« Sa zour ki mo finn perdi mo garson-la, li pou res enn tre move souvenir pou mwa. Parski sa zour-la mo ti fet mo 37 an », a confié à Le-Mauricien hier Kevin Minerve, dont le fils a été retrouvé dans un puits de deux mètres de profondeur environ près de sa maison, située avenue Anthurium, dans le village du Morne.
Kevin, père de six enfants qui n’a pas d’emploi fixe, travaillait dans un restaurant à La-Preneuse lorsqu’il a appris la mauvaise nouvelle de son frère. « Li dir mwa kit tou seki mo pe fer, rant lakaz oplivit ! »
Arrivé sur place, il s’est approché du puits, entouré par ses voisins. Il découvre alors son fils avec de multiples blessures au corps. « C’est très dur pour moi de perdre mon fils. Je n’ai jamais pensé qu’un tel malheur allait s’abattre sur ma famille. Je travaille dur pour subvenir aux besoins de ma famille. Pa fasil. Mo latet bien fatige », ne cesse de répéter le trentenaire, qui se trouvait à l’hôpital Victoria hier pour récupérer le corps de son fils après l’autopsie.
La dernière fois qu’il a vu son petit garçon, c’était hier matin, avant d’aller travailler. « Mo dir li fer bon garson tanto papa retrouv twa, ala seki finn arive. Mo trouve so lekor ek plizier blesir dan enn pwi. »
Doriane Chang Leung, la tante d’Emiliano, rentrait chez elle après ses heures de travail. « Mo sorti travay ver 18h30, mo trouv bann dimounn finn regroupe kot enn pwi. Letan mo al gete, zot dir zot pe rod neve Adriana. » Les recherches menées dans un premier temps n’ont rien donné. L’hypothèse la plus probable était qu’Adriano jouait à cache-cache avec ses amis quelque part. Mais des proches ont insisté pour que les recherches se poursuivent. Quelques minutes après, un voisin qui s’était dirigé vers un bassin d’eau avait pris un bâton pour remuer l’eau. Et c’est ainsi qu’on a retrouvé le corps du petit Emiliano, qui a été ramené à la surface.
Son grand-père, Jean-Luc Chambac, qui l’a retiré du puits, a essayé de le réanimer avant de le transporter d’urgence à l’hôpital Yves Cantin, à Rivière-Noire. Sur place, le médecin n’a rien pu faire. L’enfant avait déjà rendu l’âme. Le corps a été transporté à la morgue de l’hôpital Victoria pour une autopsie.
« Très très triste pour la famille, plus particulièrement pour Karine, qui travaillait dans un potager communautaire à Chamarel pour subvenir aux besoins de sa famille », confie une habitante du village du Morne, et qui connaît très bien la famille. « Cette mère de six enfants ne rate pas une seule occasion pour l’éducation de ses enfants. Elle était très motivée. Une curiosité insatiable, je dirais. Li ti ena lanbision pou so bann zanfan malgre li ti pe bizin trase pou so fami. »