Réunion d’urgence hier présidée par le PM avec la flambée du baril de pétrole au-delà des $ 100, soit le cours le plus élevé des sept dernières années
Discussions poussées en vue d’élaborer une possible refonte de la Price Structure dans la conjoncture
La State Trading Corporation (STC) serait en état de crise, la pression s’accentuant sur le prix des carburants. La flambée du cours mondial du baril de pétrole au-delà de la barre des $ 100, un record depuis ces sept dernières années, est venue se greffer aux graves difficultés financières de ce corps para-étatique. La crise en Ukraine et les séquelles sur le marché international sont venues s’ajouter à l’équation de catastrophe à la STC, forcée de s’engager dans la voie « Grate Kot Kapav » (GKK).
Face à cette situation, des sources dignes de foi avancent que le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a convoqué, hier, une réunion de crise au Batiment du Trésor pour passer en revue la situation et décider de la marche à suivre les difficultés à l’horizon en matière de pris.
Des recoupements d’informations effectués par Le Mauricien de sources concordantes indiquent que la STC et le ministère du Commerce se retrouvés au pied du mur en ce qui concerne la hausse des prix des carburants à hauteur de Rs 60 le litre dans la conjoncture. À la STC, le Bottomline reste une majoration des prix de l’essence et du mazout de 10% dans les meilleurs délais.
D’autre part, les finances de la STC sont dans le rouge au point où elle ne pourrait plus soutenir la batterie de subsides sur les produits de première nécessité.
La réunion, présidée par le Premier ministre ayant comme principaux participants, les Finances, le ministre par intérim du Commerce, Sunil Bholah et aussi des représentants de la STC, entre autres, était axée sur le caractère inévitable de la hausse des prix des carburants. La STC se retrouverait sous pression et ne pourrait plus selon ses dispositions financières soutenir son ajustement de Rs 4.26 sur le prix de l’essence et de Rs 8.55 sur le diesel avec ses fonds déjà en épuisement total, frisant même la faillite.
Cette détérioration des finances de la STC pourrait se répercuter sur la capacité d’assurer des subventions sur les prix au détail des autres commodités telles que le gaz ménager ou encore la farine. La STC serait aussi responsable d’une mauvaise planification à long terme, n’ayant pu négocier des taux préférentiels auprès de ses fournisseurs et aussi pour le fret. Les finances de la STC sont aussi plombées par la grosse enveloppe de plus de Rs 5 milliards dans l’affaire Betamax.
Des sources informées avancent qu’il est désormais question de retravailler la Pricing Structure, avec notamment l’incapacité de la STC d’honorer ses ajustements sur les prix des produits pétroliers. Ainsi, le ministre des Finances, Renganaden Padayachy devrait, avec le ministre du Commerce, Soodesh Callichurn, qui est actuellement en mission à Dubai Expo, redéfinir ce Pricing Mechanism afin de tenter d’atténuer cette hausse prévue lors de la prochaine réunion du Petroleum Pricing Committee.
Dans l’immédiat, on avance que les contributions au Covid-19 Solidarity Fund et aussi pour financer les coûts de vaccins anti-Covid, soit Rs 3 au total, pourraient être sacrifiées dans la structure des prix pétroliers. Dans le camp des Finances, l’on fait comprendre qu’on pourra seulement faire ce que l’on peut en attendant que les choses se précisent avec la préparation du budget 2022/23. Affaire à suivre…