Le PM : « Où est la crédibilité du GM de Johnson sur les Chagos? »

Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, estime que la position du Royaume-Uni fait pitié sur la question de souveraineté de l’archipel des Chagos. C’était sa première réaction à la presse mauricienne depuis le départ de la mission scientifique Bleu de Nîmes dans les eaux des Chagos. Jusqu’ici, s’alignant sur la ligne coloniale inféodée, il s’était agrippé aux titres de la presse britannique pour ses commentaires.

- Publicité -

Face à la presse hier après-midi, à l’occasion de la Groundbreaking Ceremony de la Vigie-La Brasserie Link Road, Pravind Jugnauth se pose aussi des questions sur la crédibilité du gouvernement du Premier ministre britannique, Boris Johnson, dans le cadre de cette mission mauricienne dans l’archipel des Chagos. 

« Inn ariv ler pou dir fer pitie. Nous avons obtenu un jugement de la Cour internationale de Justice qui a déterminé que le Royaume-Uni est en train de violer les dispositions du Droit international. Nous avons obtenu une résolution que moi-même j’ai soutenue devant l’Assemblée générale des Nations unies à travers une majorité écrasante des pays qui ont voté avec nous pour réclamer le départ des Anglais des Chagos. Récemment, nous avons eu aussi un jugement Binding du Tribunal du droit de la mer qui est venu solidifier le jugement de la CIJ. Le mot qu’on a utilisé est que la réclamation de l’Angleterre is a mere assertion et que les Anglais n’ont aucun droit sur les Chagos. Zot ti bizin fini retourn Larsipel a Moris », déclare-t-il.

« L’Angleterre préconise le rule of law, le respect des lois internationales. Là on voit ce qui se passe dans une partie de l’Europe. On demande de respecter le territoire, l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Laba pe dir sa. Isi get ki kalite komanter zot fer. Fer pitie. Où est leur crédibilité ? Je dis cela spécifiquement pour ce gouvernement conservateur de Boris Johnson. C’est lamentable. Lemond pe trouve ek pou trouv plis ankor pli divan », a-t-il ajouté.

Pravind Jugnauth dit ne pas connaître les intentions des Anglais en ce qui concerne le quadricolore qui flotte sur Peros Banhos aux Chagos. « Si l’Angleterre retire ce quadricolore, ce sera non seulement de la provocation mais aussi un énième viol du droit international. Ce sera un non-respect des hautes instances internationales. Eski se lafors ki pou dominn lor la rezon, lor lalwa ? Nou va gete. Nou nou lezitim. Nou dan nou drwa », s’appesantit-il.

En concluant ses commentaires, le Premier ministre a lancé à la presse : « Mo invit zot, lor sa tibout sime ki pratikab-la vinn dan mo McLaren pou enn ti letour ! »  Auparavant, il avait commenté les divers projets en cours d’exécution. « Nous continuons avec notre programme de développement et de modernisation des infrastructures routières. L’objectif principal, c’est de faciliter l’accès aux gens qui se déplacent d’une région à une autre et en même temps, on décongestionne la route », dit-il en faisant état de cette première phase qui reliera La Vigie à La Brasserie et de la seconde, La Marie au rond-point de Beaux-Songes et ensuite Flic-en-Flac.

« Vous vous rendez compte comment cela facilitera la vie des gens qui vont emprunter ce chemin-là ? » ajoute-t-il. Il a aussi annoncé que le gouvernement travaille sur un plan d’ensemble pour les infrastructures routières du pays pour les 50 ans à venir. Le contrat de construction au coût de près de Rs 555 millions a été alloué à General Construction pour des travaux qui devraient être complétés en 2023.

Répondant aux questions de la presse, le Premier ministre a commenté l’actualité politique, notamment le clash entre Shakeel Mohamed et Roshi Bhadain. « Tou seki arive, se Pravind Jugnauth ki fer sa », a-t-il ironisé. Il a ainsi vertement critiqué l’attitude de ces deux partenaires d’une même alliance qui ne montrent aucune crédibilité. « Quand on voit un dirigeant de l’Espoir, un partenaire de l’alliance, qui traite un dirigeant du Parti travailliste de menteur, là aussi on va dire que c’est à cause de Pravind Jugnauth. Et quand on voit un dirigeant d’un parti traiter un partenaire de la même alliance de fou et d’homme dangereux, ou quand un dirigeant du MMM va boire du Lysol, on va redire la même chose », rajoute-t-il.

Pour Pravind Jugnauth, ces disputes sont la preuve qu’ils se détruisent entre eux. « Kan zot detrir zot, ena dimoun dan lopozisyon ki pe trouv sa sinema-la ek pe trouve sirtou ki pa kapav pran lion, rekin, kok, et korbo ek mem tou ansam dan enn sel panie. Sakenn pe rod manz zot kamarad », a-t-il avancé.

Par ailleurs, le Premier ministre réitère que « nous, nous assumons nos responsabilités. La preuve : les palabres, les démagogies, tout ce que je lis dans la presse, tousala pas lao. Moi, je me concentre sur le développement. Et je suis satisfait, car j’ai une équipe soudée à mes côtés. Et au final, c’est notre bilan qui compte. »

Commentant la démission de Jenny Adebiro du MMM, Pravind Jugnauth a déclaré que « li’nn dir seki li’nn dir. Je fais un constat et cela va dans le sens de ce que je viens de dire. Comment un parti comme le MMM peut dire la veille qu’il a perdu les élections générales à cause de Ramgoolam, pour dire le lendemain qu’il est disposé à faire un rapprochement avec le parti travailliste sans Ramgoolam pour finalement dire que Ramgoolam korek, on peut continuer à discuter ? D’ailleurs, à trois ans des élections, ils discutent des positions fantômes. Avec tous ces zigzags, quelle est la crédibilité de Paul Bérenger ? Quelle est sa prise de position ?”. Il a aussi déploré les commentaires de ce dernier sur les Chagos.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -