Le Joint Economic Council (JEC), dans une lettre adressée aujourd’hui à l’Information Communications & Technologies Authority (ICTA), réclame une enquête approfondie sur la panne d’internet hier qui a paralysé les activités économiques des entreprises. Il insiste pour que les résultats de l’enquête soient rendus public. D’autre part, le manque de communication de Mauritius Telecom hier est unanimement déploré par les opérateurs à Maurice. Certains évoquent un manque à gagner important et ont contraint aujourd’hui leurs employés à effectuer des heures supplémentaires afin de rattraper le retard accumulé après une demi-journée de perdue hier.
La démarche du JEC fait suite à des consultations avec l’Outsourcing Telecommunications Association of Mauritius (OTAM) et les autres institutions du secteur privé. « Nous estimons que l’ICTA doit non seulement entreprendre une enquête indépendante mais doit également informer toutes les parties prenantes des causes de la panne et des mesures correctives qui ont été prises », a affirmé ce matin le directeur du JEC, Raj Makoond.
Cette panne a pénalisé l’ensemble des utilisateurs de l’internet haut débit. Selon les sources officielles de MT hier, elle a affecté l’ensemble des clients individuels (home users) et 10 % des clients corporate.
« The provision of uninterrupted connectivity to all operators is a fundamental Key Performance Index (KPI) for an economy which wants to position itself as a key player in the ICT sector », écrit le directeur du JEC dans la lettre adressée à l’ICTA. Raj Makoond cite le rapport Gartner soumis en juin 2005 intitulé « Overview of Offshore Business Process Opportunities », qui souligne que les corporations sont très sensibles à la perception de leur marque de fabrique et leur image sur le marché. « They usually are willing to invest in double and even triple redundancy measures to ensure customers are always able to connect », souligne le rapport. « C’est la raison pour laquelle la panne d’hier est une source d’inquiétude et nécessite une enquête approfondie », insiste M. Makoond.
Crédibilité
Pour les opérateurs, c’est l’image d’une cyberîle qui a été ternie et la crédibilité des entreprises qui est en jeu. « Au niveau des entreprises, nous perdons beaucoup en crédibilité car nous n’arrivons pas à repondre aux besoins et exigences de nos clients. Quand il y a une panne importante de ce genre, nous perdons la confiance des clients qui préfèrent opter pour d’autres destinations où la redondance est garantie », explique Charles Cartier, Country General Manager de TNT Document Services Ltd, qui emploie 600 personnes. L’entreprise, comme d’autres, s’est retrouvée au chômage technique pendant la moitié de la journée. Cette demi-journée de travail perdue représente un manque à gagner pour les opérateurs. Charles Cartier parle de pertes sèches d’environ Rs 1,4 M pour son entreprise.
Les opérateurs du secteur de l’externalisation et des centres d’appels s’élèvent contre l’absence de communication de Mauritius Telecom dans le sillage de cette panne internet qui a duré entre quatre et dix heures, paralysant leurs activités. Charles Cartier explique qu’au niveau de TNT, il subsistait hier une incertitude quant à une estimation du temps de reprise de la connexion dû à un manque de communication de MT. Ce qui l’a poussé à renvoyer chez eux les employés qui assuraient le créneau 11 h-21 h. « Nous avons pris des risques en renvoyant ces personnes chez elles à 17 h pour les faire revenir tôt aujourd’hui à 6 h 30. Nos craintes ont été confirmées car la connexion a été rétablie après 17 h avec des fluctuations », indique le Country General Manager de TNT Document Services Ltd.
Chez Accenture, c’est environ 80 à 85 % des activités qui ont été pénalisées, affirme John Malepa, le responsable du centre technologique d’Ébène. La société a décidé de renvoyer le personnel vers 17 h. « Il va falloir maintenant rattraper ce retard. Nous avons une équipe qui est arrivée très tôt ce matin pour vérifier si tout fonctionnait et nos employés devront effectuer des heures supplémentaires pour rattraper le backlog », affirme John Malepa.
Paralysie
La panne d’hier a compromis le déroulement des opérations de beaucoup de professions pour qui l’internet est un outil de travail indispensable. La réception des courriels était ainsi impossible. Jean-Maurice Propper, CEO de Nettobe Ltd, société informatique spécialisée dans le déploiement de réseaux informatiques, explique que la communication avec la clientèle à l’étranger se fait par e-mail. « Les commandes arrivent à tout moment ce qui donne la mesure de l’importance d’une communication disponible à tout moment », souligne notre interlocuteur.
Roshan Seetohul, président de l’OTAM, sollicite pour sa part une rencontre urgente avec Mauritius Telecom et l’ICTA. « Cette panne a lourdement pénalisé les activités des entreprises membres, celles-ci n’ont pas pu informer leurs clients à temps qu’il y aurait une panne et encore moins donner la garantie quant à un retour à la normale. Nous comprenons que des problèmes techniques puissent se produire mais nous déplorons le manque de communication de la part de Mauritius Telecom car cette panne a duré plusieurs heures », dit-il.
INTERNET: Le JEC veut une enquête approfondie sur les causes de la panne d’hier
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