Inspiration : Valse éthérée au jardin olympique

Pravina Nallatamby

PRAVINA NALLATAMBY

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Les Jeux olympiques de Paris se sont achevés en beauté avec une cérémonie de clôture féerique nous embarquant dans un voyage hors temps au Stade de France à Saint-Denis. Avec une soixantaine de médailles et classée en 5e position après la Chine, les États-Unis, l’Australie et le Japon, la France a fêté ses exploits palpitants en compagnie de tous les acteurs olympiques. Dans une ambiance grandiose, elle a rendu hommage à la Grèce Antique et à Pierre de Coubertin avant de passer le flambeau pour les prochains JO à Los Angeles.

C’est l’heure des bilans. Un survol aérien s’impose…

Ondes de charme

L’enthousiasme peu débordant initialement s’est transformé en véritable engouement dans la capitale française. On aurait tellement aimé être un joli papillon pour aller butiner au jardin olympique. Ou plutôt, une libellule en vagabondage. Attirée dans le marais par la cérémonie d’ouverture sur la Seine, elle se serait glissée délicatement sur les puissantes rémiges d’un fou amoureux des JO. Toute scintillante dans sa robe pailletée, elle aurait survolé joyeusement de haut en bas tous les sites des épreuves olympiques. La bestiole légère et céleste aurait réalisé mille acrobaties aériennes pour ne rien rater et pour s’imprégner de la dimension magique de ces rencontres sportives.

OUI, le sport et les JO, en particulier, dit-on, sont fédérateurs et encouragent l’esprit d’équipe. La libellule aurait capté l’instant d’ivresse de la victoire, ou celui d’un record battu. Elle aurait aussi apprécié les grands moments d’émotion, les larmes de joie des vainqueurs ou l’accolade fraternelle entre adversaires. Papillonnant gaiement entre judokas, escrimeurs et breakdancers, coureurs et nageurs, elle aurait virevolté aux côtés des surfeurs, kayakistes et cavaliers. La belle princesse tourbillonnant frénétiquement de bonheur au sein des supporters venus les encourager, aurait vibré de toutes ses ailes. Elle aurait deviné leurs désirs intimes : en effet, alors que toute l’énergie se tourne vers les favoris, certains athlètes gardent secrètement l’espoir d’atteindre le podium et d’entendre leur propre hymne national lors de la remise des médailles ! La libellule aurait saisi au vol chaque mouvement, au millième de seconde, et l’étape décisive et tellement fugace de chaque sélection ! Éblouie par un œil pétillant de joie, un sourire éclatant, elle se serait approchée des visages qui s’animent et s’éclairent en étroite communion avec les athlètes. En résonance avec les tonnerres d’applaudissements, elle aurait succombé aux ondes de charme qui nous transportent dans les sphères éthérées…

Paris, une capitale désertée ?

Toutefois, dans cet élan de symbiose internationale, le temps de la trêve olympique, on ne saurait sous-estimer les moments d’impatience et de déception, attisés par les mauvais génies hantés par une appréhension obsessionnelle et exaspérante. Rien n’est parfait…

Quelques jours après l’ouverture des JO, au cœur de Paris, à midi, les plus courageux circulent en respectant les queues et les barrières tout en partageant leur passion malgré la chaleur : 35 degrés à l’ombre ! Dans la « fan zone » sur l’esplanade de l’Hôtel de Ville, les supporters en short, jupettes, lunettes et casquettes se retrouvent autour d’une bière, d’une glace, d’une salade et des frites. Une vingtaine de voitures de police sont stationnées, « c’est flippant », dirait-on. Vigilance, vigilance, c’est le mot d’ordre… On dirait qu’une frayeur s’est installée dans une ambiance électrique et tendue… Beaucoup de Parisiens ont fui la capitale, craignant le pire. Par ailleurs, il semblerait que des touristes boudent la ville lumière. Certains restaurateurs sur les quais de Seine se plaignent d’une ville désertée à cause du système des laissez-passer au code QR trop complexe pour les non-initiés. Sécurité oblige ! Une grosse perte pour eux, ils ont connu des étés meilleurs…

Toutefois, la totalité des billets pour assister aux rencontres s’était quasiment vendue depuis plus d’un an. Les sites de la tenue des épreuves étaient bondés ; le monde pullulait non seulement dans les gradins mais aussi devant les boutiques de souvenirs pour s’acheter le T-shirt, le porte-clés ou la mascotte en vogue ! On gardera plus d’un souvenir inoubliable de ces JO, surtout avec une organisation sans faille. Dans le métro parisien, tout était très bien indiqué pour les touristes et pour les fans. Des volontaires les orientaient quand nécessaire. Les plus débrouillards suivaient les flèches afin de ne pas louper la correspondance sur un chemin balisé tout en rose à chaque station importante comme Châtelet, Palais Royal Musée du Louvre, Montparnasse, Gare de l’Est pour s’envoler vers le terrain de leur choix.

Même foule, même ferveur sur les lieux cultes et les fan zones de Paris ! Le lendemain du défilé, tous les créneaux horaires prévus pour aller voir la vasque olympique au Jardin des Tuileries avaient été réservés. Premier arrivé, premier servi ! Les fan zones ne désemplissaient pas. Jour et nuit, des activités artistiques et des concerts meublaient les lieux devenus merveilleusement envoutants. Le public en liesse se bousculait pour voir les champions : Le Club France de la Villette avait célébré, entre autres, les victoires de Léon Marchand, quadruple champion olympique de natation, le remarquable surfeur Kauli Vaast, les frères Lebrun, vaillants pongistes hors pair et l’unique équipe bleue de football accompagnée de son sélectionneur fétiche, Thierry Henry, le chouchou de 1998 !

La veille de la clôture des JO, on avait encore pu participer à l’enchantement, par exemple à l’Arena Paris Sud, à la Porte de la Villette. Même si pour les connaisseurs, le match de tennis de table des dames paraissait médiocre après la prestation des pongistes masculins de la veille, les matchs double et simple des athlètes allemandes et coréennes jouant pour gagner la médaille de bronze s’étaient déroulés dans une ambiance incroyable !

En phase avec l’environnement…

Captivée par la puissance des Jeux olympiques, la libellule aurait dansé une valse cosmique en battant joyeusement ses ailes irisées dans cette atmosphère magique. Saisissant au vol le clin d’œil écologique des mascottes au jardin olympique, elle aurait fermé le cortège de la cérémonie de clôture, en faisant une belle révérence pour saluer la ville lumière, avertie et ancrée dans son temps…

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