- La police n’exclut pas une demande d’aide des autorités françaises pour l’audition de la grand-mère
- Les deux enfants, âgés de 6 et 9 ans, n’étaient pas à leur première « Unaccompanied Trip » à l’étranger
L’Anti-Drug and Smuggling Unit (ADSU) recherche activement le père des deux enfants-passeurs de 6 et 9 ans, interpellés à l’aéroport SSR samedi avec 2 310 tablettes de Subutex dans leurs bagages. Après l’arrestation de leur mère, Christina Leonce, 35 ans, dans le parking du Sir Seewoosagur Ramgoolam International Airport, elle nie toute connaissance de la présence des psychotropes sur ses enfants. La police a tenté de mettre la main sur son époux lors d’une opération rue Bénitier, Roche-Bois, durant le week-end, mais il n’était pas présent. Selon les Casernes centrales, il a déserté la maison et ne donne plus signe de vie depuis que la nouvelle a été rendue publique, samedi matin.
Les limiers de l’ADSU soupçonnent le père des enfants d’être au courant que ces derniers étaient utilisés comme mules. L’équipe du Deputy Commissioner of Police, Choolun Bhojoo, et du surintendant Sharir Azima, compte le retracer à travers l’International Mobile Equipment Identity de son téléphone portable. De plus, un ordre judiciaire sera recherché pour passer en revue les appels téléphoniques qu’ils ont effectués de France ces derniers jours. À ce stade, les Casernes centrales estiment qu’il est toujours à Maurice. Plusieurs unités de la Metropolitan Division (Nord) ont eu comme consigne de l’arrêter s’il donne signe de vie.
Par ailleurs, ni Christina Leonce ni son beau-fils, Bryan Mohabeer, âgé de 26 ans, n’ont encore donné leur version des faits. Ils ont simplement déclaré ne rien savoir sur cette affaire. Les deux sont attendus au tribunal de Mahébourg ce lundi pour leur inculpation provisoire. Entre-temps, l’ADSU étudie la possibilité de solliciter l’aide des autorités françaises afin qu’un enquêteur de l’ADSU puisse interroger la grand-mère des enfants qui réside dans l’Hexagone, comme ce fut le cas dans l’affaire du steward français Christophe Caterino, qui s’était sauvé de Maurice.
Mais aucune décision n’a été entérinée à ce stade, les enquêteurs espérant mettre la main sur le père des petits. Les deux garçons ont quitté Maurice le 1er mai pour rendre visite à leur grand-mère. Et selon les Casernes centrales, les deux n’étaient pas à leur premier séjour en France, ayant déjà voyagé seuls l’année dernière presque à la même époque.
Entre-temps, la Child Development Unit (CDU) a sollicité un “emergence protection order” afin de prendre en charge les deux garçons. Ces derniers sont en observation dans un hôpital alors que la police assure leur sécurité. Ils seront questionnés par l’Adsu en présence d’un officier de la CDU et d’un psychologue afin d’obtenir plus de détails sur leur séjour à l’extérieur.
Une source aux Casernes centrales avance que c’est « une première » pour la brigade anti-drogue, qui n’est pas habituée à questionner des enfants sur une affaire d’importation de drogue. Par ailleurs, Kursley Laval Lefou, âgé de 44 ans, qui était venu récupérer les enfants dans sa voiture, a été autorisé à partir après son interrogatoire. Il a indiqué qu’il a rendu service à sa voisine Christina Leonce, qui cherchait un transport pour récupérer ses enfants à l’aéroport. Ces derniers n’étaient accompagnés par aucun adulte lors de leur voyage.
De l’aéroport Charles de Gaulle jusqu’à Plaisance, ils ont été pris en charge par le personnel d’Air Mauritius. C’est la Customs Anti Narcotics Section de la Mauritius Revenue Authority, suivant les procédures établies, qui a passé les bagages des enfants au scanneur. Les officiers étaient intrigués par une boîte de jouet qui était anormalement lourde. En l’ouvrant, ils sont ainsi tombés sur 2 310 tablettes de Subutex, se trouvant dans 33 paquets, et 178 tablettes de Tramadol. La valeur marchande de la drogue est évaluée à Rs 3,4 M.