Et si… surfant sur sa vague de novembre dernier, le gouvernement Sanzman 60-0 concrétisait quelques mesures phares et qui feront date ? C’est d’ailleurs ce qu’attend impatiemment la population, qui a voté massivement et fébrilement en novembre dernier, n’est-ce pas ? Pourtant, l’euphorie semble (rapidement) s’estomper… La faute à l’impatience épidermique de l’humain ? Surtout des Mauriciens ? Peut-être… Mais il faut aussi concéder qu’il y a certains changements qui ne peuvent s’opérer en un tournemain. Administrer un pays n’est pas un jeu d’enfant.
Le “feel good factor” au lendemain du troisième 60-0 de l’histoire de notre pays devait, inexorablement, s’user. Il reposait essentiellement sur l’urgence de BLD un système pourri et rusé, géré par un petit groupe qui n’aspirait qu’à un contrôle total de tout et de tous : pays et citoyens. Cet obstacle surmonté, reality bites ! Et elle est d’une brutalité !
D’autant qu’avec les mauvaises pratiques encouragées par l’administration de Jugnauth fils, surtout, un sentiment de je-m’en-foutisme s’est installé dans un peu toutes les sphères et nos institutions. Il n’y a qu’à demander à ceux qui ont pris les affaires en mains dans plusieurs ministères stratégiques comme l’éducation, la santé, la famille et la sécurité sociale, pour ne nommer que ceux-là.
Et les chantiers sont vastes ! Notre mauvaise santé financière, causée, entre autres, par les largesses du régime de Pravind Jugnauth qui consistait à encourager les Mauriciens à devenir des assistés, contribue beaucoup au fait qu’il y ait des pénuries de médicaments, et aux augmentations croissantes des prix des denrées alimentaires. Rama Sithanen peut faire plein de choses, mais il n’a pas de baguette magique. Des sacrifices, il faudra en faire, pour sortir de ce marasme.
Dans le secteur éducatif, les Assises de l’éducation sont très attendues avec une priorité : la drogue dans nos écoles et collèges. Consommation et vente ! Des gosses, non, pire des zombies potentiels, si rien n’est mis en œuvre rapidement pour y remédier. Les identifier, déjà ; les prendre en charge et les traiter pour les sortir de ces enfers. Et là, Mahend Gungapersad et Anil Bachoo auront à élaborer des projets communs, avec le soutien d’Arianne Navarre-Marie, de Deven Nagalingum, et bien d’autres ministres, Junior Ministers et tous ceux pouvant aider. Des mesures courageuses et audacieuses sont attendues.
La semaine dernière, les chiffres du tourisme ont laissé entrevoir une baisse inévitable. Le secteur le plus porteur du pays s’essouffle. Et cela devait finir par arriver. Sur une foule de thématiques, comme pour l’autosuffisance alimentaire, le manque d’infrastructures adéquates pour l’eau et la réparation des tuyaux avariés, par exemple, nos décideurs prennent trop de temps à réagir et investir.
Demain, dimanche 30 mars, les familles ayant perdu l’un ou plusieurs des leurs, il y a déjà 12 ans de cela, seront fidèles au rendez-vous. Chaque année, inlassablement, ils se font un devoir d’être présents le temps d’une prière commune, devant la stèle érigée à l’entrée sud du Caudan Waterfront. Et si, comme le suggère Allan Wright, la cheville ouvrière de ce mouvement qui refuse que la mort de ces Mauriciens ne sombre dans l’oubli, cette année, avec les élections municipales, les nouvelles équipes qui prendront les commandes, entreprendront, enfin des travaux concrets et prendront des mesures correctives pour protéger ceux qui restent ?
Vendredi prochain, 4 avril, une plateforme collective, réunissant citoyens, syndicats et politiques organise une marche pacifique dans les rues de Port-Louis. Les revendications ? Que la base de Diego Garcia ne soit pas utilisée pour bombarder des innocents ni celle des combats dans une éventuelle escalade des affrontements entre le bloc Israël/USA et le Moyen-Orient, nommément, le Yémen et l’Iran, qui sont les soutiens actifs des Palestiniens. Ce rendez-vous est très important. Réclamer la fermeture de la base de Diego Garcia et qu’Israël cesse ses atrocités sur les Palestiniens, à Gaza et ailleurs, n’est pas un caprice ni une lubie. Les Mauriciens ne veulent pas de la mort des innocents sur leurs mains ou leurs consciences.
La menace d’une guerre pouvant plonger le monde dans des années de souffrances est présente. Politiques et citoyens doivent prendre les initiatives attendues pour un véritable changement.
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