L’année de tous les chantiers !

Bien avant que ne sonnent les 12 coups de minuit du 31 décembre, 2025 démarrait tel un vaste chantier à ciel ouvert. Le gouvernement de Navin Ramgoolam, plébiscité par un vote sans précédent le 11 novembre, s’est pris en pleine face une multitude d’urgences au lendemain même de son arrivée aux affaires. Et ces priorités ne sont pas des moindres !
Déjà, la time line de la campagne électorale se conjuguait avec la catastrophe écologique de Mare-Chicose. Ensuite, avec un été plombé par une canicule inédite, la circulation inexorable d’innombrables touristes et de locaux, venus des quatre coins du globe, en vacances et en visite, a déversé son lot de virus importés et subissant des mutations partout dans le pays. Et voilà que Dame Nature se rappelle à nos bons souvenirs, puisque nous sommes en pleine saison cyclonique. Le passage de Belal en janvier 2024 est encore tout frais dans nos esprits… C’est dire que nos nouveaux dirigeants ont du pain sur la planche, en sus des projets réclamant toute leur attention et destinés à concrétiser rupture et changement ! Et l’on ne peut dire que ceux qui sont actuellement aux commandes pèchent par attentisme.
Sur tous les plans – éducation, santé, social, climat, transport, économie… –, les nouveaux élus, ministres et Junior ministers, soutenus par des techniciens calés et rodés, se jettent à l’eau. Leur mission : redresser la barre, prendre connaissance des lacunes et faiblesses qui ont longuement ces dernières décennies gangrené tant le système que la société. Et poussé le peuple autant que les prestations au bord de l’abysse.
Que Ashok Subron et Kugan Parapen soient offusqués de l’état déplorable des choses à la Sécurité sociale n’est pas en soi choquant. Activistes dynamiques et observateurs prudents qu’ils sont, ces deux membres de Rezistans ek Alternativ (ReA) se doutaient bien évidemment du degré avancé d’une gestion au petit bonheur, qui a été perpétuée et encouragée depuis trop longtemps.
Même scénario du côté des établissements hospitaliers publics. Quand Anil Baichoo y débarque, il est entouré de compétences rodées, et non des moindres ! Le retour des grosses pointures écartées précédemment que sont les Drs Vasantrao Gujadhur et Keyvoobalan Pauvaday à la Santé ne peut qu’inspirer confiance. Pour preuve, le Dr Gujadhur ne cesse de réclamer des unités d’isolation, d’analyses et un rehaussement de nos capacités d’identification et de lutte contre les nouvelles maladies. Ce qui a pour but de protéger davantage notre population. Et avec les menaces des virus émergents, nous ne sommes évidemment pas prêts de sortir de l’auberge !
Même son de cloche du côté de Mahend Gungapersad. Celui qui occupe le fauteuil précédemment acquis à une pédagogue de carrière, Leela Devi Dookun-Luchoomun, et qui n’a pas laissé la meilleure empreinte de son passage, se signalait dès 2015. La présence de drogues au sein de nos écoles et collèges ne laissait déjà pas indifférent le nouveau ministre de l’Education. Gageons qu’avec ses nouvelles prérogatives, et armé de visions, il saura s’entourer d’une bonne équipe. Car la drogue au sein de nos écoles et collèges réclame notre attention la plus prioritaire. Non pas parce qu’il faut dire non aux drogues, mais bien parce que si l’on ne fait rien maintenant, et bien c’est d’une société malade et pourrie que nous hériterons. Des générations de zombies qui, au lieu de produire, ponctionneront les deniers de l’État pour survivre.
Alors oui, ceux qui ont été portés au sommet de l’État pour diriger le pays se retrouvent avec une seule et unique issue : travailler, faire avancer les dossiers, apporter des innovations… tout en veillant bien à bien consolider les acquis de base. L’équilibre est très précaire. Basculer dans les extrêmes est un risque inévitable, mais qui peut être calculé et, en amont, surmonté.
Restent à Navin Ramgoolam, Paul Bérenger, Richard Duval, Ashok Subron et tous leurs lieutenants, jeunes et moins jeunes, aguerris de la real politik autant que néophytes, à faire preuve de maturité, et de contribuer, avec et aux côtés des citoyens, à construire cette île Maurice nouvelle souhaitée et exprimée par le vote populaire et historique.

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Husna Ramjanally

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