Bateau échoué à La Réunion : un réseau de drogue au nord de Maurice pisté

Le QG de l’ADSU en communication quotidienne avec la Gendarmerie réunionnaise depuis mercredi

Les Casernes centrales soupçonnent un réseau de drogue opérant dans le nord de l’île d’être derrière l’expédition qui a vu l’échouage d’un speedboat mauricien, mercredi, à Saint-Benoit, La Réunion. La police a appris que cette embarcation a été aperçue assez souvent dans les parages de Grand-Baie, alors que le nouveau propriétaire a avancé, lui, qu’il faisait l’embarcation mouiller à Baie-du-Tombeau.

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Les enquêteurs peinent à croire à la thèse du vol pour le moment et estiment que cet incident serait lié à un trafic allégué de zamal entre nos deux îles. Selon la police, une expédition de ce genre nécessite un investissement d’au moins Rs 1M, avec l’achat de carburant, de matériaux et l’argent payé à l’équipage. Ainsi, la police tente d’identifier les Mauriciens qui étaient à bord.

Sauf que ces dernières heures, aucun cas de “missing” suspect n’a été rapporté à la police. En temps normal, les proches des suspects viennent signaler leur « disparition » pour que les Casernes centrales puissent entamer des démarches auprès des autorités réunionnaises pour confirmer la présence de ceux concernés sur leur territoire. Sauf qu’à hier, il n’y avait toujours aucune information sur l’identité des Mauriciens. D’ailleurs, le quartier général de l’Anti Drug and Smuggling Unit (ADSU) est en communication quotidienne avec les gendarmes de la Réunion pour des échanges d’informations.

Les enquêteurs mauriciens ont appris que l’équipage ne connaissait pas bien la région de Saint-Benoit car le niveau de la mer est bas dans cette région. Ainsi, le speedboat aurait accéléré dans cette eau peu profonde et c’est la raison pour laquelle l’embarcation a terminé sa course sur les galets avec la partie avant éventrée. Les plongeurs réunionnais et l’hélicoptère ont inspecté cette zone sans rien trouver. Ils soupçonnent que l’équipage aurait mis pied à terre. Les recherches se poursuit afin de les identifier.

Alors qu’à Maurice, la police a arrêté l’ex propriétaire Kreepanand Pothiah (37 ans) et aussi Kevin Louis (35 ans), l’actuel du speedboat. Ils sont accusés de complot pour blanchiment d’argent. Kevin Louis avance qu’il avait acheté le bateau en avril pour Rs 600 000. Le paiement a été effectué en liquide et d’un seul trait. Sauf qu’il n’y a aucun témoin qui a assisté à cette transaction alors que tout paiement au-delà de Rs 500 000 doit être signalé à la Mauritius Revenue Authority (MRA).

Kevin Louis, travaillant comme General Worker au sein d’un corps para-étatique, n’a pas encore expliqué où il s’est procuré d’une telle somme. Idem, pour Kreepanand Pothiah qui travaille comme chauffeur de bus. Il avait acheté cette embarcation en février pour Rs 900 000. Encore une fois, la police s’interroge sur sa source de revenus.
Les enquêteurs ont des doutes que le véritable propriétaire de ce speedboat serait une tierce personne alors que ces deux protagonistes ne seraient que des prête-noms. Il n’est pas à écarter que l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) initie une enquête sur le volet de blanchiment d’argent. Pour le moment, la police a saisi les portables de Kreepanand Pothiah et Kevin Louis pour voir s’il y a des informations sur cette expédition de La Réunion.

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