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Hippisme saison Soy : la politique Get Figir de la GRA mise au grand jour

  • La GRA avait refusé au MTC une révision du Stakes Money en 2019… alors que la HRD de la GRA a permis à PTP de les réduire à deux reprises depuis le début de la saison
  • Des frais des tests anti-dopage d’environ Rs 50 millions à la charge des autorités

À l’Assemblée législative ma(di dernier, un échange entre Reza Uteem, et le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, a révélé le double standard pratiqué par les deux organismes de contrôle des courses hippiques à Maurice, la Horse Racing Division (HRD) et la Gambling Regulatory Authority (GRA). Incidemment, ce qui interpelle demeure deux demandes de réduction du Stakes Money par People’s Turf PLC, actées avec effet immédiat, après en avoir informé la HRD et la GRA, qui n’ont eu aucune réaction.

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A contrario, en 2019, une demande semblable du MTC avait reçu une fin de non-recevoir brutale et sans équivoque. Une preuve s’il en fallait encore de la politique de deux poids et deux mesures pratiquées par les deux autorités hippiques GRA/HRD, qui sont sous l’autorité du ministère de Finances, soit la politique Get Figir.

Ces décisions unilatérales d’un organisateur de courses qui peut décider, sans contrôle ou opposition d’une autorité, quand et de combien il va baisser les prix du Stakes Money, attribués aux entraîneurs et propriétaires de chevaux, interviennent dans un contexte de crise au sein de cette industrie à Maurice, avec de graves difficultés pour les professionnels de courses.

Une balle dans les pieds de la GRA

Même si Renganaden Padayachy a déclaré que cette question relève de la seule responsabilité de l’organisateur des courses, c’est-à-dire PTP, et que ni la GRA, ni la HRD ne peuvent intervenir à ce niveau, il a tiré une balle dans les pieds de la GRA, une institution dont le parti-pris est indiscutable, et qui n’a pas respecté cette règle de la seule responsabilité de l’organisateur des courses sur les questions de Stakes Money, quand celui-ci se nommait le Mauritius Turf Club, en 2019.

En effet, en juillet 2019, le MTC, disant n’avoir plus les moyens d’assurer sa politique de Stakes Money, avait avisé le GRA qu’il comptait les réduire, seulement pour les courses réunissant moins de six partants — et pas toutes les courses comme vient de le faire PTP en 2023 à deux reprises. La GRA s’était catégoriquement opposée à cette décision du MTC.

La GRA avait même adressé immédiatement une lettre sans équivoque au MTC, affirmant « we are of the view that the above proposed measure (Ndlr : baisse du stakesmoney) will greatly affect the Classic/Group 1 and 2 races and that it is in contradiction to the Directions issued by the GRA regarding protected races. You are hereby reminded that the aim of the Directions was to promote and protect quality races where runners with the highest benchmarks could participate. It was in this context that these races were allowed to have less than 6 participants. We are concerned that such an action will prove to be detrimental to racing in view of the fact that instead of promoting quality races with the appropriate incentives for acquisition of quality runners, you are reducing the stakesmoney, hence discouraging trainers/owners from investing in these high rated horses. We wish to remind you that historically the Group 1/Classic Races draw many racegoers and make the pride of Mauritian racing. You are therefore required to forthwith review your position in the best interest of racing and address this situation in line with the Directions issued by the Authority ».

Un ministre qui ne
sait pas grand-chose

Profitant du fait que le ministre des Finances, qui l’a avoué lui-même, ne connaît pas grand-chose du domaine hippique, ceux concernés lui ont balancé des informations qui ont visiblement induit les parlementaires et les Mauriciens en erreur. Renganaden Padayachy s’est donc trompé de dire que selon la loi, la GRA n’a pas le droit de demander à un organisateur des courses d’augmenter ou de diminuer les montants du Stakes Money, puisque la GRA l’a déjà fait dans le même contexte et les mêmes dispositions réglementaires actuelles. Si le ministre dit vrai, la GRA a enfreint la loi en 2019. Si c’est faux, c’est la HRD qui l’a fait en 2023 en ne réagissant pas. Dans tous les cas, les arguments de la GRA pour contraindre le MTC à maintenir les barèmes sont aussi valables en 2023 !

L’organisateur des courses attribue sa décision au fait que l’industrie des courses souffre d’un manque de revenus à cause de la baisse de ses chiffres d’affaires à différents niveaux. Ce qui est en partie vrai. Mais il faut savoir que les GRA/HRD financent désormais les tests anti-dopage et que l’organisateur des courses, en l’occurrence PTP, fait à cet item des économies conséquentes de l’ordre de Rs 50 millions, ce qui n’était pas le cas pour le MTC en 2019 qui devait, lui, financer de ses propres fonds ce volet des oérations de contrôle.
Pourquoi la baisse du Stakes Money, qui était interdite pour le MTC, est devenue soudainement possible pour la People’s Turf PLC ? Le ministre des Finances a-t-il une explication plausible à cette question ?

En GB, l’autorité hippique fixe les prix

Ces interrogations sont d’autant plus importantes, qu’en Angleterre par exemple, appliquant la même formule, les montants sont décidés par l’autorité hippique, la British Horseracing Authority, fixant le minimum obligatoire, payable par tous les organisateurs de courses, qui peuvent top-up  s’ils le désirent pour attirer plus de partants. Toutefois, ils ne peuvent absolument pas les réduire.

Ainsi, les organisateurs de courses doivent respecter scrupuleusement les paramètres établis dès l’ouverture de la saison et les acteurs hippiques majeurs, que sont les entraîneurs et propriétaires, en sont avertis pour établir leur budget de fonctionnement et l’achat de nouveaux chevaux pour la saison en cours.

Le ministre des Finances pourrait éclairer la population si l’organisateur des courses, PTP, a réinvesti dans les Stakes Money les fonds économisés sur les tests anti-dopage et les revenus des activités économiques normales de PTP, dont les paris et la location de ses espaces aménagés. La réponse est évidente puisque les revenus baissent apparemment.

Les autorités hippiques doivent s’intéresser de près aux recettes de PTP pour savoir à quoi elle sert vraiment : au Stakes Money ? Aux investissements en infrastructure ou leur entretien ? Au financement politique ? Au réinvestissement à l’étranger ? Ou autres desseins inavouables… ?

Jusqu’à nouvel ordre, il est de la responsabilité des autorités hippiques, GRA et HRD, de rappeler le PTP à l’ordre, comme cela a été fait à l’égard du MTC pour protéger l’industrie des courses, en particulier les revenus des entraîneurs et les propriétaires.
À moins qu’elles ne soient au service de…PTP !

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