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CE JEUDI À 16E MILE LAPEYRE: Trois morts dans un choc frontal d’une rare violence

Bilan extrêmement lourd d’un choc frontal entre un minivan, immatriculé 1471 MR 11, et un autobus (1987 MY 04), assurant le service sur la ligne Mahébourg/Curepipe, ce matin, à 16e Mille, Lapeyre. Trois passagers voyageant à bord du van, Nathalie Lamy, âgée de 21 ans, habitant La-Chaux Mahébourg, Armance Patrice Tuyau, 30 ans, et Amba Chinapen, 29 ans, habitant Rivière-des-Anguilles, des employés du Call centre, Axa Customer Service, ont été tués sur le coup. Cinq autres blessés, dont le chauffeur et le receveur de l’autobus Aero Queen, Sachin Ramessur, 32 ans, et Mahesh Dhalivadoo, 31 ans, ont dû recevoir les premiers soins à l’hôpital Nehru. L’on notera le coup de sang du ministre de la Santé, Lormesh Bundhoo, lors de sa visite à l’hôpital de Rose-Belle, devant le délai pour faire admettre le chauffeur d’autobus, qui était sous l’effet du choc avec des blessures à la tête.
Il était environ 9 heures ce matin, quand des travailleurs aux champs des environs d’une chasse Le Petit Constantin, Lapeyre, à l’entrée de Nouvelle-France, ont entendu un choc d’une violence inouïe et des bruits assourdissants de crissements de métaux pendant quelques instants. Quand ils se sont présentés sur la route principale, ils ont été choqués de la scène avec le minivan immatriculé 1471 MR 11, dont l’avant était écrabouillé et le flanc droit de l’autobus Aero Queen éventré.
Ces premiers témoignages indiquent que deux des cinq occupant du minivan, le chauffeur Amben Chinapen, et la jeune fille Nathalie Lamy, ont été projetés sur l’asphalte. Ils gisaient sans vie dans une mare de sang. Une troisième victime, Arnaud Patrice Armance, s’était retrouvé coincé à l’intérieur du minibus. Les deux autres, dont Ramdass Girish, âgé de 32 ans, ont pu s’extirper du véhicule devenu méconnaissable.
En attendant l’arrivée des premiers secours, plus particulièrement le SAMU, des volontaires allaient apporter leur contribution pour venir en aide aux blessés. Malgré les efforts et soins prodigués pour le retirer de l’amas de ferraille, Arnaud Patrice Armance devait succomber à ses graves blessures. Les passagers du minivan, dont le propriétaire est Cameltours, étaient des employés du Call centre, Axa Customer Service. Ils rentraient chez eux ce matin après avoir assuré le service de nuit au Call Centre. Le van se dirigeait vers le Sud et le bus vers Curepipe.
« Nous sommes arrivés sur les lieux six minutes après l’alerte. Nous nous sommes retrouvés devant une scène des plus effroyables. Nous étions en état de choc. Deux corps gisaient sur l’asphalte et un autre était coincé dans le van. C’était une opération délicate. L’état des corps n’était pas facile à voir. Nous avons eu à travailler dans des circonstances traumatisantes… », a fait comprendre Nicole Charles, Divisional Officer de la Fire Services de la région Sud se trouvant sur les lieux de l’accident.
Le protocole établi du SAMU fait qu’après le constat du décès des victimes de l’accident par les médecins de service, le transport des dépouilles relevait d’un autre service. C’est ce qui explique que les cadavres des trois victimes, recouverts de draps blancs, sont restés sur les lieux de l’accident pendant assez longtemps, le temps pour les services de police de mettre en place la logistique nécessaire. Les victimes ont été transportées à la morgue du Princess Margaret Orthopaedic Centre (PMOc) pour les autopsies. Ces examens post-mortem devaient être pratiqués en cours de journée par le Dr Maxwell Monvoisin, Principal Police Medical Officer.
Complications
Les cinq blessés ont été dirigés d’urgence vers l’hôpital Nehru où le personnel médical et para-médical avait été placé en état d’alerte en raison de la gravité de cet accident. Le cas plus grave semble être celui du chauffeur de l’autobus, qui était encore sous l’effet du choc des conséquences de cet accident de la route. Souffrant de diabète, il a été victime de complications en sus des blessures à la tête.
Compte tenu de son état, les enquêteurs de la police ont préféré à la mi-journée éviter de consigner sa version des faits quant aux circonstances de cet accident. Il a été admis à l’hôpital sous observation le temps qu’il récupère ses moyens.
Le personnel de l’hôpital de Rose-Belle s’est fait taper sur les doigts par le ministre de tutelle. Ce dernier a débarqué à l’hôpital peu après 10 heures pour un constat des lieux vu l’urgence de la situation. Il n’a pu cacher son mécontentement devant le fait qu’une heure après son arrivée à l’hôpital et malgré son état de santé, Sachin Ramessur se trouvait toujours aux urgences et n’avait pas été admis en salle. Très vite, après les remontrances ministérielles, le chauffeur du bus a été hospitalisé.
De son côté, le receveur d’autobus, Mahesh Dhalivadoo, a été plus chanceux. Après avoir subi un premier examen médical et reçu des premiers soins à l’hôpital de Rose-Belle, il a pu rentrer chez lui. En cours d’après-midi, il devait être interrogé par la police sur les circonstances de cet accident. Le receveur d’autobus pourra être appelé à confirmer la thèse que le minivan, assurant le transport des employés d’Axa Customer Service, se serait déporté de sa gauche vers la droite, heurtant de front l’autobus, avant de finir sa course dans un véritable tête-à-queue.
La vitesse pourrait être une des causes de cet accident. Mais, ce qui intrigue les policiers, qui sont arrivés sur place en premier, reste l’absence de traces de pneus sur l’asphalte suite à un freinage…
De leur côté, les habitants de la localité ne cachent pas leur colère devant la vitesse à laquelle roulent certains véhicules en général, plus particulièrement des autobus utilisant ce tronçon.
« Bis individiel fer le cours ici. Zot roul vit pou gagne passagé. Zot fer rallye ek zot pas kalkil consekens. Boukou accident finn arrivé lor sa sime-la. Apre bann ralentiseur-la pas efficace. La police vini fer zot travay enn ou de zour parey zot alé. Bann autorités bizin pren zot responsabilite aster… », devaient lancer des habitants de la région comme pour marquer leur désapprobation devant cet état de choses.
Deux autres passagers du bus Aero Queen ont été hospitalisés. Jaysree Joypaul, âgée de 28 ans, a été transférée à l’hôpital ENT en raison d’une fracture au nez alors que Ameer Bhagallee, âgé de 49 ans, se trouve toujours en observation à l’hôpital de Rose-Belle. Dans les deux cas, leur état n’inspire pas d’inquiétude. Mais ils demeurent tous sous le choc.
Ce grave accident de la route à une heure de pointe et à un point névralgique du réseau routier a généré un embouteillage monstre dans cette partie du sud de l’île. Pendant une partie de la matinée, la police avait interdit toute circulation sur la route de Lapeyre, le temps de dégager cette route des véhicules endommagés.
L’enquête de la police en vue de déterminer la cause de cet accident de la route meurtrier se poursuit.
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118 victimes d’accidents de la route à ce jour
Avec les trois nouvelles victimes d’accident de la route de ce matin à Lapeyre, le bilan pour 2011 s’alourdit. Le nombre de morts sur les routes depuis le début de l’année est de 118. C’est ce qu’a appris Le Mauricien de sources policières autorisées. La tendance suscite des appréhensions.
Ben Buntipilly, conseiller spécial en matière de sécurité routière au Prime Minister’s Office, se trouvait sur les lieux de l’accident ce matin et n’a pas manqué de rappeler la part de l’erreur humaine dans les accidents de la route.
« Pour ne pas entamer l’intégrité de l’enquête, je ne vais pas me prononcer sur les causes ou la cause de l’accident. Ce n’est pas la route qui tue c’est l’homme qui tue. C’est l’erreur humaine, il n’y a pas à sortir de là. Au niveau de l’infrastructure, j’ai analysé tous les indices, que je ne peux divulguer. Mais, je dois dire que tout est dans les normes. Ce n’est pas au niveau de l’infrastructure… il y a d’autres éléments et la police mène l’enquête », a déclaré Ben Buntipilly.
Le conseiller spécial au PMO ajoute : « très peu de personnes mettent la sécurité routière en priorité. Je dois rappeler que le Premier ministre a constaté que la sécurité routière doit être prise en considération. C’est pour cette raison qu’il a créé cette cellule. Je fais un appel aux firmes pour accorder la priorité à la sécurité routière. Les retombées se feront ressentir sur tous les plans. »
M. Buntipilly a confirmé l’avènement prochain du permis à points. « Le penalty point viendra. Ena pe krier penalty point pe vini, mais li bizin vini. Nou pas kapav truv sa kantite mor la lor nous la route enkor. Nous aurons aussi des lois plus sévères. Des driving centers et des testing centers sont prévus. Nous revoyons le concept de l’apprentissage », a-t-il dit en faisant état de nouveaux 50 motards spécialisés sur les routes à Maurice pour garantir une plus grande sécurité.
En conclusion, Ben Buntipilly soutient : « Je le dis haut et fort, il y a trop d’irresponsables. Ce n’est pas nous qui pourrons être au volant des automobilistes. Ce qui s’est passé est hors de notre contrôle. Nous faisons tout notre possible mais l’automobiliste qui est au volant doit savoir comment agir. »

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