Le poste de leader de l’opposition au coeur des convoitises

— Si certains prônent la promotion d’Arvin Boolell, d’autres préfèrent le statu quo avec Xavier-Luc Duval en poste

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L’après-partielle de Belle-Rose/Quatre-Bornes constitue une nouvelle donne sur l’échiquier politique en raison du retour d’Arvin Boolell à l’Assemblée nationale. Selon les recoupements effectués par Le Mauricien, les tractations politiques sont engagées en ce début d’année 2018 au sujet des permutations possibles dans les rangs de l’opposition parlementaire, le poste de leader de l’opposition étant, dit-on, en suspens.

Des tractations dans le camp de l’opposition parlementaire sont à l’agenda de ce retour aux affaires pour la nouvelle année après la trêve post No 18. Les différents partis, soit le Parti mauricien social-démocrate (PMSD), le Mouvement Militant Mauricien (MMM), le Parti travailliste (PTr) ainsi que le Mouvement patriotique (MP) – et l’indépendant Kavy Ramano, réfléchissent ces jours-ci – du moins jusqu’à la reprise des travaux de l’Assemblée nationale, prévue en mars – à la stratégie qu’ils comptent adopter face au gouvernement MSM/ML. Toutefois, personne ne veut s’aventurer à afficher les positions qu’elles comptent adopter en ce début d’année, laissant la place aux spéculations ainsi qu’aux marchandages possibles.

L’après-élection d’Arvin Boolell à la partielle de Belle-Rose/Quatre-Bornes constitue désormais un tournant significatif de la formule politique “Diamond cut Diamond”, le souhait de certains étant de voir ce dernier mater à distance un Pravind Jugnauth installé confortablement au poste de Premier ministre, fort de son soutien numérique au parlement. De ce fait, l’option de promouvoir Arvin Boolell au poste constitutionnel de leader de l’opposition est bel et bien réfléchie.

Cependant, la partie ne s’annonce guère simple en raison de l’interprétation des provisions de l’article 72 (2) (a) et (b) de la Constitution, qui préconisent que la présidente de la République nomme le leader de l’opposition « (a) where there is one opposition party whose numerical strength in the Assembly is greater than the strength of any other opposition party, the member of the Assembly who is the leader in the Assembly of that party ; or (b) where there is no such party, the member of the Assembly whose appointment would, in the judgment of the President, be most acceptable to the leaders in the Assembly of the opposition parties ».

D’un autre côté, si le PMSD de Xavier-Luc Duval a l’avantage numérique avec neuf députés, le MMM en compte sept à son actif et les rouges du PTr sont désormais à cinq avec la venue d’Arvin Boolell. Le MMM et le PTr ont l’option d’avoir recours à un “working arrangement” parlementaire, qui verra une redistribution des cartes au niveau de l’opposition. « Un accord est certes possible, mais pourquoi pas un retour de Paul Bérenger aux commandes  ? » suppute un des membres du bureau politique des mauves.
Contacté ce matin, Xavier-Luc Duval a toutefois fait comprendre qu’il n’est « partie prenante » d’aucune tractation à ce stade. « Nous avons plus de députés que les autres partis. Mais nous ne pouvons décider pour les autres s’ils préfèrent que ce soit Arvin Boolell qui soit le leader de l’opposition », a déclaré le leader du PMSD.

Quant au MP d’Alan Ganoo, le parti est « en mode observation », dit-on. « Que ce soit Arvin Boolell ou Xavier-Luc Duval, les additions mathématiques sont hors de portée du MP avec ses deux parlementaires. Il faudra que le MMM soutienne cette démarche ou que Duval cède la place volontairement dans la conjoncture politique actuelle », explique Atma Bumma, secrétaire général du MP.

Au niveau du PTr, le président des rouges, Patrick Assirvaden, est catégorique : il n’y a aucune intention d’accord parlementaire. « Nous avons un leader de l’opposition en poste comme garanti par la Constitution. Le PTr a désormais cinq députés au parlement. On peut se poser la question si Arvin Boolell prêtera serment comme député éventuellement ou est-ce que le pays aura droit à des élections générales anticipées d’ici mars 2018 », a-t-il déclaré.

Le Mauricien a vainement essayé ce matin de recueillir les commentaires de Kavi Ramano qui, selon nos informations, se trouve à l’étranger, mais aussi ceux d’Arvin Boolell, resté injoignable. Pendant ce temps, à l’hôtel du gouvernement, on laisse entendre que c’est « back to business as usual », laissant à l’opposition le soin de trouver un terrain d’entente.

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