Lalit présentera six candidats aux élections générales du 10 novembre 2024. Comme c’est le cas à chaque fois, un tirage au sort a été organisé afin de désigner l’appartenance ethnique des candidats, et répondre ainsi aux exigences constitutionnelles du dépôt de candidatures. Une manière pour le parti de contester le Best Loser System. Parallèlement, les six candidats ont signé une lettre, qui sera adressée à l’Electoral Supervisory Commission, stipulant qu’ils ne souhaitent pas être désignés comme Best Loser.
Rada Kistnasamy et Yves Laval, tous deux alignés dans la circonscription de Grande-Rivière-Nord-Ouest/Port-Louis Ouest (No 1), ont été désignés sino-mauriciens par tirage au sort. Leur colistière, Sara Naraina, a tiré Muslim lors de cet exercice. Tout comme Cindy Clélie, qui inscrira également Muslim sur son Nomination Paper de candidate à Rivière-des-Anguilles/Souillac (No 13). Ses colistiers, Rajni Lallah et Alain Ah-Vee, ont, eux, été désignés General Population et Sino-Mauricien respectivement.
Ce tirage au sort est un exercice incontournable à chaque élection où Lalit aligne des candidats. C’est une manière pour le parti de contester le Best Loser System, qui exige la catégorisation ethnique des candidats. Lindsey Collen réitère que ce système avait été introduit afin de s’assurer que toutes les communautés soient suffisamment représentées à l’Assemblée nationale. « Dans certaines élections, comme en 1982, les électeurs ont dépassé cette notion et le peuple était unifié. Le gouvernement, qui avait remporté ces élections par un 60-0, aurait pu changer le système, mais il ne l’a pas fait. Au contraire, il y a eu une auto-classification à travers le recensement pour calculer le Best Loser System », déclare-t-elle.
Elle a fait également ressortir les incohérences concernant la désignation des communautés, car deux d’entre elles ( hindou et musulman ) sont liées à la religion, alors que celle de sino-mauricien est liée à la géographie et que la quatrième concerne ceux ayant un style différent des trois autres. « La classification est une chose bien violente. Cela était le cas en Afrique du Sud, où j’ai grandi, sous l’apartheid », dit-elle. Elle a également donné l’exemple de son couple avec Ram Seegobin, qui partage le même style de vie. « Pourtant, selon le système, je devrais être dans la population générale et, lui, hindou. Alors que nous vivons la même chose », fait-elle comprendre.
Lindsey Collen a souligné que pour les élections 2000, feu Yousuf Mohamed, à travers un de ses employés, avait contesté la désignation de l’appartenance communale des candidats de Lalit. « Le juge avait dit qu’il était difficile de savoir quel était notre Way of Life et nous a reclassifiés comme General Population. À ce moment-là, il y avait unanimité dans le pays au sujet de la nécessité de changer le système, mais une fois de plus, le gouvernement qui a été élu ne l’a pas fait », dénonce-t-elle avec force.
À partir de 2005, a-t-elle ajouté, il y a eu un « périple légaliste » sur le Best Loser System avec Rezistans ek Alternativ. « Il y a eu une confusion totale sur le droit d’être candidat et le Best Loser System. Ensuite, il y a eu un mini-amendement. Toutefois, 20 ans après, il semble qu’il n’y ait plus d’unanimité contre le Best Loser System », trouve-t-elle. Pour sa part, Lalit a maintenu la même position depuis 1983 en s’opposant au système par un tirage au sort, a-t-elle précisé.
Rajni Lallah, candidate au No 13, a présenté Sara Naraina comme nouvelle candidate alignée au No 1. « Nous avions prévu un candidat qui se trouve actuellement en Palestine et dont nous n’avions pas dévoilé le nom, pour des raisons de sécurité. Ce candidat ne pourra être à Maurice à temps pour s’enregistrer au Nomination Day. Raison pour laquelle nous avons désigné Sara Naraina comme remplaçante », fait-elle ressortir.
Elle est également revenue sur la déclaration du Premier ministre, Pravind Jugnauth, en congrès à Grande-Rivière-Nord-Ouest/Port-Louis Ouest (No 1), mercredi soir. « Il a dit que le pays aura des milliards de roupies pour la location de Diego-Garcia comme base militaire. Pour nous, c’est une vente historique de notre souveraineté. Cet accord veut aussi dire que pour la première fois depuis l’indépendance, Maurice ne sera pas un pays non-aligné, puisque nous allons nous aligner avec les États unis et son partenaire, l’Inde », affirme-t-elle.
Elle ajoute qu’il n’est « un secret pour personne que les Américains sont en train de cautionner le génocide perpétré par Israël » en Palestine. « Au parlement britannique, il a été confirmé que la base de Diego Garcia serait utilisée pour contrer l’Iran. Ce qui veut dire que la base de Diego-Garcia sera utilisée pour soutenir Israël. Pour nous, cet accord sera un enjeu de campagne important », poursuit-elle.
Rajni Lallah a maintenu que la fermeture de la base militaire de Diego-Garcia et la libération de la Palestine figurent dans le programme électoral de Lalit, au même titre que la souveraineté alimentaire, entre autres.