La compétition de pétanque et celle de karaté pourraient être retirées du programme des 11es Jeux des Iles de l’océan Indien en raison des problèmes internes avec leurs fédérations internationales. La question a été du reste longuement débattue à l’issue d’une réunion marathon du Conseil international de Jeux des Iles et qui aura duré près de quatre heures, hier soir, au Novotel. Aucune décision n’a été toutefois prise. Si ce n’est que le président du CIJ, le Seychellois Antonio Gopal, a indiqué que l’on devra statuer sur l’affaire à l’occasion d’une nouvelle rencontre prévue samedi matin (9h) au même endroit, alors que le président du Comité olympique mauricien (COM), Philippe Hao Thyn Voon, a annoncé, lui, des développements à compter de demain ! Cela, aux côtés de son vice-président, Richard Papie, lors d’un point de presse tenu tout de suite après la réunion d’hier.
C’est définitivement le scénario qui n’était pas à écarter lorsqu’il s’agit des traditionnelles réunions du CIJ d’avant-Jeux et que Week-End avait récemment eu parfaitement raison de mentionner. Cette fois, c’est deux épines, et non des moindres, qui pourraient compromettre les compétitions en pétanque et en karaté : les deux fédérations malgaches, organisatrices des compétitions, ayant été suspendues par leurs fédérations internationales. En pétanque d’abord, une suspension pèse sur la fédération depuis début 2022, alors qu’en karaté, le nouveau comité mis en place suivant la sanction infligée au précédent n’est toujours pas reconnu.
À sa sortie de la réunion d’hier, Antonio Gopal, visiblement fatigué, a confirmé l’information. « Les fédérations de pétanque et de karaté ne sont pas en règle. Aucune décision n’a été prise et nous nous y repencherons samedi. À chacune des réunions du CIJ, on se retrouve avec des discussions pareilles et pour moi, c’est fatigant. En même temps, le CIJ est là pour cela », déclare-t-il. À la question de savoir comment le CIJ n’était pas au courant d’un problème qui date pourtant depuis l’année dernière, le Seychellois a déclaré : « Ce n’est qu’au dernier moment que des personnes nous ont fait part de ce problème, alors que les fédérations ne l’avaient pas fait. »
Pour sa part, Philippe Hao Thyn Voon a déclaré : « Le karaté et la pétanque malgaches seront fixés sur leur sort le jeudi 24 août (ndlr : aujourd’hui’ui) dans la matinée. L’ancienne fédération de karaté avait été dissoute par des forces extérieures pour ensuite former une autre fédération. Ladite fédération bénéficie du soutien de l’État malgache, mais c’est le Comité national olympique (CNO) de Madagascar qui proteste contre cette fédération qu’il ne juge pas légale. Le CIJ a posé un ultimatum à l’effet que si un accord n’est pas trouvé aujourd’hui, le karaté malgache sera suspendu des JIOI. Que les athlètes malgaches et non la compétition, qui pourra bien avoir lieu. »
Dans le cas de la pétanque, ajoute Philippe Hao Thyn Voon, la fédération internationale a annoncé au CNO que la pétanque malgache ne devrait pas participer aux Jeux à moins d’être en règle. Une décision devrait être prise aujourd’hui contrairement à ce qu’avance Antonio Gopal.
En ce qu’il s’agit des pongistes malgaches Antoine Razafinarivo, Fabio Rakotoarimanana et Hanitra Karen Raharimanana, ils demeurent également dans l’œil du cyclone. C’est l’Association mauricienne de tennis de table (AMTT) qui avait exprimé une préoccupation importante concernant l’éligibilité de ces trois joueurs de la sélection de Madagascar. En effet, l’AMTT avait constaté que les trois pongistes avaient acquis récemment la nationalité malgache. Ils ont d’ailleurs participé à des compétitions continentales, dont les Championnats d’Afrique de l’Est à Djibouti du 9 au 12 mars 2023 et la Coupe d’Afrique au Kenya du 4 au 6 mai 2023 en défendant les couleurs de la Grande Ile, des tournois auxquels Maurice participait aussi. L’AMTT avait relevé à l’époque que deux de ces pongistes, nommément Fabio Rakotoarimanana et Hanitra Karen Raharimanana, ont précédemment représenté le drapeau français, soit en 2019.
Antoine Razafinarivo a pour sa part évolué pour La Réunion lors des derniers JIOI 2019 à Maurice en remportant la médaille d’or par équipe. Selon les dernières informations, ces trois pongistes ont eu leurs passeports les dates suivantes : Antoine Razafinarivo (28 octobre 2022), Fabio Rakotoarimanana (22 septembre 2022) et Hanitra Karen Raharimanana (28 octobre 2022). « De ce fait, en vertu des règles des Jeux, les participants doivent détenir une licence de leur pays depuis au moins un an à la date de démarrage des Jeux qui débutent le 25 août 2023. Ils ont jusqu’à demain pour prouver qu’ils vivent à Madagascar depuis plus d’un an. Ils ne peuvent pas avoir deux licences », a indiqué le président du COM.
Ce qui s’est passé hier soir, et cette interminable réunion du CIJ, sont inacceptables. Ces problèmes connus de tous auraient dû être réglés depuis des lustres. Nous comprenons d’ailleurs mal comment le CIJ a pu valider ces deux compétitions, alors que leur situation ne le permettait pas. Par sa faute, des athlètes venus de loin pour s’exprimer se retrouvent dans le doute et l’incompréhension.