Hippisme : Le Mauritius Turf Club dépouillé de son essence

Au plus fort de la crise, opposant les MTC/MTCSL à la Gambling Regulatory Authority (GRA) en cette année 2022, le Prime Minister’s Office (PMO) avait fait comprendre qu’une seule condition était nécessaire pour permettre à la présente saison de prendre son envol : la démission de Jean Michel Giraud.

- Publicité -

Or, à la lumière des évènements intervenus depuis et, en particulier la semaine dernière, avec l’entrée en force de la Côte d’Or International Racecourse and Entertainment Complex Ltd (COIREC)— une compagnie publique créée par le ministère des Finances il y a moins d’un mois et qui n’a aucune expérience dans le domaine hippique— avec pour mission la gestion et l’entretien du Champ-de-Mars, the Bluff has Been Called, à savoir l’affaiblissement de toute résistance au sein du MTC.

La COIREC a aussi le pouvoir de faire le choix de l’organisateur des courses sur cette piste et a lancé un appel d’offre, à cet effet, avec échéance à 16 heures cet après-midi où les candidatures de la MTCSL et de People’s Turf Club Co Ltd sont annoncées. Tout cela s’apparente à une manœuvre pour gagner du temps, moduler l’opinion publique afin d’atteindre l’objectif initial, la mise à l’écart du MTC.

Après que les MTC/MTCSL ont obtempéré aux diktats du PMO, une demande a été faite au ministère des Terres pour recouvrer les droits du MTC sur le Champ-de-Mars. Encore une fois, les dirigeants de la MTCSL se sont trompés. Pourtant, ils connaissaient les intentions des autorités qui ont toujours tourné autour du pot à chaque fois qu’ils s’approchaient du but, avant de rejeter leur demande avec la même chanson : c’est la faute aux MTC/MTCSL…
Ce développement vient donner raison à l’ancien président MTC, Jean-Michel Giraud, qui entretenait de sérieux doutes au sujet des démarches du PMO, d’autant que chaque mouvement profitait aux « amis » avec toujours un unique perdant, le MTC.

Plan stratégique bien ficelé

La finalité de l’action orchestrée par le PMO est fondée sur un plan stratégique bien ficelé, celui de mettre hors circuit le MTC pour prendre le contrôle et l’organisation des courses à Maurice et éventuellement le confier au bailleur de fonds du MSM, Jean-Michel Lee Shim, que l’on ne présente plus.
Pourtant, après avoir fait courir les MTC/MTCSL dans tous les sens en début d’année pour fournir des renseignements et des compléments d’informations, la Gambling Regulatory Authority avait finalement décidé d’octroyer une licence d’opération à la MTCSL jusqu’en décembre 2022. Cette nouvelle avait été annoncée au Hennessy Park Hotel par le patron de la Horse Racing Division, Wayne Wood, avant même que la MTCSL n’allait recevoir la confirmation en écrit par la GRA. Mais avec des pièces manquantes pour compléter le puzzle:
le Coming Out du People’s Turf PLC, une entité créée en 2021, qui avant même de faire ses preuves, est en possession de sa lettre d’intention comme organisateur des courses allouée par la GRA.
l’annulation du bail accordé au MTC par la municipalité de Port-Louis et reprise du Champ-de-Mars par le ministère des Terres bien que le bail du MTC ne se termine qu’en 2028.
l’incorporation de la Côte d’Or International Racecourse and Entertainment Complex Limited (COIREC) le 29 avril 2022
le ministère des Terres confiant le Champ-de-Mars à la COIREC, vendredi dernier, bien que la Cour ait maintenu que le MTC détenait toujours la cession du terrain. Dans la foulée, la COIREC lance un appel d’offre sans aucune condition attachée.
Autant d’éléments d’un plan stratégique, mais forcément machiavélique, pour que le gouvernement parvienne à ses fins et mette le dernier clou au cercueil du MTC.

Un travail préliminaire méthodique

Auparavant, la GRA, le PMO et le ministère des Finances, avaient franchi toute une série d’étapes préliminaires méthodiques pour fragiliser le MTC et le rendre plus vulnérable :
la création d’une Horse Racing Division qui supposément devait être indépendante, mais qui ne l’est pas;
des amendements systématiques de fond en comble, de la GRA Act avec des conditions, enlevant des prérogatives majeures au MTC : contrôle de la chambre des commissaires des courses, du comité d’appel, du panel des handicapeurs, de la classification des chevaux, et nomination de juges à l’arrivée, confiés depuis cette année à la HRD;
l’obligation au MTC de se convertir en une compagnie publique d’où la création de la MTC Sports and Leisure Limited ;
l’expropriation des biens intellectuels du MTC, en particulier le programme officiel ;
la mainmise sur les Rules of Racing ;
l’imposition des directives, rendant inopérantes des pratiques de contrôle de courses du MTC comme organisateur des courses ;
l’élimination pure et simple des bookmakers Off Course, avec un manque à gagner de plus de Rs 40 millions pour le compte du MTC, décision qui profite à SMSpariaz, détenant le monopole des paris à cote fixe hors hippodrome ;
l’augmentation de la taxe sur le Betting dont la répercussion directe est la prolifération des bookmakers clandestins et des paris illégaux ;
de nouvelles conditions en 2022, 25 au total pour que la MTCSL obtienne sa licence d’opération de la GRA alors qu’en 2021, il n’y en avait que 7.
la possibilité de faire évoluer le Shareholding de la MTCSL au détriment du MTC qui en détient 100% des actions, si la MTCSL n’est pas profitable et
le prolongement du huis-clos pendant toute une saison au Champ-de-Mars, ce qui a considérablement réduit les revenus et étranglé économiquement la MTCSL.
Cette liste est loin d’être exhaustive mais démontre que la MTCSL aura les mains totalement liées si jamais elle était choisie par la COIREC pour le Champ-de-Mars et le GRA comme organisateur des journées hippiques.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -