souchon me fit part : « Si mon tonton Malcolm était là je lui aurais dit ‘tu dois aller voir cet article… si on a bien écrit sur toi’. »
À ce moment précis, un élément de taille me vint à l’esprit vu que beaucoup aiment appeler le peintre et le philosophe par son prénom Malcolm. Ce sont donc seulement ses proches et ses intimes, qui pouvaient le tutoyer ou l’appeler tonton et Malcolm.
Or, loin du tutoiement, Robert Sabatier, célèbre poète français, établissait un rapport de choix avec Malcolm de Chazal. Il me vient à l’esprit l’ouvrage « Incidences », ce recueil de vingt poèmes paru en 1948. Celui qui allait être lauréat du Grand prix de la poésie en 1969 s’adressait à Malcolm de Chazal en des termes respectueux ; le mot « Maître » est cité à deux reprises à son intention et ce, tout en se référant à Verlaine, Baudelaire, Mallarmé, Valéry et Apollinaire dans sa dédicace. Un vibrant hommage, en effet, à notre génie qui jouissait d’une célébrité littéraire au-delà de nos frontières. De plus, il dédicaça, le 17 octobre 1948, « Ces » Incidences à Malcolm de Chazal.
D’ailleurs, au sein du panthéon de l’art pictural sur le plan international, ne dira-t-on pas un Chazal comme on énonce un Gauguin, un Renoir ou un Matisse ?
Tous les documents (des originaux) en illustration sont de ma collection.