Macron appelle à intégrer Mayotte dans la CO

Le président français Emmanuel Macron a demandé, hier,  « l’intégration » du département français de Mayotte dans la Commission de l’océan Indien (COI), en plaidant pour une « approche pragmatique » face à l’hostilité des Comores.

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« Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l’écart d’un certain nombre de nos programmes », a dit M. Macron, citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La-Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l’océan Indien.

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Mais à la différence de La-Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l’organisation intergouvernementale.

« L’implication de nos populations, l’intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l’intérêt de nos peuples et de la région », a insisté M. Macron.

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Il a suggéré toutefois d' »avancer de manière pragmatique vers cet objectif », sans réclamer l’intégration pleine et entière immédiate de l’archipel.

« La France est le premier bailleur de la COI », a-t-il aussi souligné, en précisant que l’Agence française du Développement (AFD) gérait un « portefeuille de 125 millions d’euros de projets » au sein de l’organisation.

« La COI est un modèle de coopération (…) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi », a-t-il ajouté, évoquant un « océan Indien profondément bousculé » par les défis planétaires actuels.

« Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière », a-t-il assuré.

Le ministre comorien des Affaires étrangères Mohamed Mbae, présent à Antananarivo et sollicité par l’AFP, a aussitôt réitéré qu' »il ne saurait être question d’intégration de Mayotte à la COI, Mayotte est comorienne ».

L’Union des Comores s’oppose à l’intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l’archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d’importantes réserves en hydrocarbures et est le théâtre des rivalités entre grandes puissances.

Le chef de l’Etat français a ensuite expliqué avoir voulu, par cette intervention, « sortir des hypocrisies ». « Mayotte est française par le choix du peuple mahorais », a-t-il insisté devant la presse en référence à deux référendums en ce sens.

« C’est très important de restaurer les faits, la vérité historique, dans un moment où il y a beaucoup de confusion et où certains utilisent cela pour justifier les impérialismes du moment et les guerres », a-t-il ajouté dans une allusion notamment à la Russie qui multiplie les déclarations contre la présence française à Mayotte.

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