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L’AFFAIRE SOORNACK : Bérenger accueille favorablement la décision du juge Domah de se retirer

Paul Bérenger, leader de l’opposition et du MMM, accueille favorablement la décision du juge Bushan Domah de se retirer dans l’affaire Soornack. M. Bérenger lance, par ailleurs, une mise en garde à qui de droit pour qu’il n’y ait aucune pression sur la Mauritius Revenue Authority (MRA) qui, rappelle-t-il, a annoncé qu’elle enquêtait sur les revenus de la femme d’affaires et activiste du Parti travailliste. Lors d’une conférence de presse, hier matin, le leader de l’opposition devait faire état de ce qu’il présente comme « un nouveau scandale » autour d’un projet d’immeuble de Rs 600 millions sur du « prime land » à Ebène. Dossier sur lequel il promet de revenir après qu’il aura complété son enquête.
Pour Paul Bérenger, le pays est à la dérive : »Il n’y a plus de capitaine à bord. » Ce qui, pour lui, est « extrêmement dangereux ». Il évoque, sous ce rapport, l’économie qui, trouve-t-il, est « en pilotage automatique », alors que, selon le leader de l’opposition, il aurait fallu prendre des initiatives et créer de nouveaux piliers de développement.
Il explique qu’alors que le Premier ministre avait « disparu » de la scène depuis son message à la nation du 1er janvier, il est réapparu, vendredi, pour, dit-il, « faire une déclaration stupide et puérile » à la presse tout en refusant de confirmer, « avec arrogance », s’il allait se rendre effectivement à Davos en passant par Londres. Il qualifie de « ridicules » les critiques de Navin Ramgoolam contre la presse.
Evoquant le « grand tam tam » autour du projet Maurice île Durable (MID), le leader du MMM critique l’absence de décision du chef du gouvernement concernant l’éthanol et son utilisation comme carburant de substitution sur le plan local. Si bien que, dit-il, après avoir attendu depuis des années, le secteur privé a finalement décidé d’en produire rien que pour l’exportation.
Le Judiciaire est « à la croisée des chemins »
Au sujet de l’affaire Soornack, Paul Bérenger accueille favorablement la décision du juge Bushan Domah de se retirer. Il estime qu’à la lumière du récent jugement du Privy Council dans l’affaire Lesage et les circonstances ayant conduit à un « gagging order » contre les groupes de presse, La Sentinelle et Le Mauricien dans l’affaire Soornack, le Judiciaire est « à la croisée des chemins ». « Je compte sur le Chef-juge, Bernard Sik Yuen et le Senior Puine Judge, Keshoe Parsad Matadeen, pour prendre, désormais, la bonne décision », dit-il.
Evoquant la conférence de presse du CEO d’Airports of Mauritius Ltd, Serge Petit, le leader de l’opposition critique vivement Navin Ramgoolam pour avoir dit que M. Petit n’avait que « commis une petite erreur », alors que, dit-il, ce dernier a « magistralement fané ». Rappelant le fait que la Mauritius Revenue Authority (MRA) a laissé entendre qu’elle enquêtait sur les revenus de Mme Nandanee Soornack, M. Bérenger lance une mise en garde à qui de droit pour qu’il n’y ait aucune pression qui soit exercée sur l’autorité fiscale.
Le leader du MMM évoque, à ce stade, ce qu’il présente comme un « nouveau scandale » autour d’un projet d’immeuble de Rs 600 millions sur du « prime land » dans la région d’Ebène. Paul Bérenger promet de revenir à la charge sur ce sujet après qu’il aura, dit-il, complété son enquête. Il parle de « pieuvre financière » qui ne finit pas d’étendre ses tentacules depuis 2005.
Dans l’affaire de diffusion de fausses nouvelles portée contre la députée travailliste, Nita Deerpalsing par sir Anerood Jugnauth, le leader de l’opposition parle de « politique de deux poids, deux mesures » de la police. « Il y a deux types de traitements : l’un pour Mme Deerpalsing, l’autre pour l’opposition », trouve-t-il. Ce qui, selon lui, fait beaucoup de tort à l’image de la police. M. Bérenger déclare que tout cela doit cesser tout comme ce qu’il estime être les « transferts punitifs » au sein de la police. « Il n’est pas trop tard pour le Commissaire de Police de se ressaisir, enfin », juge M. Bérenger.
Trafic d’armes : « Pas à l’ICAC d’enquêter »
Abordant l’affaire impliquant les frères Timol, le leader de l’Opposition explique que maintenant que ces derniers ont été arrêtés puis libérés sous caution, il est question de Commission d’enquête sur des transactions immobilières devant remonter jusqu’aussi loin que 2000. Il est d’avis que, dans l’intervalle, l’enquête policière dans l’affaire Timol doit se poursuivre. Paul Bérenger en profite pour rappeler que le MMM a, toujours, été contre, « dans l’intérêt même du Judiciaire », la nomination de juges en fonction pour présider des Commissions d’enquête. Encore moins, soutient Paul Bérenger, des Fact Finding Committees (FFC) qui, dit-il, n’ont aucun fondement légal et ne peuvent, même pas, contraindre des personnes à venir déposer.
Au sujet de l’affaire de tentative alléguée de trafic d’armes international impliquant deux ressortissants russes qui se seraient apprêtés d’agir pour le compte de l’un de leur compatriote purgeant une peine de 25 ans de prison aux Etats-Unis, Paul Bérenger dit sa farouche opposition contre la décision de confier cette affaire à l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) pour enquête. « C’est, selon lui, la meilleure façon de faire que tout tombe à l’eau ».
Le leader de l’opposition qui trouve qu’il n’y a « aucune raison » pour que ce soit l’ICAC qui enquête dans cette affaire dit que cela ne peut conduire qu’à « un cover-up de plus ». Pour lui, en effet, c’est à la police et au PMO qu’il fallait confier l’affaire en raison particulièrement de l’aspect relatif à la sécurité de l’enquêtrice américaine qui a levé le lièvre, Mme Kathi Lynn Austin. « Nous verrons bien si, dans ces conditions, Mme Austin acceptera de venir témoigner », dit-il.
M. Bérenger se prononce, par ailleurs, vivement contre la publication, dorénavant, du rapport du directeur de l’Audit en deux versions dont l’une visant, dit-il, à « kass disik ». Il se dit, à ce propos, « choqué » par la promptitude avec laquelle le directeur de l’Audit a agréé à la demande en ce sens venant du secrétaire au cabinet. Le leader de l’opposition, qui dit compter sur le directeur de l’Audit pour qu’il maintienne son indépendance par rapport au gouvernement, explique que, nulle part ailleurs, il n’est du ressort du responsable de l’audit national de « pass siro ». Il se demande, à cet effet, ce qui empêche l’armada de conseillers du gouvernement d’assurer la communication gouvernementale.
Agaléga : « mécontentement »
Sur un autre chapitre, Paul Bérenger indique que la mairie de Port-Louis travaille sur des propositions pour trouver une solution aux problèmes des marchands de rue. Alors que, explique-t-il, la solution au relogement de ces marchands concerne directement le ministre des Infrastructures publiques, il dit compter sur Anil Bachoo pour que l’on ne mette pas des bâtons dans les roues et que l’on ne fasse pas de ce sujet « une question partisane ».
Au sujet d’Agaléga, le leader de l’opposition trouve que le mécontentement bouillonne dans la petite île. Exprimant la solidarité de son parti avec les Agaléens, Paul Bérenger appelle le gouvernement à agir en vue de trouver des solutions sur place. Il soutient qu’au départ du gouvernement MSM/MMM en 2005, tout avait, déjà, été finalisé avec l’assistance indienne en vue de la réfection de la piste d’atterrissage dans la petite île. Lequel projet, rappelle-t-il, visait à désenclaver Agaléga.
Il soutient qu’il devait y avoir, par la suite, « sabotage » de ce projet par « fanatisme politique » pour le nouveau gouvernement travailliste. Selon le leader du MMM, il en a été de même pour le projet de développement touristique sur place avec, notamment, l’aménagement d’une vingtaine de chalets qui allait, assure M. Bérenger, aider à assurer le développement de la petite île et pourvoir de l’emploi pour la population locale.
Le leader du MMM indique, en conclusion, que le Bureau Politique (BP) de son parti décidera, demain, lors de sa réunion hebdomadaire, de la recommandation qu’il fera au Comité central mauve quant à l’utilité ou pas de l’organisation d’élections de renouvellement des instances dirigeantes du MMM en cette année 2013 qui, soutient, de nouveau, Paul Bérenger, pourrait bien être celle d’élections législatives anticipées.

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