Il n’a pas chômé pour son entrée officielle en fonction. Le nouveau ministre des Affaires étrangères, Ritesh Ramphul, a été directement plongé dans le bain, puisqu’il a mis le cap sur Balaclava pour participer à l’ouverture officielle de la 3i International Conference, réunissant les assureurs de Maurice et de la région. IL a d’abord remercié l’Insurance Association of Mauritius, avant de déclarer d’emblée que le nouveau gouvernement est bien décidé à « fundamentally change the socio-economic fabric of our country for the benefits of the mauritian people. »
« This government will ensure the independence of our institutions in accordance with national and international norms of good governance », a fait ressortir le chef de la diplomatie. Ainsi, selon lui, la bonne gouvernance à tous les niveaux est essentielle, notamment pour attirer les investisseurs. « These are important prerequisites for investors to have confidence in our market-based economic system, in our institutions and in Mauritius as an international financial center of recruitment and substance », ajoute-t-il.
Il a ainsi sollicité l’aide de l’Insurance Association of Mauritius pour aider à apporter de l’innovation, la croissance, la concurrence et le développement durable au sein du secteur des assurances. « You can rely on the support of the government as we have pledged to further diversify our services sector to increase value addition by developing new poles of growth in the sector », a-t-il promis.
Il explique que le gouvernement est engagé à redéfinir le secteur des services financiers avec un nouveau Business Model en développant le cadre réglementaire et la configuration institutionnelle nécessaires et à promouvoir la création de Virtual Offices, de services de transcription et de Fintech, entre autres. Il a expliqué que le gouvernement renforcera davantage le cadre juridique et réglementaire afin de l’aligner sur les meilleures pratiques internationales. Des liens solides seront noués avec les principaux centres financiers internationaux en vue d’attirer des investisseurs institutionnels plus importants à Maurice.
Évoquant l’équation des ressources humaines, Ritesh Ramful a indiqué que le secteur des services financiers a besoin d’expertise et de talents. « To give a new boost to the sector, we need to build a pool of talents and partnership. The promotion of collaborative synergy with academic institutions to create advanced finance and technology programmes in areas like fintech, risk management and compliance will be explored. Upgrading skills through training programmes in specialised professions such as data analysis and digital finance will have to be pursued », dit-il encore.
Il ajoute qu’il faut être davantage proactif pour attirer des professionnels qualifiés de l’étranger dans les domaines où leurs compétences sont nécessaires, car : « without the requisite manpower, the scope to develop the sector will be limited. We will work on a package of incentives to make Mauritius a more attractive place for foreign professionals in those areas where we lack expertise. »
Ritesh Ramphul poursuit en affirmant que Maurice est un conduit permettant des flux commerciaux et d’investissement transcontinentaux. Le pays dispose d’un réseau de traités fiscaux avec plus de 45 pays, dont plusieurs pays africains, ce qui permet aux investisseurs de réduire plus facilement leur charge fiscale. « En plus d’un réseau d’accords de libre-échange avec la Chine, l’Inde, la Turquie, nous avons également l’Accord de libre-échange continental africain avec une composante de services qui ouvre des opportunités pour les exportations transfrontalières de services financiers ainsi que des opportunités d’investissement dans le secteur financier comme la banque et l’assurance », rassure-t-il.
Il estime qu’il faut mettre en œuvre des stratégies pour tirer pleinement parti de ces possibilités et des divers accords de libre-échange. « Nous avons les marchés, mais nous n’en profitons malheureusement pas. We are not the only IFC in Africa. Many African countries such as Morocco, Rwanda, South Africa and Kenya are emerging as top financial centres and pose challenges for Mauritius. Our ability to compete will depend on how more attractive we are compared to the others », exhorte-t-il.
Il a mis l’accent sur la nécessité d’améliorer continuellement l’écosystème des affaires, élargir la variété des services disponibles et amener les ressources humaines vers de nouveaux sommets de professionnalisme. « C’est ce que nous sommes prêts à accomplir. Le nouveau gouvernement est déterminé à renforcer davantage la position de Maurice en tant que secteur financier. Avec un cadre réglementaire solide et des produits financiers beaucoup plus diversifiés, nous positionnerons le pays comme un centre financier de premier plan, non seulement en Afrique mais aussi dans le monde », maintient-il.
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Vikash Thakoor à la BOM Tower
La présence de Vikash Thakoor, ancien Chief Executive de la Financial Services Commission sous le gouvernement MSM, n’est pas passée inaperçue parmi les invités à la conférence. Son contrat avait été résilié dans des conditions obscures en mars dernier et, depuis, il a repris de l’emploi à la Bank of Mauritius. Depuis mars dernier, il est Coordinating Officer à la Mauritius Deposit Insurance Corporation Ltd, filiale de la Banque de Maurice.
Sur son compte Linkedin, il écrit qu’il est « in charge of the setting up and operationalisation of the corporation ». Et d’expliquer : « The Mauritius Deposit Insurance Corporation is a newly setup wholly subsidiary of the bank of Mauritius. Its objectives are to (a) protect insured depositors of a member institution by providing insurance against the loss of insured deposits and (b) contribute to the stability of the financial system in Mauritius by ensuring that depositors have prompt access to their insured deposits, in the event of failure by a member organisation. »
Ayant déjà rencontré le nouveau gouverneur de la Banque Centrale, Rama Sithanen, Vikash Thakoor explique qu’il continuera à travailler tant que l’on aura besoin de ses services. Lundi matin, à la conférence 3i, il a profité du Tea Break pour saluer le nouveau ministre des Affaires étrangères, Ritesh Ramphul.
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A la rencontre du staff
Interrogé sur le sort réservé aux ambassadeurs mauriciens à l’étranger, Ritesh Ramphul a déclaré que c’est la prérogative du Premier ministre. « C’est le PMO qui s’en occupe. D’après la Constitution, c’est le Premier ministre qui nomme les ambassadeurs. Le ministère, lui, se charge de gérer les ambassades », dit-il.
Durant le week-end, le ministre a eu un briefing avec l’Acting-SFA (Secrétaire aux affaires étrangères). Il a rencontré le personnel du ministère dans la journée d’hier, incluant les responsables des départements International Trade, Regional Cooperation et Human Rights, pour notamment « prendre connaissance des dossiers prioritaires afin de nous mettre au travail le plus rapidement possible. »