Le razzmattaz des sommets de BRICS à l’ASEAN, Africa Climate Summit en passant par le G20 Summit de Delhi, avec l’inflation des mots et des formules, aurait dû apporter du baume au cœur du monde. Il y a un demi-siècle, sur les bancs des collèges, les jeunes étaient initiés à la réflexion sur l’adage que du choc des idées jaillit la lumière.
Mais hélas, à la sortie de ces récents sommets, avec le ballet planétaire des grands de ce monde croyant prêcher la bonne nouvelle à l’homme, ce sont toujours les ténèbres qui se profilent à l’horizon. Certes, la tendance à l’alarmisme est une constance dans l’histoire de l’Humanité. Toutefois, l’échec du malthusianisme de la fin de XVIIIe siècle peut apporter un réconfort à l’homme.
Cependant, l’urgence climatique sans précédent, brandie par le président du Brésil, Inacio Lula da Silva, à la tribune du G20 de New-Delhi, n’est plus une menace en elle-même. Elle est une dure réalité et se présente surtout sous des aspects multiformes, notamment sécheresses, inondations, record de chaleur, tempêtes et incendies quasi-planétaires.
La conséquence se traduit sous forme d’atteintes à la sécurité alimentaire et énergétique. Les espoirs placés par la jeunesse en les aînés en vue de léguer demain une feuille de route pour sauver la Planète Terre de toute catastrophe d’ordre environnemental, se révèlent être des plus vains.
À chaque sommet des chefs d’État et autres experts, le leitmotiv demeure que l’engagement en faveur de l’environnement passe par la poche. Mais là, le mot d’ordre se résume à la sourde oreille. Ce n’est pas que les War Chests qui manquent.
Vous en voulez la preuve irréfutable ?
Rien de fictif. Depuis l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022, les intérêts occidentaux n’ont pas lésiné sur les moyens pour les livraisons d’armes, avec l’Union européenne et l’OTAN déjà engagées sur près de 95 milliards d’euros d’aide militaire. L’Europe a promis 50,6 milliards d’euros, dépassant pour la première fois l’engagement des États-Unis (42,1 milliards d’euros.)
Dans la conjoncture, une simple réflexion pour apporter un éclairage inavouable. Avez-vous déjà vu un soldat, qu’il soit américain ou russe, anglais ou français, africain ou asiatique, en guenilles ? Jamais et toujours équipé des armes de dernier cri.
En dépit des crises que traverse le monde, l’industrie de l’armement militaire affiche le plus fort taux de croissance comparativement aux autres secteurs économiques. Les marchands d’armes, qu’ils soient des entités ou des États, savent que la prospérité y est au rendez-vous.
Mais pour prendre une police d’assurance contre les effets dramatiques du changement climatique, des astuces et des subterfuges sont privilégiés pour éviter la poule aux oeufs d’or des énergies fossiles. La dernière trouvaille est sortie du chapeau du G20 Summit de Delhi, sous la forme Global Biofuels Alliance. Tout simplement pour ne pas s’attaquer au tabou du charbon et du fossile.
Et le boomerang du Premier ministre indien, Narendra Modi, dans son discours à la cérémonie d’ouverture, samedi, au Bharat Mandapan. Les Sherpas indiens lui ont fait dire que « le monde connaît une énorme crise de confiance ». Sans oublier de greffer le segment militaire en soulignant que « la guerre a aggravé ce déficit de confiance ».
D’autres intérêts ont primé lors des délibérations en séance plénière ou lors des séances de tête-à-tête en privé. Le tout enjolivé par ce rictus omniprésent, certes sympathique, du Premier ministre britannique, Rishi Sunak, ou encore ces chaudes accolades, reléguant bien loin derrière le meurtre du journaliste basé aux États-Unis, Jamal Khashoggi, commis de sang-froid il y aura bientôt cinq ans, soit le 2 octobre 2018, dans l’enceinte du consulat d’Arabie saoudite en Turquie.
Autant d’éléments, M. Modi, prouvant que le monde souffre d’un déficit de confiance à tous les niveaux.
Et dans les relations entre l’Inde et Maurice avec la dimension sécuritaire dans l’océan Indien en toile de fond, Delhi, avec ses nouvelles accointances, que ce soit à la Maison-Blanche ou au No 10 Downing Street, n’a-t-il pas la confiance en lui-même, la conviction d’être le porte-parole du Global South, pour rappeler, peut-être encore une fois, à Londres qu’il y aura bientôt quatre ans qu’une résolution de l’assemblée générale des Nations unies l’avait sommé d’évacuer l’archipel des Chagos sans conditions.
La concrétisation d’une telle démarche par des superpuissances et ceux faisant partie de ce club sera une prime pour atténuer ce déficit de confiance, surtout dans les relations internationales d’autant plus que comme feu sir Anerood Jugnauth aimait à rappeler certains baissent la tête devant ce qui est considéré comme Might is Right…