La Major Crime Investigation Team (MCIT) a arrêté Javed Meetoo, âgé de 44 ans, dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de Manan Fakoo commis le 20 janvier 2021. En décembre dernier, la police avait mené une perquisition au domicile du quadragénaire à Vallée-Pitôt, où elle avait procédé à la saisie d’une série d’albums photos, des appareils informatiques et des notes en arabe. Elle estime que ce religieux controversé aurait été en communication avec son cousin Yassin Meetoo en vue de préparer cette exécution.
De plus, la MCIT estime qu’un autre suspect, Multazaam Sadulla, fréquente un lieu de culte dirigé par Javed Meetoo à Vallée-Pitôt. Des enquêteurs estiment qu’il y a des « preuves circonstancielles » pouvant impliquer le quadragénaire dans cette affaire et invoquent même qu’il a eu une influence négative sur le suspect Multazaam Sadulla, en particulier, avancent-ils, par le truchement de ses discours et conseils. Sans compter qu’il l’a hébergé après le crime. D’où la décision de l’arrestation de Javed Meetoo en début de semaine.
Le principal intéressé nie les accusations portées contre lui en insistant que la police n’a aucune preuve. Lors de son interrogatoire, il a qualifié la démarche de la MCIT de harcèlement contre sa personne. Il a été inculpé sous une accusation provisoire de Harbouring Terrorist sous la Prevention of Terrorism Act (PoTA) hier au tribunal de Port-Louis et demeure en détention préventive.
Javed Meetoo a retenu les services de Mes Raouf Gulbul et Ridwaan Toorbuth. La police a appris que Javed Meetoo n’aurait pas participé directement à cet assassinat vu qu’il était à Vallée Pitôt donnant des cours religieux au moment de la fusillade.
Mais, la charge retenue contre le religieux confirme qu’au moins un des suspects dans cette affaire pourrait répondre d’allégations de terrorisme au lieu d’assassinat. Sauf que les enquêteurs ne souhaitent pas révéler les éléments dont ils disposent à ce stade pour expliquer leur position.
Des sources au Central CID, qui a sous sa tutelle la MCIT, déclarent que l’arme du crime n’a pas encore été saisie. « La police ignore si les suspects auraient accès à une seule arme à feu ou plusieurs. Ce qui explique la position des enquêteurs concernant la charge sous la PoTA. Et puis, ce n’est qu’une charge provisoire. C’est le Directeur des Poursuites Publiques qui décidera de la charge formelle une fois le dossier en main », ajoute-t-on du côté des enquêteurs.
Dans la soirée du 20 janvier, que deux hommes circulant à moto tirent à bout portant sur le gros bras Manan Fakoo non loin de son domicile à Beau-Bassin. Touché à l’épaule et à la mâchoire, il prend sa voiture pour se rendre au poste de police de la localité. Estimant que les policiers tardaient à s’occuper de lui, il reprend son véhicule pour se rendre à l’hôpital Victoria à Candos.
Après avoir subi une intervention chirurgicale, il est placé en observation à l’Intensive Care Unit (ICU). Deux jours plus tard, Manan Fakoo rendait l’âme. Dans le sillage de cette enquête, la MCIT a arrêté les cousins Sadulla – Multazaam, Saif, Mursalaat et Anas, les frères Meetoo, Yassin et Belal, Muntasir Gokhool, Noorudhin Bholah, Ajum Beeharry, Ajmal Aumeeruddy et Javed Meetoo.
La MCIT soupçonne que les deux tireurs à moto se seraient rendus à Ebène après la fusillade où ils ont placé le deux-roues dans le van de Yassin Meetoo avant de descendre vers Port-Louis. Les cousins Sadulla sont soupçonnés d’avoir fait le guet au domicile de Manan Fakoo dans un van avant les coups de feu. Certains des suspects nient toujours leur implication dans cette affaire et aucun d’eux n’a avoué être le tireur. Ils sont tous en détention pour le moment.