INCURSION | Curepipe – Ward 4 (Forest-Side/La-Brasserie) — À la périphérie, le développement se fait attendre

La ville lumière et ses 59 362 électeurs éliront très prochainement leurs conseillers municipaux. Divisée en cinq Wards, elle est la deuxième plus grande ville du territoire mauricien. Cette semaine, place au Ward 4 (Forest-Side/La Brasserie) qui compte à lui seul 12 473 votants. Le-Mauricien est allé, durant la semaine écoulée, en vadrouille dans les quartiers de Forest-Side, La Brasserie et Cité Atlee, histoire de tâter le pouls des citadins de la périphérie curepipienne.

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La région de Forest-Side a gardé son charme d’antan au climat londonien, soit très froid en hiver et plutôt frais en été. Un des centres névralgiques de l’arrondissement numéro 4 est sans conteste le Forum avec la foire de Forest-Side. Située sur l’avenue Louis de Rochecouste, la foire qui réunit plus de 500 marchands de légumes, fruits et autres, attire plusieurs centaines de clients de la ville, et des quatre coins de l’île, tous les samedis et mercredis.

Ayant fait plusieurs fois l’actualité, l’ancienne structure en métal de la foire a été démolie en 2016 pour laisser place à une structure temporaire, peu reluisante. En effet, l’emplacement où se trouvait l’ancien bâtiment a été reconverti en aire de stationnement. Les passagers d’autobus doivent attendre soit sous un soleil de plomb, soit sous une pluie battante. Il n’y a en effet pas d’abribus. Un problème sans doute à régler, d’autant que beaucoup de personnes âgées se déplacent toutes les semaines pour y faire leurs provisions de légumes. La foire, elle, laisse à désirer avec ses bâches vertes de fortune et ses étals vieillots.

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«  Nous sommes ici depuis des années  », confie une maraîchère de la foire de Curepipe. «  Même si nous n’avons pas encore de bâtiment depuis la démolition de l’ancien building qui tombait en ruine, nous continuons à travailler et c’est cela le plus important », dit-elle. Tout en ajoutant qu’il serait quand même temps de s’occuper d’eux.

«  Tous les ans, nous entendons dire que nous allons enfin reconstruire la foire, que nous aurons un nouveau bâtiment, mais ce ne sont que des paroles en l’air », dit-elle. «  Cela est triste, car la foire reçoit plusieurs centaines de clients par semaine et ce n’est pas correct de travailler dans de telles conditions. Vous savez quand il fait beau, ça va, mais quand il pleut, les structures coulent et cela n’est pas pratique », dit-elle.

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Embouteillages et parking sauvage

Par ailleurs, en début du mois, une partie de l’avenue Louis de Rochecouste longeant justement la foire – très fréquentée à cause notamment de la présence du Lycée La Bourdonnais se trouvant tout près – et qui était pendant longtemps à sens unique, est désormais à double sens. «  Cela est une bonne chose même si pour nous habitants de la région, cela n’était pas vraiment un problème », confie Roselyne, une riveraine retraitée.

Originaire du Sud, elle s’est installée ici il y a 40 ans, comme beaucoup de ses anciens collègues fonctionnaires. «  Les policiers prenaient souvent les automobilistes en contravention sur ce tronçon. Et puis, cela évitera maintenant aux automobilistes de faire un détour et de passer par la rue Sir Célicourt Antelme, déjà très bloquée en jours de semaine  », dit-elle.

En effet, les riverains de cet arrondissement se plaignent essentiellement des bouchons aux heures de pointe. «  Avec le lycée, le collège Imperial et l’école primaire Sainte-Thérèse plus loin, le matin, c’est un enfer ! Nous passons des heures à attendre, d’autant que les voitures sont garées sur les trottoirs, ce qui est aussi dangereux pour les élèves », remarque-t-elle. Un problème de parking sauvage qui occupe d’ailleurs toute la rue Pasteur abritant l’Open University, le Stade Georges V et les locaux de la Public Service Commission.

«  Il n’y a pas d’espace pour garer les voitures. Cela est aussi un gros problème dans la ville de Curepipe. Il y a pourtant beaucoup de terrains laissés à l’abandon. La municipalité aurait pu faire des démarches pour faire construire des aires de stationnement, même payantes », remarque un boutiquier de la rue Royale, Forest-Side. En plus des embouteillages et du parking sauvage, les riverains se plaignent aussi beaucoup de l’état des routes et des nids-de-poule, notamment en période de grosses pluies. «  Gro gro trou ena partou lor sime  », dit-il. Toutefois, «  heureusement qu’avant les élections, plusieurs de ces routes ont été remises à neuf !  »

Le Domaine des Aubineaux et la famille Guimbeau

La balade au Ward 4 comprend la région de Cite Atlee et de La-Brasserie. Avant cela, petit détour du côté du plus grand supermarché de la localité. «  Beaucoup de vieilles personnes habitent la région et nous dépendons des guichets pour retirer notre pension de vieillesse. En fin de mois, les gens font la queue pendant des heures et souvent les guichets ne marchent plus  », renchérit Roselyne. «  Et il n’y a que deux guichets, soit un guichet pour chaque banque ! Je sais que ce sont des institutions bancaires privées, mais ce serait bien que nos représentants municipaux soient au courant de ce qui se passe partout », souligne-t-elle.

Dépassons le supermarché et le bureau de poste de Forest-Side pour mettre cap sur la Cité Atlee. Petit clin d’œil cependant au Domaine des Aubineaux situé lui aussi à Forest-Side. Il est la propriété d’une des familles les plus influentes de la région, soit la famille Guimbeau. D’ailleurs, le Mouvement mauricien social-démocrate de feu Éric Guimbeau régnera longtemps en maître par ici… Cette année-ci, le parti ne s’est pas enregistré et ne participera pas donc à la joute municipale.

Cimetière à l’abandon

La route principale menant à la Cite Atlee est étroite et sinueuse, mais cela n’empêche pas les habitants de faire leurs courses au petit marché de légumes, très connu de la région. «  Là, il fait beau, il n’y a pas de problème, mais quand il pleut, toute cette partie du chemin devient un bassin  », indique une habitante de la région. Mais elle ajoute qu’avec le nouveau pont, les choses se sont quelque peu améliorées. En effet, en 2022, le pont Atlee a été reconstruit le long du chemin La-Brasserie B70, financé à hauteur de quelque Rs 11 millions pour justement endiguer le problème d’accumulation d’eau dans la région. Si la localité fait face à certains défis liés aux infrastructures et aux conditions de vie, elle reste une région fortement urbanisée et paisible.

Après Cite Atlee, direction La-Brasserie. Belle région, très peu fréquentée, sa route principale connaît depuis peu quelques grosses accumulations d’eau. «  L’eau boueuse provient du chantier de construction du New Social Living Development », dira un habitant. «  Mais c’est uniquement lorsqu’il pleut beaucoup. Au contraire, les gens de la région attendent avec une grande impatience que ces logements soient finis. La région de la Brasserie est une région assez délaissée par les autorités et nous espérons que nos doléances sur les problèmes d’eau et l’éclairage des routes seront prises en compte  », confie-t-il.

Et le cimetière Bigara. Fondé au 19e siècle, il est l’un des lieux de mémoire les plus anciens et significatifs de l’île Maurice. S’il a connu en 2018 de gros travaux de rénovation, force est de constater qu’une partie plus récente, elle, est restée à l’abandon. «  Cette partie avait été aménagée pendant le Covid. C’est pour cela qu’elle est un peu dans cet état avec de la mauvaise herbe partout. Il faudrait que la municipalité s’en occupe, surtout avec l’épidémie de chikungunya et de dengue », confie Edmond, venu rendre visite à un de ses proches.

Polling Stations

Forest-Side State Secondary School (Girls) – 2 326 votants

Ste Thérèse Roman Catholic Aided School – 3 971 votants

Cité Atlee Government School – 5 386 votants

La Brasserie Community Centre – 790 votants

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