La doctoresse agressée dans l’exercice de ses fonctions dans la nuit du 8 juin à l’hôpital de Montagne-Longue a été sérieusement blessée au visage et subi une opération à la mâchoire durant la semaine écoulée. Le syndicat des généralistes de l’État est très remonté contre le ministre de la Santé pour avoir affirmé publiquement qu’il n’y a jamais eu d’incident ni aucun acte de violence contre le personnel ce jour-là dans cet hôpital. Lors d’une conférence de presse avant-hier, les dirigeants de la Medical & Health Officers Association (MHOA) ont donné les détails de cet incident qu’ils qualifient de « très grave » et ont donné la réplique au ministre Anil Gayan.
Selon les dirigeants de la MHOA, à la suite de cette agression le ministère de la Santé avait convoqué un high powered meeting le 10 mai dernier auquel ont été invités les syndicats des médecins ainsi que des représentants de la force policière. Ils ajoutent que la police a informé les participants à cette réunion qu’elle a déjà identifié l’agresseur du médecin et procédé à son arrestation. « S’il n’y avait pas eu d’incident à l’hôpital de Montagne-Longue comme le prétend le ministre, pourquoi est-ce que le ministère a convoqué cette réunion et comment se fait-il que la police ait évoqué ce jour-là l’arrestation de la personne qui a agressé notre collègue ? Est-ce que le ministre insinue que le syndicat des médecins est en train de protester pour rien ? Nous demandons au ministre de retirer ses propos et de le faire publiquement », réagit Wasseem Ballam, président de la MHOA.
Ce syndicat des médecins constate que les agressions physiques et verbales contre le personnel médical (médecin, infirmiers et health care assistants) sont de plus en plus fréquentes malgré la présence policière dans l’enceinte de l’hôpital. À titre indicatif selon la MHOA, il y a eu au moins quatre cas d’agression contre des femmes médecins en quatre mois. S’agissant du récent cas survenu à l’hôpital de Montagne-Longue le 8 juin, le syndicat est d’avis qu’il s’agirait là d’une « agression avec préméditation ». Le syndicat raconte que l’agresseur s’était présenté une première fois au casualty pendant la journée du 8 juin et avait demandé au médecin qui l’examinait – celle-là même qui était de garde en soirée – de lui remettre un certificat médical. Toujours selon le syndicat, face au refus du médecin, il lui aurait lancé sur un ton agressif un « taler to pou kone ». « Mem dimounn inn revini asoir ver 23 h ek li finn agress nou koleg. Eski sa pa enn ka agresion avek premeditasion ? Ce qui s’est pas passé cette fois est très grave. La victime qui est une maman de deux enfants a dû être opérée car le premier traitement qu’on lui a prodigué n’a pas suffi », poursuit le président de la MHOA, qui déplore l’attitude du ministre de la Santé vis-à-vis de cet incident. « Il est en train de banaliser carrément les agressions contre le personnel alors qu’il aurait dû être le premier à protéger et à encourager ses employés », soutient le Dr Ballam.
Vu la fréquence des agressions, la MHOA insiste sur la nécessité d’un programme d’éducation de la population et réclame aussi des lois beaucoup plus fermes contre ceux qui agressent les public officers sur leurs lieux de travail. « La loi n’est pas assez sévère », soutient le président de la MHOA.
HÔPITAU—AGRESSION PHYSIQUE D’UN MÉDECIN: La victime a subi une opération à la mâchoire
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