Navin Ramgoolam a eu les bons mots et un excellent réflexe. Lors de sa sortie à Triolet, dans le cadre des célébrations marquant la fête Maha Shivaratree, le Premier ministre a déclaré que désormais, tout conducteur trouvé sous influence de drogues ou d’alcool verra son véhicule saisi. « Pa kapav nek rantre sorti. Li pou bizin pass enn lepok… Nou pou sanz lalwa biento ! » Les dés sont jetés.
Navin Ramgoolam intervenait dans le sillage de l’accident de la route qui a choqué tout le pays et qui a eu lieu à d’Epinay le matin du 25 février. Au volant de sa voiture, Dhumeshwar Sarmah Ramnarain, un habitant de Triolet de 48 ans, a violemment percuté trois bénévoles qui préparaient de la nourriture pour les distribuer aux pèlerins. Ces victimes sont Poornima Jugessur, Sunita Hosany et Mantee Seeroj. Elles s’affairaient à leurs préparatifs, sous une tente installée en bordure de route, quand la voiture de Dhumeshwar Sarmah Ramnarain a foncé littéralement sur elles. Le choc était d’une rare violence. La voiture a même fait plusieurs tonneaux. Dans la collision, tente, ustensiles et les bénévoles finn anvole, ainsi qu’en témoignent les images des caméras ayant enregistré l’impact, de même que les paroles des témoins oculaires.
La police, effectuant des tests d’usage sur le conducteur, ont noté qu’il n’était pas sous l’influence de l’alcool, mais qu’il était positif à des substances toxiques au moment de l’accident. Qui plus est, des boîtes suspectées contenir des drogues, ainsi qu’une cigarette artisanale, partiellement consumée, ont été aussi retrouvées dans son véhicule.
Outre la réintroduction du permis à points avec, justement, des améliorations au système déjà prôné, la nouvelle mesure annoncée par Ramgoolam vient renforcer la volonté du gouvernement sanzman 60-0 d’en finir avec les mauvaises pratiques. Nous ne cesserons de marteler l’importance d’une solide politique de répression sur nos routes. Trop d’accidents sont causés par des négligences multiples, des écervelés sous influence qui prennent le volant, inconscients (ou indifférents), mettant en péril des vies et des familles.
Le Parlement siégeant régulièrement, la population attend de son Premier ministre et son équipe qu’ils passent rapidement et efficacement à l’action ! Que les paroles de Navin Ramgoolam ne soient pas que des mots en l’air. Ramgoolam s’est, une nouvelle fois, démarqué de son prédécesseur. Jugnauth fils avec ses sempiternels « Atann, nou gete », indignes d’un véritable chef de gouvernement, fait pâle figure. Ramgoolam a donc tout intérêt à concrétiser sa proposition. Qui, d’ailleurs, relève de beaucoup de justesse.
L’idée de saisir les véhicules des conducteurs coupables d’accident, car étant soit eux-mêmes en délicatesse avec les lois, soit que leurs véhicules ne sont pas conformes à ces lois, ou peut-être les deux dans certains cas, est un excellent “deterrent”. Ceux qui pensent, à tort évidemment, que conduire se résume à tourner une clé pour mettre en marche un véhicule n’ont qu’à bien se tenir !
Arianne Navarre-Marie a elle aussi trouvé les bons mots. Habituée à réagir promptement, la ministre de l’Égalité des genres avait posté un message émouvant et empreint de bon sens suivant le suicide d’une élève des hautes Plaines-Wilhems récemment. Navarre-Marie a mis le doigt sur une foule de dysfonctionnements, de dérives et de pièges qui frappent nos jeunes. Parfois mortellement, comme en témoigne le décès de cette fille. Harcèlements multiples, “bullying”, “negative peer pressure” qui se traduisent par des guerres de gangs et de clans, influences de sectes, carrément, sont entre autres des éléments que la ministre a déclaré avoir discutés avec son collègue de l’Éducation, Mahend Gungapersad. L’on ne cessera de réclamer une refonte et des mesures adaptées à nos jeunes, qui évoluent dans des milieux très fragiles.
Cette semaine marque le début des carêmes musulman et catholique. Une période de grande ferveur spirituelle où l’on ne manquera pas de trouver des moyens pour aider les enfants de Gaza et de ces autres régions du monde où leur innocence leur a été ravie. Une pensée spéciale également à nos voisins de l’île sœur, que le cyclone Garance a durement frappés.
Husna Ramjanally