Joe Lesjongard , leader de l’opposition : « Des mesures qui vont coûter des milliards de roupies »

Le leader de l’opposition, Joe Lesjongard, estime que le discours-programme du gouvernement vise à faire « labous dou ». Il est d’avis que « cela va nous coûter des milliards de roupies à réaliser » alors que le gouvernement a affirmé que l’économie est dans le rouge. « Ce sont les contribuables qui vont payer », ajoute-t-il dit.
Selon Joe Lesjongard, il y a toujours eu une politique « kase-refer », surtout après chaque changement de gouvernement. « Ce gouvernement prône une politique nanyen pa fer byen. » Le peuple commence à être déçu du gouvernement, a-t-il dit. Il a fait comprendre que les préoccupations de la population sont le pouvoir d’achat, la situation du Law and Order dans le pays, la drogue, l’impact du changement climatique, une vie décente et une vraie justice sociale. Néanmoins, il a dit accueillir favorablement des annonces comme des amendements à un meilleur système politique.
« La Constitutional Review Commission (CRC) est bien accueillie par tous les partis politiques et la société civile », a-t-il déclaré, et il souhaite la nomination des personnes expérimentées. Selon lui, le Best Loser System reste un sujet encore très sensible. « Le système reste le talon d’Achille de toute réforme électorale. » Et il s’attend que la CRC « nous guide sur la marche à suivre ». Il concède que tous les partis politiques ont été victimes du système actuel. « Nous voulons une meilleure représentativité et plus d’équité. On peut perdre avec 30% aux élections et avoir zéro député à l’Assemblée nationale », fait-il ressortir.
Il espère que la mise sur pied de cette commission se fera dans les six mois prochains, et pas à la veille des élections. Parallèlement, il estime que l’obligation des élections municipales dans une durée prescrite sera une étape importante.
Concernant la souveraineté sur les Chagos, le leader de l’opposition a souligné que tous les gouvernements successifs ont apporté leur contribution sur ce sujet. « Il faut reconnaître que c’est l’ancien PM qui a déclenché les négociations avec les Anglais et c’est sir Anerood Jugnauth qui a été le PM qui a gagné la cause mauricienne devant la Cour internationale de Justice », rajoute-t-il. Il dit attendre les réponses sur les négociations actuelles et demande au PM Navin Ramgoolam d’éclaircir sur la présence du représentant américain au sein des discussions.
Par ailleurs, le leader de l’opposition dit noter un manque de coordination dans la rédaction du discours-programme. « Comment l’Internet gratuit va aider à encourager les interactions familiales ? » dit-il. Idem concernant le transport gratuit annoncé pendant la campagne électorale, « mais le GM parle d’un complete rethinking of the bus industry dans le discours-programme ».
D’autre part, Joe Lesjongard a fait ressortir qu’il y a des chantiers déjà exécutés comme le renforcement des liens régionaux pour une meilleure coopération. « L’Indian Ocean Rim Association a pour but principal de consolider cette coopération régionale avec 23 membres. » Et aussi la mise en place d’un Asset-Liability Management Framework au ministère de l’Économie. « Cette unité existe déjà sous le bureau de l’Accountant General », a-t-il fait comprendre.
Concernant le secteur du logement, il a déploré que le gouvernement ne fasse aucune mention du nombre de logements sociaux qui seront construits dans les cinq prochaines années. Et au sujet de la télévision privée, il s’est demandé si un tel projet est soutenable à Maurice.
Alors qu’au sujet de la gestion de l’eau, Joe Lesjongard estime que le gouvernement n’aurait pas un plan pour sortir de cette crise. Il invite le ministre concerné à voir si des mesures comme l’irrigation sont réellement respectées. Profitant de l’occasion, il a souligné que c’est grâce à la Water Resources Act que l’État a la possibilité de puiser de l’eau des forages privés en période de sécheresse.
A chapitre de l’énergie, le leader de l’opposition a avancé que la hausse de consommation est due au climat. « Le CEB avait déjà un projet pour l’installation des batteries de 40 mégawatts pour faire face à cette demande de pointe. » Il a conclu son discours en vantant les accomplissements de l’ancien régime, ce qui a provoqué des vagues au sein de l’hémicycle.

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