J’ai mal à la Syrie
Interminable souffrance
A ma planète
Rongeant mes neurones
Jusqu’à la moelle de la conscience
Que l’on me crève les yeux
Afin d’effacer images de destruction
Eclaboussant mon quotidien
Du sang des innocents
Que l’on m’ampute les jambes
Gangrenées depuis ma dernière lâcheté
A ne point secourir survivants de Khabour
Que l’on m’ouvre les veines
Au scalpel des sacrifiés
Pour que mon sang alimente
Le fleuve de l’indifférence
Musique étouffée
Des bombes pondues du ciel
Par oiseaux fous
Au plumage hétéroclite
Minés par convoitise
Depuis ma dernière migraine
Que soient convoquées
Dieux de la trinité maudite
Pour qu’ils me tranchent la tète
Ultime soulagement
A mon agonie d’impuissant
Depuis que la raison
S’est évadée de mon cerveau
Dorénavant inutile
Que l’on offre à dévorer
Mon cœur encore palpitant
A mes nombreux ennemis
Enivrés de haine toute fraîche
Que revienne enfin
Le règne des divinités du sable
Qui engloutiront toute trace
De l’histoire saccagée
Ayant habité les cellules
De mon corps malade
20 février 2018. Quatre-Bornes. Ile Maurice