Le prochain livre d’Assad Bhuglah sur l’histoire sociale  des musulmans à Madagascar

Une Introduction Par Richard Via, diplomate de carrière de Madagascar

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«Sorabë & Silamö de Madagascar » est en effet un titre captivant qui résonne avec deux vocabulaires locaux interdépendants. Il évoque instantanément les ramifications de l’histoire, des traditions et de la culture. Sorabë fait référence à l’écriture ancienne de la langue malgache en écriture arabe, tandis que Silamö est un terme largement utilisé à Madagascar pour désigner tous les adeptes de l’islam, c’est-à-dire, les Musulmans. Le livre traite de l’histoire sociale des musulmans à Madagascar, vue de l’extérieur par un auteur mauricien, Assad Bhuglah – un grand ami et sympathisant de Madagascar.

 

L’histoire de Madagascar est faite de divers peuples qui s’y sont installés au fil des siècles, faisant de l’immense île leur maison et s’intégrant dans un État démocratique indépendant pendant plus de mille ans.  Madagascar a été colonisé par l’homme il y a environ 2 000 ans. Depuis lors, l’île a été occupée successivement par des colons austronésiens, bantous, arabes, sud-asiatiques et européens. Ces divers groupes ont tous laissé leur marque sur la culture et la cuisine du pays. La langue malgache est un mélange de plusieurs langues africaines et asiatiques.

 

La culture de Madagascar est enracinée dans les divers héritages et coutumes tribaux, avec le respect des ancêtres et les fêtes traditionnelles à son cœur.  L’islam et le christianisme sont les religions dominantes, tandis qu’un nombre important de populations indigènes suivent les croyances animistes traditionnelles.  La population malgache actuelle a évolué à partir d’un mélange de diverses races et à partir de là, une culture unique a émergé. Malgré l’existence des 18 tribus indigènes de Madagascar, il existe une unité irréfutable dans la culture malgache, notamment à travers la langue malgache. La spécificité culturelle du peuple malgache réside dans cette unité malgré la diversité.  L’influence des colons arabes, indiens, britanniques, français et chinois est également évidente.

 

La tradition de l’écriture est aussi vieille que l’histoire de Madagascar. Cela a commencé avec les Arabes, qui ont établi des comptoirs commerciaux le long de la côte nord-ouest depuis le 10ème siècle et ils ont aussi introduit l’islam, et l’écriture arabe (utilisée pour transcrire la langue malgache dans une forme d’écriture connue sous le nom de Sorabë).  Dès le XVe siècle, des manuscrits ont été produits par un petit nombre de Katibos (scribes) dans divers dialectes malgaches écrits en caractères arabes. La langue malgache n’a été transcrite en caractères latins qu’à partir du XIXe siècle.

 

Aujourd’hui, nous vivons dans un monde numérisé où le livre a encore sa place légitime. Il est indéniable que le livre est considéré comme un catalyseur de la croissance mentale et de l’intégration sociale. Malgré les progrès réalisés dans le domaine des médias sociaux, le livre reste un moyen de communication de masse qui favorise l’utilisation efficace d’autres médias. L’impact du livre sur le développement de la littérarité est difficile à quantifier. Néanmoins, le degré de développement d’une nation peut être lié à son degré d’alphabétisation que les livres stimulent. La littérature est comme le véhicule qui permet aux apprenants de se développer et d’arriver à leur destination.

 

J’ai été très enthousiaste quand mon ami Assad m’a proposé d’écrire une introduction pour ce livre. C’est un grand privilège et un grand honneur pour moi. Je le connais depuis 1990, à l’époque où tous deux se réunissaient fréquemment lors des réunions de la Commission de l’océan Indien (COI). J’étais Officier Permanent de Liaison (OPL) pour Madagascar et il était représentant de Maurice au sein du Comité Régional des Echanges Commerciaux (CREC). Depuis, nous avons tous les deux évolué et gravi les échelons professionnels dans nos fonctions publiques respectives. Je suis devenu Premier Conseiller, puis Chargé d’Affaires auprès de l‘Ambassade de Madagascar avec ma première affectation à Maurice et Assad, lui, est devenu directeur de la politique commerciale à la Division du commerce international au ministère des Affaires étrangères du gouvernement de Maurice. Il a été le principal négociateur commercial de son pays dans d’importants forums régionaux et multilatéraux, tels que la COI, la SADC, le COMESA, l’Union Africaine et l’OMC. Il a toujours apporté son soutien à la délégation malgache lors de diverses réunions internationales. Il fut un temps où Madagascar était sous le coup de sanctions de l’UA et où les responsables malgaches n’avaient pas le droit d’assister aux réunions régionales. Nous comptions sur Assad pour protéger nos intérêts dans les réunions commerciales de la SADC et il informait régulièrement les responsables malgaches du résultat des délibérations.

 

Je connais Assad Bhuglah depuis de nombreuses années en tant que diplomate confirmé, rompu aux techniques de négociations internationales. Mais j’étais loin de me douter qu’il pouvait être un écrivain prolifique et l’auteur de plusieurs livres relatifs à l’histoire et au folklore de l’île Maurice. Celui-ci est son 12ème livre et je suis heureux qu’il ait englobé Madagascar dans ses écrits. Nous devons tenir compte du fait qu’écrire un livre est un grand défi car elle exige une recherche rigoureuse et une compréhension professionnelle approfondie du sujet et des thèmes qui y sont abordés. Je suis convaincu que ce livre sera très apprécié par les lecteurs malgaches et qu’il enrichira certainement les collections de nos bibliothèques.

 

Assad Bhuglah a pris la peine de publier ce livre en anglais et en français afin d’atteindre les lecteurs anglophones et francophones. Ce serait une excellente idée si le livre pouvait être aussi traduit dans d’autres langues, notamment en malgache et en arabe, afin qu’il puisse être compris au niveau national au Madagascar et aussi aider à faire une percée au Moyen-Orient, ce qui représente un fort potentiel pour attirer les touristes arabes à Madagascar.

 

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