« Aret bril kann ! » C’est le message que lance une nouvelle fois Agriterra, le pôle cannier du groupe Terra, face à la recrudescence des cas d’incendie dans les champs de canne en cette saison de coupe. Qu’ils soient d’origine accidentelle ou destinés à faciliter le dépaillage des tiges, ces feux constituent un défi croissant pour l’industrie, l’environnement et peuvent aussi nuire à la santé publique.
À septembre dernier, Agriterra a traité 51 048 tonnes de canne brûlée, représentant 10 % du volume total, comparé à une moyenne de 5 % entre 2021 et 2023. Cette situation engendre plusieurs difficultés, explique Sébastien Mamet, General Manager de Agriterra. Les incendies affectent notamment la santé publique, libérant d’énormes quantités de CO2, détruisent la biodiversité locale et peuvent représenter un risque pour la vie humaine. En effet, la situation est particulièrement alarmante, car les habitants doivent être évacués lorsque les feux se rapprochent trop de leurs maisons, comme cela a été le cas pour des résidents de Bon Espoir. Par ailleurs, la paille brûlée ne peut être envoyée à Terragen comme biomasse, affectant ainsi la production d’énergie renouvelable.
« Et ce n’est pas tout », poursuit-il, « cette pratique impacte également la production, avec notamment une mauvaise clarification du jus et du sirop, une dégradation de la qualité des produits intermédiaires, un ralentissement de la cristallisation, ainsi qu’un allongement des cycles d’ébullition, des difficultés de centrifugation et une perte de sucre. »
« Chez Agriterra, nous sommes résolus à investir dans une sensibilisation continue et à collaborer avec les autorités ainsi que toutes les parties prenantes pour prévenir les incendies, qui menacent non seulement les communautés locales et nécessitent l’intervention récurrente des pompiers, mais mettent également en danger l’équilibre fragile de notre écosystème naturel », indique Sébastien Mamet.
Ce qui inquiète encore plus le pôle cannier du groupe Terra est qu’en cette période de récolte, avec un temps sec et des vents plus forts, les risques d’incendies sont encore plus élevés. Bien que les pompiers soient très réactifs, en cas d’incendie volontaire visant à faciliter la récolte, il est souvent déjà trop tard pour intervenir efficacement.
« La pratique du brûlis de canne, particulièrement lorsqu’elle est mal contrôlée, représente un danger sérieux et devrait être abandonnée de manière définitive. Qui plus est, la sécurité de nos employés peut être menacée. La contribution de tous est donc essentielle pour le succès de l’industrie sucrière », dit-il.
Il est impératif « que tous les acteurs du secteur — planteurs, groupes sucriers, autorités locales et services d’urgence — travaillent de concert pour mettre en place des mesures préventives efficaces et des protocoles d’intervention rapide. En préservant nos cultures sans recourir au brûlage, nous protégeons la santé publique et l’environnement, tout en maximisant la qualité de nos récoltes. En modernisant nos méthodes agricoles, nous faisons un pas en avant vers une agriculture plus responsable et durable. Nous encourageons tous les acteurs de la communauté sucrière à se mobiliser et à adopter des méthodes de récolte modernes. Ensemble, nous pouvons cultiver un avenir où l’agriculture est synonyme de durabilité, de sécurité et de prospérité », conclut Sébastien Mamet.