- Le PM au Financial Times: « India would be allowed to utilise the facilities in Agalega subject to prior notification from competent autorities of Mauritius »
- Rs 3 milliards ($ 87 millions) pour le coût des travaux de la piste de 3 000 mètres et de la jetée dans l’archipel avec le chantier s’étalant sur deux ans
Les travaux de la nouvelle piste d’atterrissage de 3 000 mètres contre 1 300 actuellement et la réhabilitation de la jetée à Agalega suscitent intérêt et inquiétudes sur le plan international. Sous le titre « India’s plans on archipelago in Mauritius cause unease », le Financial Times fait le point sur ce projet de Logistics Hub sur cette partie du territoire de la République de Maurice avec New-Delhi injectant des fonds de l’ordre de Rs 3 milliards (87 millions de dollars US) dans la réalisation de ces travaux. Sans apporter de précisions claires quant à l’objectif militaire de ces nouvelles installations stratégiques au cœur de l’océan Indien, le Premier ministre, Pravind Jugnauth, répondant au correspondant de ce quotidien financier britannique, indique que l’Inde devra solliciter et obtenir l’autorisation compétente à Maurice avant d’utiliser ces facilités. Avec ce nouvel élément, la polémique autour de la présence militaire indienne, niée jusqu’ici par Maurice, devrait être relancée à Maurice et à l’étranger.
Dans un premier temps à Maurice, la zone d’ombre demeure l’exemption d’une EIA Licence pour les travaux de construction de la piste atterrissage et autre infrastructure pour la mise en place du terminal de même que pour l’aménagement du Jetty. Ce détail a été révélé à l’Assemblée nationale, mardi, par la vice-Première ministre et ministre des Iles Eparses, Fazila Daureeawoo, à une interpellation supplémentaire du député de l’opposition, Adil Ameer Meea. Les animateurs des Amis d’Agalega s’élèvent contre cette décision des autorités même si les contracteurs d’Afcons Infrastructure de l’Inde sont tenus de soumettre à un EIA Report.
La décision de Maurice de confier à l’Inde la transformation de l’archipel en un Logistics Hub est interprétée, aux dires des Security Experts approchés par le Financial Times, comme étant un « significant boost for New Delhi in its tussel with China for military influence in the Indian Ocean ». Ce développement bénéficie de l’appui stratégique de Washington, qui, aux termes d’un accord militaire bilatéral, autorise l’Inde d’utiliser les facilités maritimes à Diego Garcia. Commentant les travaux, le quotidien britannique ajoute que « the exact nature of construction is shrouded in secrecy. However, Abhijit Singh, a former Indian naval officer and head of the Maritime Policy Initiative at the Observer Research Foundation in Delhi, said the plan was to double the length of the runway to 3,000 m and build a jetty as well as a transponder system to identify ships as friend or foe ».
Ces facilités aéroportuaires à Agalega, avec de nouvelles capacités d’atterrissage et de décollage devront permettre à New Delhi de disposer d’un « better maritim awareness in that part of the Indian Ocean ». De son côté, le Premier ministre, répondant à des questions du Financial Times, souligne simplement que « India would be allowed to utilise the facilities in Agalega subject to prior notification from the competent authorities of Mauritius » en ajoutant que « this project is meant to improve the connectivity with mainland Mauritius and also support economic development of Agalega to the benefit of the people ».
Le Premier ministre devrait revenir sur le fait que « not only will the people of Agalega be able to continue living on the island but Mauritian sovereignty will not be affected ». Tout en rappelant le scénario de la base militaire de Diego-Garcia dans l’archipel des Chagos, le Financial Times fait état des préoccupations des habitants de l’archipel d’Agalega face à ces travaux, qui se font sous leurs yeux avec des décisions entérinées à New-Delhi dans leur dos car à ce jour, la position exprimée par la vice-Première ministre selon laquelle « the said agreement between India and Mauritius is subject to confidentiality and cannot be disclosed in part or in full » est toujours en vigueur…