La marche vers les élections générales

La marche vers les élections générales a connu un développement rapide cette semaine avec une dernière séance parlementaire dominée par la motion de censure présentée par le leader de l’opposition, Arvin Boolell, contre le Speaker, Adrien Duval. Les débats, présidés avec brio par le Deputy Speaker Zahid Nazurally – pour lequel les partis de l’opposition n’ont pas tari d’éloges ces derniers jours – ont permis de voir se dessiner avec une plus grande clarté les deux principales forces qui s’opposeront lors des prochaines élections générales. Il s’agit d’un côté de l’alliance PTr-MMM-ND, à laquelle pourraient se joindre d’autres éléments, et de l’autre, le MSM et ses alliés, auxquels se joindra le PMSD.

- Publicité -

Ainsi, le leader du PMSD, tout en continuant de siéger sur les bancs de l’opposition, ne s’est épargné aucun effort pour s’attaquer directement au leader de l’opposition, Arvin Boolell, afin de défendre son fils, Adrien Duval, qui a été propulsé au poste de Speaker de l’Assemblée nationale. Il est allé encore plus loin en déposant une motion de censure contre le leader de l’opposition. Ce que d’aucuns considèrent comme historique, car jamais personne n’avait vu auparavant un membre de l’opposition réclamer que le chef de l’opposition soit sanctionné de la sorte. Depuis sa séparation avec le PTr et le MMM, il avait nié avec force les rumeurs d’alliance avec le MSM qui est au pouvoir.

De plus, après avoir dans un premier temps expliqué que le choix d’Adrien Duval avait été effectué par le Premier ministre sans son intervention, il a utilisé le tollé soulevé par la nomination de son fils pour annoncer que les négociations sont en cours avec le gouvernement. Il devait jeter un éclairage sur sa vraie démarche lors d’une réunion du comité régional de son parti à Quatre-Bornes mercredi. « Quand Pravind Jugnauth a choisi Adrien Duval comme Speaker, c’est un signe de respect pour le PMSD », a déclaré Xavier-Luc Duval. Le respect, l’entente et la confiance mutuelle sont les conditions posées par le leader des Bleus pour conclure une alliance.

Ce dernier a également fait une déclaration surprenante en affirmant avoir passé huit ans dans l’opposition à cause de Ramgoolam… « Marke garde, avan lafin lane PMSD pou rant dan gouvernman », a-t-il lancé. Le leader du PMSD a le droit de choisir son camp politique en fonction de sa propre stratégie. Toutefois, on aurait pensé qu’il se serait rappelé qu’il avait quitté le gouvernement de feu sir Anerood Jugnauth pour faire échec à la Prosecution Commission, qui nécessitait une majorité de trois quarts à l’Assemblée nationale. Par la suite, avec le soutien de ses anciens partenaires, il avait occupé le poste de leader de l’opposition de manière professionnelle sans que l’on puisse lui faire de reproche.

Comment un politicien peut-il changer aussi radicalement de point de vue sur des questions fondamentales du jour au lendemain ? Cela peut susciter des questions sur son intégrité et sa cohérence. A-t-il subi des pressions politiques ? Est-ce par opportunisme, ou même par changement de conviction ? L’ancienne présidente du PMSD, Véronique Leu-Govind, affirmait vendredi que, depuis mars dernier, il était clair qu’une alliance avait été conclue avec le MSM.

La question qu’on se pose actuellement est de savoir quelle est l’alchimie qui permet à un politicien d’opérer une transmutation aussi radicale, au point de défendre l’ancien Speaker et de renier les critiques qu’il avait lui-même formulées alors qu’il était à la tête de l’opposition. La vie politique à Maurice est pleine de surprises. Et il est difficile de prévoir ce qui peut se produire avant les prochaines élections.

Alors que l’alliance PTr-MMM-ND lance sa campagne électorale dimanche, le gouvernement a annoncé une augmentation de 5% du salaire de base qui sera attribuée aux fonctionnaires. De plus, les spéculations autour de la réintroduction du 14e mois vont bon train. Attendons voir !

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour