Mahen Seeruttun : « Augmenter de 10% la superficie consacrée à l’agriculture durable »

Ranjiv Woochit du parti Travailliste a voulu connaître la stratégie mise en place par le ministère de l’Agro-industrie et de la Sécurité alimentaire, Mahen Seeruttun, pour parvenir à l’autosuffisance. « Les efforts du ministère de l’Agro-industrie et de la Sécurité alimentaire visent principalement à améliorer notre sécurité alimentaire, en particulier dans le contexte des répercussions des conflits mondiaux et des conditions climatiques défavorables qui entraînent des pénuries alimentaires. Cela explique la raison pour laquelle mon ministère a élaboré un Plan stratégique sur notre système alimentaire pour les années 2024-2030 », déclare le ministre.

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Ce plan a été élaboré à la suite des assises de l’agriculture qui se sont tenues en mars de l’année dernière et auxquelles ont participé quelque 150 experts, universitaires, chercheurs et parties prenantes des secteurs public et privé, notamment des agriculteurs, la Société de développement des îles extérieures et la Commission rodriguaise de l’agriculture.

Le plan stratégique s’inscrit dans la continuité de l’Objectif de Développement Durable (ODD) qui vise à éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir une agriculture durable. Il met en lumière « tous les défis actuels et à venir du secteur agricole et les domaines d’intervention ». Il s’appuie également sur les réalisations et les enseignements tirés au cours des cinq dernières années, tout en abordant et en atténuant les lacunes identifiées.

« À cet égard, des analyses de groupe ont été réalisées pour le secteur des cultures vivrières comprenant la pomme de terre, l’oignon, l’ail, les cucurbitacées, les crucifères, les légumineuses, les cultures féculentes, la tomate et les fruits. Et notre groupe d’élevage qui porte sur la production de volaille, de bovins, de cerfs, de chèvres, d’ovins, de porc et l’apiculture. Des dispositions ont également été prévues pour Rodrigues et Agalega dans le plan », ajoute le ministre.

Il convient de souligner que le plan exclut la production de poisson, qui relève du ministère de l’Économie bleue, des Ressources marines, de la Pêche et de la Marine marchande. Conformément au plan, le secteur agricole local devrait croître à un taux moyen de 6 % par an au cours des sept prochaines années.

Pour atteindre cet objectif, le plan prévoit une approche en trois volets. Premièrement, stimuler la production pour une sécurité alimentaire résiliente. Les objectifs sont d’augmenter la production de cultures vivrières de 15% en plein champ, d’augmenter la production de 100% sous abri, d’accroître la production de viande de 50% et d’augmenter la production de miel de 20%. « Les domaines d’intervention sont le développement et la modernisation des infrastructures de production appropriées, l’amélioration de l’accès aux intrants (matériel végétal et aliments pour animaux) et la recherche et développement », prône-t-il.

Deuxièmement, il s’agit de promouvoir une production durable et résiliente. Les objectifs sont de former tous les agriculteurs aux pratiques agricoles durables et d’augmenter de 10% la superficie consacrée à l’agriculture durable. « Les domaines d’intervention sont axés sur les pratiques agricoles durables, la gestion intégrée des ravageurs et des maladies, la promotion de l’agriculture biologique et le développement de systèmes de production intelligents et innovants. »

Et troisièmement, l’encouragement de l’entrepreneuriat et de l’agro-industrie. « L’objectif est de former 100 agro-entrepreneurs par an en vue d’augmenter de 10% par an le nombre d’entrepreneurs impliqués dans l’agro-industrie. Les domaines d’intervention sont la promotion de la valeur ajoutée, le développement de structures de marché appropriées et le renforcement des capacités et la professionnalisation des opérateurs et des institutions. »

Les objectifs ont été fixés conformément au Programme gouvernemental et à la Vision 2030. En outre, les domaines d’intervention du Plan stratégique, a précisé le ministre, sont conformes aux engagements internationaux et régionaux tels que les ODD des Nations unies, le Sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires, le Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine, la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), les ressources phytogénétiques de la SADC, le Cadre réglementaire harmonisé des engrais de la SADC, le Système harmonisé de réglementation des semences de la SADC, l’Organisation mondiale de la santé animale, le Programme régional de la Commission de l’océan Indien pour la sécurité alimentaire et la nutrition, ainsi que les engagements agricoles envers la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques tels que décrits dans les Contributions déterminées au niveau national (NDC 2021).

Le plan stratégique assurera ainsi une participation inclusive de toutes les parties prenantes, conformément à l’approche des Nations unies visant à ne laisser personne de côté, dans « la transformation de nos systèmes agroalimentaires en un système plus efficace, inclusif, résilient et durable » et pour une meilleure production, une meilleure nutrition, ainsi que pour un meilleur environnement et une meilleure qualité de vie.
« Je dois également dire, Monsieur le Président, que le plan stratégique reconnaît les contraintes et les défis auxquels le secteur agricole est confronté. Comme nous le savons tous, le secteur est continuellement confronté à plusieurs menaces et défis émergents, à savoir le changement climatique et ses effets néfastes, les urgences sanitaires, la pénurie de terres, le vieillissement de la population agricole, le manque de normes de qualité ainsi que les conflits internationaux, entre autres. En conséquence, le renforcement de la résilience est essentiel pour les petits États insulaires vulnérables comme le nôtre », indique Mahen Seeruttun.

Le plan stratégique met également l’accent sur le renforcement de la gouvernance, de la capacité réglementaire et institutionnelle du secteur agricole sur les plans local, régional et international. « Il est donc nécessaire d’élaborer des cadres juridiques et institutionnels appropriés pour permettre sa mise en œuvre effective ainsi que de créer un environnement propice au développement du secteur agricole et un système de gouvernance solide. Ces travaux sont en cours. »

En attendant la publication prochaine du plan stratégique ces mesures, le ministre ajoute que le pays est autosuffisant en cultures vivrières locales et en volaille. « Notre production de lait et de miel augmente progressivement, tandis que nos importations de fruits frais sont en baisse », s’évertue-t-il de rassurer.

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