Le Guide - Législatives 2024

MADAGASCAR: Avec la rançon de Rs 4 M concertations de haut niveau

Avec une demande de rançon de 100 000 euros, soit autour de Rs 4 millions, exigée par les ravisseurs malgaches depuis dimanche après-midi pour la libération de Benoît Ng Fuk Cheong, âgé de 55 ans, et de son épouse Maureen, les autorités mauriciennes multiplient les initiatives diplomatiques et politiques au plus haut niveau. Ainsi, le ministre des Affaires étrangères Arvin Boolell a eu des consultations et des séances de travail avec des représentants de Madagascar, de la France et des États-Unis en vue d’évaluer les différentes options possibles dans la conjoncture. Il compte se mettre en contact aujourd’hui avec son homologue malgache et également s’entretenir avec le président malgache sur la gravité de la situation.
Les recoupements d’informations effectuées par Le Mauricien auprès des sources concordantes indiquent que les autorités françaises à Paris ont été « fully briefed » des circonstances de l’enlèvement criminel de l’Operations Manager d’Avitech, la filiale de Food and Allied Industries Limited (FAIL), et de son épouse Maureen Ng Fuk Cheong en plein centre-ville de la capitale malgache en début d’après-midi dimanche. L’ambassadeur de France Jean-François Dobelle a été reçu, hier, par le ministre des Affaires étrangères à ce sujet.
Le couple Ng Fuk Cheong a été enlevé par des ravisseurs malgaches alors qu’il avait quitté son domicile en début d’après-midi pour se rendre au bureau de vote aménagé à Antananarivo dans le cadre du second tour des élections présidentielles en France. À ce stade, Le Mauricien n’est pas en mesure de confirmer si Benoît et Maureen Ng Fuk Cheong ont pu effectivement déposer leurs bulletins de vote dans l’urne avant de tomber dans le piège des kidnappeurs.
L’enlèvement de ces deux Franco-Mauriciens dans les parages d’une station-service de la capitale s’est déroulé en un clin d’oeil car très peu de témoins ont réellement compris sur ce qui se passait sous leurs yeux. Les trois bandits armés se sont engouffrés dans la 4×4 de la marque Ford Ranger pour se diriger vers le Nord d’Antananarivo. La police et la gendarmerie malgaches affirment qu’elles ont été informées d’un incident par un témoin oculaire peu avant 15 h (heures de Madagascar) dimanche.
Entre-temps, Clifford de Roquefeuil Noël, directeur général d’Avitech à Madagascar, reçoit un coup de fil de son Operations Manager, qui lui dit tout simplement en substance : « J’ai eu un accident. » Mais ce ne sera que quelques instants après que le représentant du groupe FAIL à Madagascar se rendra compte de l’urgence du problème. En effet, un second coup de fil confirmera que le couple Ng Fuk Cheong a été kidnappé.
Étroite collaboration
C’est lors de ce même échange téléphonique dimanche que la demande de rançon de 100 000 euros (Rs 4 millions) est formulée auprès du groupe d’affaires mauricien. Dans un premier temps, les autorités ont pris la décision de mettre en sourdine cette demande de rançon le temps d’essayer d’obtenir d’autres renseignements sur le véritable motif des ravisseurs. À ce matin, aucune indication n’a encore filtré publiquement sur le scénario proposé par les ravisseurs pour la remise de cette importante somme d’argent contre la remise en liberté du couple ou encore sur la confirmation d’appels téléphoniques de suivi de la part des ravisseurs.
Depuis la journée d’hier, le ministre des Affaires étrangères, qui assure la coordination de cette délicate affaire d’enlèvement à Madagascar, pilote une cellule de crise avec des séances de travail en présence du chargé d’Affaires de Madagascar Richard Via, de l’ambassadeur de France à Maurice Jean-François Dobelle, et des responsables du groupe FAIL, dont le Chief Executive Officer Cédric de Spéville. L’ambassadeur mauricien dans la Grande Île est également mis à contribution avec des contacts au niveau des autorités malgaches.
« Nous allons déployer tous les moyens possibles pour obtenir la remise en liberté de Benoît Ng et de son épouse. Nous procédons à des échanges suivis avec les autorités malgaches pour une évaluation de la situation sur le terrain. Nous avons pris contact avec la France et les États-Unis en vue de bénéficier de la logistique de leurs security desks dans la Grande Île. Les autorités françaises à Paris sont informées de la situation », soutient Arvin Boolell, qui s’appesantit sur le caractère délicat des négociations avec les ravisseurs.
Pour la journée d’aujourd’hui, le ministre des Affaires étrangères s’est donné pour objectif d’entrer en contact téléphonique avec son homologue malgache et également d’avoir une conversation avec le président malgache Andry Rajoelina pour une plus étroite collaboration en vue de retrouver les deux Franco-Mauriciens.
Sur le terrain, les tentatives de la police et de la gendarmerie malgaches se poursuivent en vue de retrouver les traces de la Ford Ranger, immatriculée 6725 TAN, conduite par Maureen Ng Fuk Cheong. Ce détail pourrait apporter une nouvelle orientation aux recherches en vue de localiser la région où est retenu en captivité le couple Ng Fuk Cheong, qui s’est installé à Madagascar depuis bientôt six ans.
Au domicile des Ng Fuk Cheong à Beau-Bassin, la nouvelle de cet enlèvement a jeté la consternation et l’incompréhension depuis hier. Les deux enfants du couple poursuivent des études universitaires à l’île de la Réunion.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -