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Jeux Olympiques – En Première partie de Magic System : Warren Permal : Pari(s) réussi !

Le Mauricien Warren Permal a assuré la première partie du concert de Magic System, au Parc des Jeux, à Paris, le 11 août dernier, dans le cadre des Jeux Olympiques de Paris 2024. « Un honneur » et « une fierté » pour lui d’avoir pu « mettre Maurice sur la carte du monde pour l’avoir représenté à un si haut niveau », affirme-t-il à Le-Mauricien.

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« C’était extraordinaire ! J’ai toujours voulu assister aux JO que je regardais à la télévision, et là, la France qui accueillait les Jeux après 100 ans. Pour moi, c’était magique. Il n’y aurait pas pu avoir mieux. Ma rencontre avec Magic System, un groupe culte avec qui j’ai grandi, était extraordinaire. J’ai reçu leurs félicitations », dira Warren Permal, rentré au pays samedi dernier et encore ému de son expérience.

Il raconte qu’il s’est retrouvé sur la scène au Parc des Jeux grâce à une équipe française de production avec qui il travaille depuis le début de l’année. « J’avais fait la première partie du Jamel Comedy Club en janvier et c’est ainsi qu’une dénicheuse de talents m’a découvert et a proposé de travailler avec moi. » Gwen, comme manager et Ludo producteur. « Ce sont des pseudonymes », dit-il.

Warren Permal est invité en France, rencontre son équipe et on lui propose de faire la première partie de Magic System dans le cadre des JO. « C’était une première pour un Mauricien », lance-t-il. Il saisit ainsi cette opportunité pour « dévoiler sa nouvelle identité de chanteur ». C’est quoi cette nouvelle identité ? « À Maurice, on me connaît surtout pour le séga, mais je fais aussi d’autres genres, surtout la musique urbaine et c’est important si on veut amener son art sur le plan international. »

Par le biais des réseaux sociaux, il rassemble quelques danseurs africains et mauriciens qui participeront au spectacle avec lui. Il est accompagné de DJ Jalex, musicien et arrangeur de son avec qui il travaille. Il présente quelques nouveaux morceaux : « Makossa », dans le style makossa, un genre de musique funk popularisé par Manu Dibango en dehors de l’Afrique ; « Karesse », « Kompa » dans le style compas, originaire d’Haïti ; et « Angelina », dans un style afro-pop. Il reprend aussi le séga « Elisa ». « Je voulais aussi porter haut notre séga », confie-t-il. Un moment fort en émotions, se souvient-il. « Le quadricolore flottait haut dans le ciel, mais le public venu d’autres pays levait leur drapeau également comme s’il voulait les mettre en avant. »

À 27 ans, son passage au Parc des Jeux vient ajouter une nouvelle adresse à la liste des scènes sur lesquelles il s’est déjà produit : Olympia, le Zénith et Bercy. Pour lui, c’est une manière de montrer que « les Mauriciens ont du talent et qu’on peut faire des choses ». Malheureusement, poursuit-il, « souvan nou pa gagn sa oportinite-la ». Son expérience internationale lui apprend aussi l’importance de la rigueur, la discipline et le dur labeur si on veut être professionnel.

Warren Permal annonce qu’il travaille sur « un single international en ce moment qui devrait sortir sous peu ». Outre « Elisa », chantée en créole, qui est une reprise de celle de Georgie Joe, toutes les autres chansons qu’il a proposées sont de lui et retravaillées avec DJ Jalex, et en français. Il fait le va-et-vient entre Maurice et la France.

Né à Camp Levieux et ayant grandi à Mont-Roches où il habite toujours, Warren Permal a fréquenté l’école primaire Notre-Dame de Lourdes avant de se joindre au collège Saint-Mary’s. « J’étais un enfant timide. Même au collège, je restais toujours dans mon coin. J’étais aussi souvent victime de harcèlement. D’une part parce que j’étais timide et d’autre part, parce que je suis petit », se souvient-il.
Son adhésion au mouvement des scouts contribue à son épanouissement. « J’ai beaucoup appris en tant que scouts, surtout le travail en équipe. » C’est ainsi qu’un jour, il voit des camarades du collège répéter pour le fancy-fair et il décide de se joindre à eux. « Ils ont continué à se moquer de moi. Me mo’nn manz ar li », ajoute-t-il.

Le succès a été tel qu’il décide de monter un groupe avec ses camarades et ils sont invités à se produire dans des fêtes. Warren Permal révèle qu’il vient d’une famille où on a toujours aimé la musique. « Mem si zot pa ti profesyonel, zot ti tou le tann tap ravan dan lakour. Mwa mo pa ti tro dan sa stil la. Mo ti pli kontan bann stil elektro. Se kan mo rant dan Scout, kan al kanpe, fer fe de kan, la mo pran ravan mo bate et parol vinn volonter. »

En 2015, souligne-t-il, il sort son premier single Mo anvi marye. Il démarche auprès des radios pour le faire connaître. « En 2016, mo sante klase 5e lor radio nasional. » Mais sa carrière locale aura un boost et prendra son envol à la suite d’« une rencontre avec Joyce Veerasamy », au gré du hasard. « Il m’a présenté un morceau écrit par un de ses cousins en 1972, qui est décédé sans avoir pu le faire connaître : Agatha. Au départ, j’ai hésité ensuite, je me suis lancé. J’ai mis cinq à six mois pour retravailler le texte et la mélodie. » Pourquoi retravailler ? « Parce qu’il y avait des mots et des références de cette époque et je l’ai mis au goût du jour et la chanson était devenue le disque de l’année à sa sortie. Et c’est là que ma carrière a vraiment débuté. » Warren Permal, qui travaillait dans le marketing après le collège, arrête et se consacre 100% à sa musique.

Aujourd’hui, il souhaite être un modèle pour les jeunes. « Je veux être une inspiration pour les jeunes et leur dire que tout est possible. Et qu’on n’a pas besoin d’être vulgaire pour faire de la musique. » Concerné par les fléaux sociaux, notamment la drogue qui fait ravage, il affirme : « Mo dan enn domen kot artis kapav tom dan ladrog, mo le enn lekzanp pou bann zenn pou dir zot pa bizin fime, bwar ou byen dan ladrog pou resi ! »

Mardi, lors de la cérémonie de remise de prix aux gagnants du concours de courts-métrage catégorie primaire, organisé par la Mauritius Film Development Corporation, au Mahatma Gandhi Institute (MGI), Warren Permal a reçu les félicitations du président de la république, Pradeep Roopun.

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