Georges Azar, un candidat du parti Reconquête d’Eric Zemmour pour les élections législatives françaises, était à Maurice, la semaine dernière, dans le cadre d’une tournée dans la circonscription numéro 10 qui comprend Maurice.
Ce Franco-libanais, né en Côte d’Ivoire, affirme avoir grandi au confluent de trois cultures (occidentale/africaine/orientale) qui font sa singularité et confèrent un ancrage territorial et humain fort dans sa circonscription.
L’expert comptable est spécialisé en conseil juridique et fiscal. Georges Azar exerce actuellement la fonction de juge au tribunal de commerce de Paris. Au cours d’une rencontre avec la presse, la semaine dernière, il estime que l’on retrouve à Maurice les mêmes problématiques pour tous les Français établis à l’étranger, c’est-à-dire un sentiment d’abandon par les décideurs politiques en France métropolitaine. « Un sentiment de laissé-pour-compte, de ne pas être écoutés et surtout victimes d’une vraie discrimination lorsqu’il s’agit des procédures administratives », affirme-t-il.
« Les Français à l’étranger se sentent abandonnés parce que leurs compatriotes français ne les connaissent pas. Ils les considèrent comme des exilés fiscaux ou de riches expatriés établis à l’étranger. C’est faux. Cela se rapporte à une infime minorité. Ce sentiment découle d’une méconnaissance des Français à l’étranger. La plupart sont des binationaux établis à l’étranger depuis plusieurs générations. C’est mon cas depuis trois générations », explique Georges Azar. Il se positionne en vue d’apporter plusieurs propositions à l’Assemblée nationale et ce, dans l’intérêt de ses compatriotes établis à l’étranger, des Français expatriés ou des bi-nationaux.
Né Français, Georges Azar a renouvelé son adhésion au modèle français, à ses valeurs, tout en demeurant viscéralement enraciné dans sa circonscription qui regroupe quelque 49 pays dont Maurice. « Je maîtrise parfaitement les enjeux liés à la fiscalité et au développement économique des entreprises. Parce qu’il n’est pas acceptable que nous, Français de l’étranger, subissions un traitement différencié, je m’engage à défendre l’entrepreneuriat et l’équité fiscale », affirme-t-il.
Parmi ses propositions figurent la suppression de la CSG sur les revenus de source française et la mise en œuvre de dispositifs d’aide à la création d’entreprises. Dans ce contexte, Georges Azar souhaite mettre en exergue un projet de loi afin que l’imposition des revenus de sources françaises bénéficie d’un barème progressif similaire à celui des Français établis sur le territoire national. Il se dit même convaincu de pouvoir défendre en toute légitimité ce projet au sein de la Commission des Finances ou des Affaires économiques de l’Assemblée française.
Par ailleurs, le candidat de Reconquête déplore que l’actuel gouvernement n’ait eu de cesse de restreindre le budget des bourses au détriment des élèves des lycées français à l’étranger. « Je mettrai à mon tour tout en œuvre pour augmenter les dotations de l’État à l’AEFE afin de permettre à tous les enfants français et binationaux d’avoir accès à l’école française gratuitement », poursuit-il.
Qui plus est, le candidat aux législatives souhaite également créer un fonds d’urgence et de solidarité destiné aux Français de l’étranger, qui servira dans le cadre de situations d’urgence et d’exception telles que les évènements climatiques, pandémies, guerres.
Finalement, Georges Azar entend insister pour une augmentation des dotations et financements alloués aux instituts et alliances françaises dans un souci de défendre la francophonie.
LÉGISLATIVES FRANÇAISES | En vue du 1er tour Amélia Lakrafi (Renaissance) affiche la confiance
En marge du premier tour des élections législatives françaises, prévues pour le dimanche 5 juin prochain, la députée sortante de la circonscription numéro 10, Amélia Lakrafi, affiche la confiance d’être reconduite à ses fonctions.
Cette Française d’origine marocaine se présente sous la bannière de Renaissance (ex-La République en marche), dirigée par le président Emmanuel Macron. Elle met en exergue d’emblée que le président de la République avait recueilli 40% des suffrages dans la circonscription no. 10 lors du premier tour des élections présidentielles et autour de 80% au second tour. Elle reconnaît que les votes pourraient cette fois être plus dispersés et se dit en mesure de remporter ces élections même avec une majorité inférieure que celle obtenue lors des derniers scrutins législatifs. « J’ai déjà effectué une tournée dans une vingtaine de pays, soit deux jours à chaque escale, comme j’espère être au deuxième tour le 19 juin prochain, j’ai prévu de visiter quelques autres pays entre les deux tours », affirme-t-elle.
Au cours d’une rencontre avec la presse au Château Clos St-Louis, à l’initiative du président du Chinatown Foundation, Jean Paul Lam, Amélia Lakrafi a brossé un tableau des problèmes rencontrés par les Français établis hors de France et a présenté les grandes lignes de son programme.
La députée sortante explique que durant les cinq dernières années elle a effectué quelque 86 déplacements dans 30 pays de la circonscription afin de tisser des liens étroits avec les opérateurs et les intervenants français et dit avoir traité quelque 2000 situations individuelles. Elle affirme être parvenue à relayer auprès des décideurs des préoccupations de ses mandants : « J’ai œuvré à l’émergence de nouvelles mesures de simplification et d’accès à droits telle que la dématérialisation de la procédure du droit au compte, l’échange de permis de conduire et les actes notariés à distance. »
Amélia Lakrafi affirme par ailleurs avoir contribué à améliorer les mesures de soutien adoptées à l’intention des Français à l’étranger durant la crise sanitaire. Dans le cadre d’un programme en dix points, elle se prononce pour une solidarité accrue envers les Français à l’étranger par le biais d’un soutien renforcé aux organismes d’entraide, de la création d’une aide directe aux entrepreneurs, et du renforcement du budget d’aide sociale des consulats. Elle préconise une accélération de la simplification administrative pour les démarches consulaires et l’élargissement de l’accès aux soins en France pour les retraités de l’étranger.
De plus, la candidate de Renaissance envisage également la création d’une plateforme pour accompagner les élèves des lycées français lors de leur scolarité en France. Elle plaide également pour une fiscalité plus juste et pour le soutien des victimes des violences conjugales. À ce propos, une hotline permet déjà aux victimes de transmettre plus rapidement leurs doléances.
La députée sortante de la circonscription no. 10 propose également un plafonnement des frais bancaires facturés aux non-résidents de manière à les encourager à maintenir leurs biens immobiliers en France.
Amélia Lakrafi souligne également l’importance de Maurice dans la circonscription no 10. La République de Maurice est le cinquième pays le plus important après Dubaï, le Liban, l’Afrique du Sud et Madagascar. Elle a souligné la qualité de l’éducation française à Maurice; un concours organisé à l’intention des étudiants français à l’étranger a été remporté par deux élèves d’un lycée français à Maurice, a-t-elle souligné au nom de République en marche.