La Standard Chartered Bank et l’économie mauricienne ont su, grâce à des politiques appropriées, manoeuvrer sans grands dégâts depuis la crise financière et économique globale, ont soutenu, hier soir, les dirigeants du groupe bancaire britannique lors d’un dîner de gala organisé à l’hôtel Intercontinental pour marquer les dix années de présence de la banque à Maurice. « Nous ne devons pas faire preuve de complaisance », a déclaré Mike Rees, membre du conseil d’administration du groupe et également Chief Executive Officer, Wholesale Banking.
Malgré la crise, il y a des opportunités qui se présentent, notamment au niveau du continent africain et qui peuvent être saisies par Maurice, ont soutenu les dirigeants du groupe.
Les bouleversements tant au plan financier qu’économique voire politique se sont multipliés ces dernières années mais dans chaque période de crise il y a des opportunités à exploiter, a fait ressortir Mike Rees devant un parterre d’invités composé du vice-Premier ministre et ministre des Finances Xavier-Luc Duval, du ministre de l’Éducation tertiaire Rajesh Jeetah, du gouverneur de la Banque de Maurice Manou Bheenick, de l’ancienne vedette du club de football de Liverpool John Barnes, et de représentants de la communauté des affaires. « Nous avons pu tant bien que mal affronter la crise depuis qu’elle s’est déclenchée en 2008 en mettant en place les politiques appropriées. Mais on ne doit nullement rester complaisants », a observé Mike Rees. « Every cloud has its silver lining », a ajouté le directeur du groupe bancaire qui est d’avis qu’il y a des opportunités à saisir pour Maurice, notamment dans la région.
Se référant à l’incertitude entourant les négociations concernant l’accord de non-double imposition entre Maurice et l’Inde, Mike Rees a déclaré qu’il faut voir plus loin en étudiant les possibilités de diversification des opérations. Il y a certainement des opportunités à exploiter par Maurice en tant que plateforme financière régionale, estime-t-il. Abondant dans le même sens, Sridhar Nagarajan, CEO de la Standard Chartered Bank (Mauritius) Ltd, a estimé que l’économie mauricienne émergera avec plus de vigueur de la crise et a tout intérêt à se positionner comme la porte d’entrée pour l’Afrique pour ce qui est de la structuration des investissements vers le continent. « Maurice est une porte d’entrée stratégique pour pénétrer le marché africain grâce à sa position géographique, son adhésion aux blocs commerciaux et son réseau de traités de non double imposition », affirme Neeraj Swaroop, président du conseil d’administration de la SCB-Maurice. « Maurice occupe une position de choix dans le corridor commercial sud-sud », ajoute Sridhar Nagarajan.
Les dirigeants de la SCB pensent que pour réussir cette phase de transition, les dirigeants du pays doivent s’assurer que toute la société mauricienne participe pleinement à cette transformation économique. « La confiance importe plus. Je suis certain que Maurice a les moyens de réussir. Tout est une question d’exécution. Il faut avoir des objectifs clairs tout en restant focalisé sur ces objectifs », affirme Mike Rees.
Négociations
Lors d’un point de presse précédant le dîner de gala, les dirigeants de la SCB ont affirmé que le groupe bancaire a su appliquer les stratégies appropriées pour prendre avantage des opportunités qui se sont présentées depuis que le déclenchement de la crise financière en 2008. « Nous avons enregistré des revenus records pendant neuf années consécutives », a fait remarquer Mike Rees. La SCB, poursuivent ses dirigeants, se distingue comme un groupe bancaire international de premier plan opérant depuis plus de 150 ans sur certains des marchés internationaux les plus dynamiques ; plus de 90 % des profits proviennent d’Asie, d’Afrique et du Moyen Orient. « Maurice demeure un marché principal en pleine croissance pour les activités internationales de la SCB. La banque s’est impliquée activement afin de mettre en relief le potentiel de Maurice à ses clients internationaux, tout en améliorant constamment ses offres et services afin de répondre aux aspirations de la clientèle », fait ressortir la direction de la SCB. Pour l’exercice financier 2011, la branche mauricienne de la SCB a accru son bilan de 19 %.
Le VPM et ministre des Finances a également axé son intervention sur les actions qu’entreprend le gouvernement en vue de renforcer la position mauricienne en tant que plateforme financière régionale. Xavier Luc Duval a fait état des négociations à venir avec le Nigeria et le Gabon en vue de la signature d’un accord de non-double imposition et d’un traité de promotion et de protection des investissements. Il a rappelé que Maurice vient de signer un DTAC avec le Kenya.
Tout en signalant que Maurice est fermement convaincue de son positionnement comme plateforme financière pour l’Afrique, Xavier Luc Duval a relevé un obstacle majeur dans la poursuite d’une cette stratégie : le problème de connexions aériennes avec le continent. Il faudra plancher sur ce problème, dit-il. Maurice, a-t-il laissé entendre, est en mesure de devenir un « Centre of Knowledge and expertise on Africa » et divers services peuvent être offerts sous ce chapitre.
La SCB-Maurice a prévu plusieurs activités pour marquer ses dix années de présence à Maurice. Elle signe aujourd’hui un MoU avec le ministère de l’Éducation pour la détection de déficience visuelle des écoliers alors que l’ancienne star de Liverpool John Barnes va animer une session de formation avec les jeunes footballeurs du centre technique de formation à Réduit.
LA SCB: Pas le moment de rester complaisant
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