Les procédures en vue de la sortie de Maurice de la liste des pays à haut risque de l’Union européenne (UE) – communément appelée la liste noire européenne – sont maintenant complétées. La décision prise par la Commission européenne a été entérinée par le Parlement et le conseil des ministres européens. Cela a été annoncé dans le Journal officiel de l’Union européenne le 21. La sortie officielle de Maurice est donc effective à compter du 13 mars.
« Nous nous attendions à ce dénouement dans la mesure où la Commission européenne avait déjà enlevé Maurice de la liste noire le 22 décembre dernier à la suite de notre sortie de la liste noire du GAFI », déclare le ministre des Services financiers, Mahen Seeruttun. Il explique que la procédure veut que la décision prise par la Commission européenne soit approuvée par le Parlement et le Conseil européens.
Le décret a été diffusé au niveau du Parlement et du Conseil européen le 7 février. Les membres disposaient d’un délai d’un mois pour exprimer les objections éventuelles. Vu qu’il n’y a eu aucune objection, la nouvelle liste a été adoptée et rendue publique. Les nouveaux règlements annoncent le retrait des Bahamas, du Botswana, du Ghana, de l’Iraq et de Maurice de la liste noire.
Pour Mahen Seeruttun, il s’agit d’une très bonne nouvelle pour le pays et pour ce secteur des services en particulier. « Grâce aux efforts du gouvernement qui avait institué un comité de coordination sous la présidence du Premier ministre, Pravind Jugnauth et des efforts effectués par tout un chacun, nous avons pu surmonter tous les problèmes qui se sont présentés. Je suis très reconnaissant à tous les officiers qui ont travaillé sur ce dossier ainsi qu’aux institutions du secteur privé. »
Il ajoute :« vous avions demandé à nos clients de patienter et de nous donner le temps nécessaire pour sortir de la liste noire. Nous leur avons démontré que ce n’étaient pas des paroles en l’air. Nous avions mis toutes nos promesses à exécution. Cela réconforte l’industrie et les clients. Les institutions financières en Europe n’auront aucune restriction pour travailler avec Maurice et pour considérer Maurice comme un centre crédible pour le transit de leur fonds en vue du développement de la région. »
Le ministre des Services financiers a expliqué que les autorités ont introduit de nouveaux produits et de nouvelles législations. « Nous voulons maintenant mettre en œuvre une feuille de route (Blue Print) qui a été publiée récemment. Les nouvelles mesures devraient permettre de renforcer le secteur. L’objectif est de doubler la contribution du secteur financier dans l’économie de Maurice sur une période de dix ans », a-t-il affirmé, tout en faisant ressortir que des mesures ont été prises pour rendre plus attrayante la juridiction mauricienne. Mahen Seeruttun a conclu par ailleurs : « Grâce aux accords bilatéraux et multilatéraux avec différents pays nous pourrons développer davantage le secteur. »
La Mauritius Bankers Association note que cette annonce fait suite au retrait du pays de la liste des juridictions sous surveillance accrue du Groupe d’Action Financière et de la liste des pays tiers à haut risque du Royaume-Uni en 2021. « La MBA et ses membres accueillent favorablement cette nouvelle qui classe Maurice au rang des pays en pleine conformité et réitèrent leur engagement à promouvoir les meilleures normes internationales dans la lutte contre le blanchiment », précise un communiqué.