XLD a bien raison. Ce dernier budget de Renganaden Padayachy (pénultième ou ultime ? Le débat fait rage !) contient quelques mesures définitivement… “kout tet” !
D’emblée, cette idée folle (à la limite débile !) de raser le bâtiment Emmanuel Anquetil, au cœur de Port-Louis, et d’y installer… un parc. De l’espace vert. Un jardin, avec des arbres et tout plein de plantes (ce n’est pas spécifié dans le discours du Sieur Padayachy, mais qui dit espace naturel dit ces éléments, n’est-ce pas ?). Définitivement, ayant contribué à dévaster une large partie du paysage naturel local pour ériger complexes commerciaux, ponts aériens, métro et autres travaux de bétonnage exagérés du pays au nom d’un quelconque développement, place au… mea culpa et les tentatives de se racheter.
Et raison invoquée derrière cette mesure pour le moins farfelue de réduire le bâtiment Emmanuel Anquetil en poussière ? Parce que, comme l’impayable Bobby Hurreeram, qui occupe le portefeuille des infrastructures publiques, l’a martelé comme s’il avait du mal à s’en convaincre lui-même, en réponse à la PNQ du leader de l’opposition, les fonctionnaires et les milliers de Mauriciens lambda qui s’y rendent au quotidien méritent mieux ! Ben voyons. Peut-on imaginer un argument plus populiste de la part de tels ploutocrates ?
Il y a tellement de choses que les Mauriciens méritent définitivement mieux, en effet, quand on y pense. Mais de là à raser cet immeuble (hideux, certes, mais pas dans l’état le plus lamentable du pays, pour sûr), on a du mal à suivre. Autant XLD et de nombreux citoyens éveillés et attentifs l’ont déjà fait remarquer, plutôt que de se lancer dans cette folle entreprise de dévastation, avec ses implications (transfert des bureaux et employés, pour où déjà ? Énorme pollution qui sera occasionnée durant les longs travaux coûteux, forcément…), notre capitale compte déjà le Jardin La Compagnie ainsi que le Champ-de-Mars.
Voilà des espaces verts déjà disponibles sans qu’on ait à démolir, ni détruire, et qui ne demandent qu’à être améliorés, retapés, consolidés ! À moins qu’il n’y ait d’autres “emergency procurements” à l’intention de petits copains et copines qui bénéficieront de ces mesures pour… ratiboiser.
L’autre mesure qui donne du fil à retordre : l’idée de « récompenser » des jeunes qui atteignent leur majorité, cette année, avec… Rs 20 000 ! Pince-moi, je rêve, mais, dans une île Maurice suffoquant et croulant sous la cherté de la vie, où les prix n’en finissent pas de monter, semaine après semaine, étranglant les consommateurs, causant la quasi-disparition d’une classe moyenne sociale, où de plus en plus de foyers planchent sur de nouvelles méthodes de “ris diab par lake”, le gouvernement de Pravind Jugnauth ne trouve pas mieux que de faire preuve d’une telle… irresponsabilité.
N’est-ce pas ce même gouvernement qui serine, dès que l’occasion se présente, combien les drogues ravagent nos jeunes et nos familles ? C’est pourtant ce même gouvernement qui compte donner Rs 20 000, en cette époque marquée par la dureté de la vie, à des gosses qui ont davantage besoin de formation, d’éducation et d’encadrement, pour ne pas tomber dans les pièges faciles des marchands de la mort !
N’y a-t-il donc pas d’autres formules plus intéressantes et intelligentes que de sommairement distribuer des sous ? Pourquoi ne pas investir, plutôt, dans la formation de ces jeunes ? Leur octroyer ces Rs 20 000 comme une partie d’une bourse d’études, par exemple.
Le dernier budget de Padayachy laisse un arrière-goût d’inachevé sur la question de création d’emplois et de reprise économique. Aucune mesure, non plus, en faveur de l’autosuffisance alimentaire. Et pourtant, Maurice recèle de sols riches et fertiles. Planter (pas des drogues ou des questions parlementaires !), récolter, vendre, empaqueter peut, un moment donné, qui sait, déboucher sur l’exportation. Et le processus aura généré des emplois, soutenu des familles et contribué à ce que l’économie mauricienne souffle un peu…
Dans les années 90, les fans de Fire Brigade entonnaient l’hymne “Kout tet nou vini” à la gloire du Onze qui faisait leur bonheur. Plusieurs décennies plus tard, il est triste de constater que le foot national n’est plus que souvenirs. Sur ce chapitre, idem, soit celui des jeunes et des sports, des champions et des modèles, le budget Padayachy n’offre rien.
Kout tet nou vini ! Nou raze, nou betone
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