Le président de la transition malgache, Andry Rajoelina, qui a reçu mercredi dernier le secrétaire de la Commission de l’océan Indien (COI), Jean Claude de l’Estrac, a renouvelé l’engagement de Madagascar à mettre fin à la période de transition et à mener à terme le processus engagé par la Commission électorale nationale indépendante de la transition (CENI-T).
Les discussions ont porté sur la situation politique malgache et sur le processus électoral en cours.
Dans ce contexte, le président de la transition verrait bien la COI s’impliquer davantage en assurant un plus grand rôle consultatif auprès des organisations déjà présentes à Madagascar.
« Nous faisons le nécessaire pour que le calendrier électoral soit respecté, même si pour l’instant Madagascar, qui finance les activités de la CENI-T, est toujours en attente des financements promis par la communauté internationale », a déclaré le président.
Il a exprimé, à l’occasion, son souhait de voir la communauté internationale, notamment la SADC, assumer ses responsabilités. Toutefois, a-t-il souligné, Madagascar s’apprête à organiser les prochaines élections présidentielles et législatives en conformité avec les législations existantes et dans le respect des exigences de la CENI-T mandatée pour conduire des élections transparentes, justes et crédibles.
Les discussions ont aussi porté sur le projet de la COI d’organiser à Majunga, au début de 2013 une table ronde sur la sécurité alimentaire régionale.
Le Secrétaire général de la COI s’est également entretenu avec le premier ministre, Jean Omer Beriziki, qui estime « indispensable » cette présence de la COI. « La famille la plus proche est celle qui peut nous comprendre le mieux », a-t-il déclaré. Il a souligné que les pays de la COI ont une histoire commune, des échanges commerciaux anciens et une proximité de longue date. Ce lien historique est devenu le ciment des îles de l’océan Indien.
Les discussions ont également eu lieu avec le vice-Premier ministre, Hajo Andrianainarivelo assurant l’intérim du ministre des Finances. Elles ont porté sur le financement des élections. Le vice-Premier ministre a aussi indiqué que le démarrage du processus électoral est pour le moment essentiellement financé par Madagascar qui tient ses engagements auprès de la CENI-T. Le budget sera déboursé selon le chronogramme de la CENI-T. Au total, 15 milliards d’ariary (8 millions de dollars) auront été versés avant la fin de l’année. Il a fortement souhaité que les engagements financiers pris par la communauté internationale, et notamment par l’Union européenne, soient également versés.
« La volonté politique de Madagascar de mener à terme le processus électoral et de mettre fin à la transition est illustrée par ses engagements financiers. Personne ne doit avoir de doute sur la question », a affirmé le vice-Premier ministre.
Le Secrétaire général a également été reçu par le ministre des Affaires étrangères, Pierrot Rajaonarivelo. Le ministre a souhaité que la COI, espace de proximité, puisse amener la SADC à avoir une position ferme et tranchée. Il a par ailleurs exprimé sa satisfaction devant les retombées directes et indirectes significatives des projets de la COI pour Madagascar.
À cette occasion, une lettre a été remise au ministre pour exposer l’utilisation des fonds de solidarité versés par le gouvernement de Maurice, suite aux cyclones de 2012. Ce don de 50 000 dollars servira à équiper le Bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BRGN) de deux kits Télécom Urgence OI. La tenue probable du prochain Sommet des chefs d’État et de gouvernement de la COI a également été évoquée. Le ministre a qualifié de « formidable » l’éventuelle tenue de ce Sommet, durant le 2e semestre 2013, après les élections malgaches.
Des rencontres ont eu lieu aussi au siège de la CENI-T qui a exprimé son inquiétude sur la non signature du Projet d’appui au cycle électoral à Madagascar (PACEM). La CENI-T compte sur l’action de la COI pour suivre ce dossier et inciter les parties prenantes à tenir leurs engagements.
Le Secrétaire général a profité de la présence à Antananarivo d’une délégation politique de la SADC pour avoir des entretiens avec le Dr Léonardo Simao, John Tesha et Nuno Tomas. Jean Claude de l’Estrac a plaidé auprès de la SADC pour que l’organisation chargée de la médiation par l’Union africaine adopte une solution plus « ferme », comme elle s’y était engagée.
Les représentants de la SADC se sont montrés convaincus de la nécessité d’accélérer le processus, mais ils ont exprimé le souhait de ne rien précipiter afin de créer les conditions d’une solution durable à la crise.
Discussions également avec le délégué de l’Union européenne à Madagascar, M. Leonidas Tezapsidis, et le ministre conseiller, chef de la section politique, Philippe Willaert. Ils ont salué le rôle important de la COI dans cette région.
Le délégué a réitéré le soutien de l’Union européenne au processus électoral, en indiquant cependant que le déblocage des fonds est conditionné à la satisfaction des exigences fixées par ce partenaire. Les négociations sont toujours en cours et des questions sont encore à régler de son point de vue.
Le délégué a affirmé que, sans la garantie d’élections crédibles, il n’y aura pas de contribution de l’Union européenne.
Avant la fin de l’année, l’Union européenne a la possibilité de verser 15 millions d’euros dans le fonds commun. Deux millions d’euros ont été mis en paiement et devraient très prochainement parvenir dans les caisses de la CENI-T.
Par ailleurs, le Secrétaire général a rendu une visite de courtoisie et d’amitié aux représentants des quatre autres pays membres de la COI. Pour tous les pays de la COI, pour l’Indianocéanie, l’important est que Madagascar revienne à la normalité politique, économique et sociale.
Il a aussi fait une visite de courtoisie au Premier magistrat de la ville, le président de la délégation spéciale, Edgar Razafindravahy
Durant son séjour, le Secrétaire général de la COI s’est également assuré que les services du ministère de l’Agriculture et de l’Élevage, avec leurs 13 projets financés par la FAO, le FIDA, la BAD et la Banque mondiale, seraient prêts à contribuer à la réussite de la table ronde sur la thématique de la sécurité alimentaire.
Du côté du secteur privé, les représentants de la Fédération des Chambres de commerce et d’industrie de Madagascar ont accepté d’être les partenaires locaux de la Table ronde des investisseurs sur la thématique de la sécurité alimentaire régionale.
MADAGASCAR: Rajoelina renouvelle l’engagement de mettre fin à la période de transition
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