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Les technologies à la rescousse ?

Face au défi climatique, comme nous l’avons maintes fois répété, une seule solution : réduire drastiquement notre empreinte carbone, et ce, sans tarder. Le problème, c’est que si la chose est entendue depuis des années déjà, rien ne semble vraiment bouger, du moins à la vitesse nécessaire que pour atteindre la tant espérée neutralité carbone qui nous donnerait, si ce n’est la garantie d’éviter de dépasser la fameuse limite climatique, celle du non-retour, tout au moins de nous accorder un peu de répit pour revoir notre système sociétal. Car dans l’état, nos émissions de gaz à effet de serre sont de plus en plus conséquentes, du fait notamment de notre envie de renouer au plus vite avec la croissance perdue au cours de deux crises successives (la Covid et la guerre en Ukraine), et dont le monde ne s’est d’ailleurs pas encore débarrassé. Aussi la machine industrielle bat-elle son plein, avec pour effet de réduire à néant toutes les ambitions climatiques affichées çà et là, tant les mesures subséquentes apparaissent comme purement cosmétiques.
Alors que faire en attendant ? En fait, plusieurs pistes existent, à commencer par le fait d’améliorer l’efficacité énergétique. En d’autres termes, il s’agit d’optimiser nos ressources pour en améliorer le rendement, tout en évitant bien entendu le gaspillage. Par exemple en développant davantage les énergies renouvelables, mais pas seulement. Car dans le même temps, il nous faut revoir le système de l’offre et de la demande en incitant les consommateurs vers un maximum de sobriété énergétique. Ce qui pourrait par exemple se faire via des incitations financières.
Autre possibilité : réduire nos émissions de CO2 de manière… artificielle. Car oui, il est désormais possible d’envisager de plus facilement atteindre nos objectifs climatiques par le biais des technologies. Et notamment par des techniques permettant de capturer les surplus de nos émissions, et aujourd’hui résumées sous l’appellation CSC, pour Captage et stockage géologique du carbone. Ces technologies, si elles restent à développer, existent d’ailleurs en partie déjà. Et elles fonctionnent. À l’instar des procédés permettant de capturer les fumées d’usine, dites fumées « post-combustion », en « lavant » les fumées émises avec un solvant. Alors pourquoi ne pas déployer cette technique dans le monde entier ?, demanderez-vous. Eh bien pour deux raisons : d’abord parce que cela coûte cher et, ensuite, parce qu’elles sont encore trop énergivores que pour assurer un rendement final optimum.
D’autres solutions existent cependant, comme la production de combustibles décarbonés, le captage par oxycombustion (combustion dans l’oxygène), ou encore la combustion en boucle chimique. Mais là encore, cela coûte cher. Et même très cher. Sans compter que les procédés demandent à être améliorés. Quant aux technologies de captage de CO2 directement dans l’atmosphère, elles sont loin d’être prêtes et, lorsqu’elles le seront, ces techniques ne pourront être rapidement déployées à l’échelle planétaire.
On le voit, quelles que soient les techniques de captage, elles sont encore loin d’être « la » solution à la crise climatique. Pour autant, elles restent encourageantes à plus d’un titre, car à supposer que nous réussissions à les mettre en place et à en démocratiser l’accès aux quatre coins du globe, elles seraient alors d’une aide précieuse. Car oui, il ne s’agirait bien entendu que d’une « aide » afin d’atteindre plus facilement nos ambitions climatiques, étant en effet entendu que seules, elles seront totalement inefficaces.
Pour arriver à cet aussi ambitieux qu’hypothétique seuil de réchauffement d’un maximum de +1,5 °C, comme mentionné dans l’Accord de Paris et les multiples rapports du GIEC qui ont suivi, les technologies ne seront pas suffisantes. En revanche, si nous couplons ces techniques avec une politique invitant à la sobriété, tant industrielle qu’individuelle, alors nous pourrions espérer respecter nos accords. À remarquer que nous avons sciemment ici omis d’évoquer la seule solution qui nous garantirait d’éviter un crash trop violent, à la manière d’un TGV fonçant droit dans le mur, à savoir de revoir de fond en comble notre système économique et industriel. Laquelle solution, si belle soit-elle sur le papier, apparaît en l’état n’être qu’une douce utopie.

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