Un rêve. Une ambition. Un projet. Des doutes. Du soutien. Et par-dessus tout, de la détermination. En 2011 a vu le jour la première édition de l’IOMMA à La Réunion. Une vision de l’organisateur du festival Sakifo, qui a bénéficié de vents changeants au niveau de la politique réunionnaise vers 2010.
Jérôme Galabert voyait alors dans les marchés internationaux, dont le Womex (Worldwide Music Expo), une source d’inspiration. L’industrie musicale du sud du grand océan pouvait s’axer vers des avenues de professionnalisation et de collaboration. L’objectif était fixé.
Treize années plus tard, beaucoup peut-être écrit sur l’IOMMA. Son impact se ressent parmi les professionnels mauriciens qui y participent régulièrement. Non seulement ont-ils tissé des liens et des réseaux auprès de multiples territoires – ce qui les ouvre à l’import d’artistes internationaux et à l’export de talents locaux, mais aussi adoptent-ils une approche structurée dans la réalisation de leurs projets.
Car la musique, ce n’est pas simplement aménager une scène, une sonorisation, créer des productions dansantes, et se donner en spectacle dans une valse de sega zip anler, comme le dénonçait Kaya.
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Une nuée de métiers et de spécialisations gravitent autour et élèvent le niveau des performances musicales. Hormis l’artiste, l’acteur principal que le public choie, des experts en différents domaines contribuent au rayonnement. Des techniciens lumières et sons, des designers visuels, des tourneurs et organisateurs, des managers…
Tout cela pour dire que la musique est une industrie qui charrie un poids économique conséquent à qui sait intelligemment y investir. Mais au-delà des finances, la musique a un impact social. Fédératrice, elle aide à évacuer, elle conte les traditions anciennes, se fait mémoire du patrimoine, dénonce les méfaits passés sous silence. Elle libère et unit des générations.
L’IOMMA porte sur ses épaules la lourde charge d’aider à la professionnalisation des acteurs de la filière à La-Réunion et de la région. L’ingrédient secret s’inscrit dans les échanges hors des territoires. Ses ambassadeurs témoignent d’ailleurs des contacts nés au marché, et qui ont débouché sur des actions régionales, voire internationales. Car c’est en dehors de son cercle que l’on grandit le plus. Et comme l’a témoigné Paul Mazaka, président du Pôle régional des musiques actuelles à Le-Mauricien : « Nos histoires communes peuvent engendrer des avenirs communs. »
Pour la célébration de ses 10 ans, l’IOMMA s’aventure vers de nouveaux modèles de financement. Un pari osé en ce secteur considéré comme enfant pauvre d’investissements étatiques, du moins à Maurice. C’est d’ailleurs les déboires dont font face les professionnels d’ici qui forgent leur réputation de résilients à La-Réunion.
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Tous comprennent que le quadricolore compte des téméraires, qui concrétisent à contrevents d’ambitieux rêves. Comme c’est le cas pour le revendicateur Ras Nininn et son groupe Kool Kreol. Des locaux retenus pour des showcases au marché, tout comme des membres mauriciens du collectif Ayozaad. C’est ainsi que la collaboration se nourrit.
Un rêve. Une ambition. Un projet. Des doutes. Du soutien.
Les 10 ans de l’IOMMA se célèbrent avec la détermination des artistes fédérés de l’océan Indien.
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La programmation
Mardi
Soirée d’ouverture, les artistes annoncés : Lovana, Claudio Rabe, Loryzine, Nomfuzi.
Mercredi
Conférences et ateliers : Voyageons! Focus sur l’Australie, Écoutons! Muthoni Drummer Queen, Construisons ! Les enjeux stratégiques du Grand océan Indien, Découvrons ! Les styles émergents de l’océan Indien.
Artistes annoncés : Assa Matusse, Ras Ninin & Kool Kreol, Kasiva Mutua, Wamoto Music.
Jeudi
Conférences et ateliers : Jazzons ! Le jazz dans l’océan Indien, Écoutons ! Msaki, Prévenons ! Métiers passion à quel prix ?, Écrivons ! La place de la chanson créole dans la francophonie.
Artistes annoncés : Etinsel Maloya, Lindigo, Muthoni Drummer Queen, Stogie T, Maya Kamaty, Blakaz Komor, The Joy, Ayozaad.