Le vice-président de la république, Eddy Boissézon, a procédé au lancement des services eVerify lors d’un atelier de travail au Caudan Arts Centre, à Port-Louis, hier. Placé sur le thème The Future of Information and Communication Technologies (ICT) Regulations, l’événement a été organisé dans le cadre du 21e anniversaire de l’Information and Communication Technologies Authority (ICTA). Étaient aussi présents le ministre des Technologies informatiques, de la Communication et de l’Innovation, Deepak Balgobin, et le président de l’ICTA, Dick Ng Sui Wa.
Les services eVerify, basés sur la technologie Blockchain, font référence à un système ou une plateforme utilisant cette technologie pour vérifier et authentifier divers types d’informations ou de transactions par voie électronique. Les services eVerify, caractérisés par un User Friendliness et par l’efficience des coûts, fourniront une garantie supplémentaire aux différentes parties prenantes et aux membres du public utilisant les licences délivrées par l’ICTA.
Eddy Boissézon affirme qu’à mesure que les nouvelles technologies stimulent de nouvelles entreprises, le gouvernement se doit de renforcer les réglementations afin de protéger les citoyens et pour garantir un marché équitable. Il fait remarquer que l’émergence rapide des nouvelles technologies a transformé le secteur des TIC au point de le rendre méconnaissable.
Il rappelle par ailleurs que les TIC constituent un fondement essentiel de chaque secteur économique, voire de la croissance nationale. Les technologies émergentes – telles que la Blockchain, le Big Data, l’intelligence artificielle et l’Internet des objets (système où divers objets sont reliés à l’Internet) – créent de nouvelles voies pour les consommateurs pour interagir et bouleversent les modèles commerciaux traditionnels.
Il trouve que le principal enjeu est de savoir comment protéger au mieux les citoyens, garantir une part de marché équitable aux entreprises et faire respecter les réglementations, tout en permettant aux nouvelles technologies de s’épanouir. Ainsi, pour le vice-président Boissézon, « la réglementation est un facteur clé pour promouvoir une croissance durable et inclusive, voire le bien-être social et la protection de l’environnement. »
Il a également mentionné les principes clés qui doivent régir un régulateur indépendant, tels que définis par la Banque mondiale, à savoir l’indépendance, la redevabilité, la transparence et la participation du public.
Pour sa part, le ministre Balgobin a félicité l’ICTA pour son « dévouement incessant » à promouvoir des services de télécommunication abordables et de qualité à Maurice. « Depuis plus de deux décennies, l’ICTA a joué un rôle déterminant dans l’élaboration du paysage numérique de notre pays », a-t-il dit.
Parlant des services eVerify, il indique que cette initiative témoigne de l’engagement de Maurice à adopter les technologies de pointe et à adapter son cadre réglementaire en conséquence. Et de faire ressortir que les services eVerify exploitent les caractéristiques inhérentes de la Blockchain, telles que l’immuabilité, la transparence et la sécurité, pour établir la confiance et garantir l’intégrité des données ou des documents.
Il fait ressortir que les services eVerify ont des applications dans divers secteurs, y compris l’éducation (à travers la vérification des diplômes universitaires), les soins de santé (dossiers des patients), la chaîne d’approvisionnement (authentification des produits) et le secteur juridique et réglementaire (à travers la validation des contrats et des documents).
Le ministre Balgobin fait remarquer que la vision du gouvernement est de soutenir la croissance du secteur des TIC à Maurice « en lui insufflant une bonne orientation et un bon cadre réglementaire », en exploitant les technologies émergentes – telles que la Blockchain, l’intelligence artificielle, l’Internet des objets et la 5G – et en réunissant des experts de diverses industries, des parties prenantes et des leaders d’opinion pour réfléchir et délibérer sur les technologies émergentes.
Le président de l’ICTA, Dick Ng Sui Wa, estime que les nouvelles technologies obligent les régulateurs des TIC à reconsidérer les outils qu’ils déploient pour faciliter une concurrence loyale dans le secteur des TIC et pour protéger les consommateurs. Les nouvelles technologies posent également plusieurs défis, qu’ils soient d’ordre juridique, éthique ou macroéconomique, a-t-il souligné.
Abordant ensuite les mesures réglementaires prises par l’ICTA, il explique que de 2020 à 2023, les abonnements à l’Internet haut débit sont passés de 1,6 million à 1,97 million, et les abonnements mobiles de 1,9 million à plus de 2,1 millions. L’ICTA a aussi formulé des recommandations visant à mieux réglementer l’enregistrement des cartes SIM et à renforcer le cadre réglementaire pour l’utilisation et l’importation des téléphones satellitaires, a-t-il ajouté.
Il a en outre rappelé que l’ICTA a délivré des licences 5G aux trois opérateurs mobiles à Maurice. Cette autorité, a-t-il indiqué, travaille également avec d’autres pays membres de la SADC et de l’Union africaine des télécommunications pour obtenir de nouvelles positions en ce qui concerne les satellites mauriciens dans l’espace.