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Jeux des îles 2023 : Tana nous voici !

Manaona e misaotra betsaka. Bonjour et merci et… Voici les principales expressions à connaître pour faire couleur locale aux Jeux des îles qui commencent officiellement vendredi, quand bien même l’esprit de compétition prendra forcément le dessus dans quelques jours pour les basketteurs, volleyeurs, handballeurs et footballeurs mauriciens, en sus des entraîneurs et officiels qui ont débarqué à l’aéroport de Tana hier après-midi. Composé d’au moins 200 personnes, ce premier contingent de la délégation quadricolore a pris un vol direct pour rejoindre Tananarive. On peut regretter qu’il n’y ait pas eu la mise sur pied d’un comité d’accueil de la part de la diaspora et des autorités malgaches, pour accueillir en fanfare les athlètes.

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Les autorités malgaches n’ont pas lésiné sur les moyens sécuritaires pour l’arrivée des Mauriciens avec un important dispositif des forces de l’ordre déployé autour de l’aéroport et devant le compartiment d’accueil. Cet événement s’est d’alliers déroulé sans anicroche. En montant dans l’avion à Plaisance, l’excitation était palpable du côté des athlètes et dirigeants mauriciens, si on se fie à la ribambelle de photos relayées sur les réseaux sociaux, mais une fois arrivés à Tana, on avait la nette impression de contempler des sportifs on ne peut plus concentrés, prenant la mesure de la tâche ardue qui les attend durant ces quelques jours de compétition.

Les sportifs savent pertinemment qu’ils passeront par toutes les émotions à ce rendez-vous : le sourire sur le podium, les larmes lors de l’hymne national, la déception d’être passés à côté de l’objectif, sous les yeux de leurs proches vissés devant leur télévision. En se fondant sur tous ces éléments qui ont jalonné ses 20 ans de carrière, la basketteuse de la sélection féminine Loreen Davy est bien placée pour motiver ses troupes, elle qui était à deux doigts de propulser Maurice à la première finale de son histoire lors des Jeux des îles 2019, à domicile, avant que les Réunionnaises ne brisent ses rêves dans les dernières secondes de la demi-finale.

Loreen Davy était en première ligne des athlètes ayant arpenté le compartiment d’accueil sous les flashs des photographes. « Les jeux de Madagascar seront mes cinquièmes et derniers en tant qu’athlète. Après trois médailles de bronze, je suis prête à mener l’équipe à un nouveau podium. Notre équipe est composée d’un mélange de jeunes et d’anciennes qui peuvent créer l’exploit. Il y a un bon état d’esprit, mais l’objectif est de prendre les matchs les uns après les autres », confie-t-elle.

D’aucuns avaient parié sur l’organisation d’un comité d’accueil pour l’arrivée en terre malgache du premier contingent de sportifs et de dirigeants quadricolore, mais il n’en a rien été, quand bien les handballeurs, au son des djembés et ravannes, ont permis durant quelques minutes d’égayer cette atmosphère bien terne. Les handballeurs, qui seront confrontés aux Malgaches, en masculin, devant leurs bouillants supporters, et face aux redoutables Réunionnais et mahorais, seront les petits Poucet de cette compétition, sauf que ce scénario ne semble pas refroidir l’ardeur des joueurs. « La solidarité sera le maître mot. On n’est pas les favoris de la compétition, mais on sait jouer au handball, tout en ayant la chance d’avoir des joueurs et des joueuses expérimentés qui auront les mots justes et la hargne nécessaires pour porter les jeunes vers les demi-finales », soutient Sheron Raboude, capitaine de la sélection féminine.

Le pays avant tout !

Après la médaille d’or glanée au cours de la dernière édition à domicile, la onzième édition des jeux prend une saveur bien particulière pour les volleyeurs mauriciens, qui auront à cœur de conserver leur titre. Les tenant du titre joueront-ils pour autant sans pression ? La question a été posée au président de la Fédération mauricienne de volley-ball, Fayzal Bundhun, qui nous a confié que « la pression est là. C’est humain, mais une chose est sûre, on les a mis dans de bonnes conditions et la motivation est palpable en ce qu’il s’agit de remporter la médaille d’or, alors que nous sommes confiants que les filles emboîteront le pas aux garçons. Elles ont craqué mentalement lors des derniers Jeux, sinon, elles auraient été sur la plus haute marche du podium. Tout se jouera au mental. »

La venue de l’équipe mauricienne de football était attendue du côté des Malgaches, qui avaient hâte de revoir le fils du sol et entraîneur du quadricolore, Fidy Rasoanaivo, qui a été pris d’assaut par les journalistes et badauds lorsqu’il a fait son apparition sur le compartiment d’accueil. De son propre aveu, c’est après sept ans qu’il foule de nouveau le sol de la Grande île. L’émotion pouvait se lire sur son visage, quand bien même il a brandi à qui voulait l’entendre qu’il se sentira 100% mauricien lorsqu’il affrontera les Barea en match de poule la semaine prochaine. Un brin perfide, nous avons posé la question au frère aîné de Fidy Rasoanaivo, venu l’accueillir, sur ses préférences pour ledit match. « Aucun encouragement au petit frère. Le pays avant tout ! » Les Jeux des îles ont déjà démarré chez les Rasoanaivo.

TEXTES ET PHOTOS DE NOS ENVOYÉS SPÉCIAUX À MADAGASCAR : Jean-Michel Chelvan, Andy Berthelot, Andy Serviable, Joël Achille, Bouck Pillay Vythilingum, Ally Soobye

 

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